Les photojournalistes sont nombreux à avoir visité la « Jungle » de Calais – le nombre de réfugiés arrivant en Europe a augmenté de manière exponentielle au cours de ces deux dernières années, et c’est donc un sujet qui nous touche de près. Personnellement, j’y suis allée car je voulais mieux comprendre les raisons qui poussaient ces femmes, ces hommes et ces enfants à fuir pour venir dans une Europe qui fait apparemment toujours rêver. Je m’y suis rendue trois fois, en juillet et novembre 2015, puis en février – sur une durée de trois semaines au total.
Quand on arrive dans la « New Jungle » de Calais, la diversité des commerces surprend : on se rend compte que la vie reprend le dessus et que la résilience humaine est sans limites, quelles que soient les circonstances. C’est ce phénomène-là qui m’a tout particulièrement intéressée : la vie quotidienne des réfugiés à Calais, les restaurants, les coiffeurs, les cultes, les théâtres. Les dessous de la jungle, en somme : ce que l’on ne voit pas forcément dans les médias, mais qui continue d’exister. Il y a quelques semaines, une partie de la New Jungle a été démantelée – notamment la partie sud, où étaient installés de nombreux commerces. Je compte y retourner pour continuer mon reportage sur les dessous de la jungle, et continuer de suivre ces réfugiés. En voici quelques extraits.