« J’ai besoin de gens qui ont le cul solide. »
Voici les mots choisis par Mike Stamps, un brave citoyen américain résidant en Californie, lorsqu’il a posté une petite annonce sur Craigslist en 2007 afin de trouver des volontaires pour tester sa nouvelle invention.
Videos by VICE
« La mission implique de subir des coups portés sur l’arrière-train par des chaussures de différentes marques attachées à un dispositif de roue en rotation. »
L’invention en question était, tout naturellement, une machine à botter le cul.
Je suis tombé sur cette petite merveille d’ingéniosité après avoir effectué quelques recherches sur ce qui est probablement le brevet le plus formidable jamais déposé dans toute l’histoire des États-Unis : une machine à botter le cul vintage. Comme j’allais rapidement le découvrir, plusieurs machines à botter le cul ont été brevetées au cours du siècle dernier. Aujourd’hui, on peut certainement parler d’une tradition des machines à botter le cul, d’une spécialité à part entière, voire d’une branche de l’artisanat.
Le premier brevet qui a attiré mon attention décrivait le dispositif en ces termes :
« L’utilisateur est assis sur le banc, le postérieur centré au niveau d’un trou. Une ceinture de sécurité permet de le maintenir en place afin qu’il soit dans l’impossibilité de changer de position. Au-dessous du trou, on a placé un mécanisme de bottage de cul. Ainsi, lorsque l’utilisateur ou l’opérateur actionne le levier de la machine, une chaussure entreprend de botter consciencieusement le cul situé au-dessus du trou. »
À puissance maximale, la botte fixée sur la machine pénètre de 10 centimètres sous le siège de l’utilisateur, précise le document.
Le premier exemple d’une machine à botter le cul à part entière est sans doute « le dispositif d’amorçage » breveté en 1900 par les frères Edmund et Ulysse De Moulin. Les frères De Moulin étaient des inventeurs professionnels qui avaient déjà à leur actif « un refroidisseur automatique » qui permettait d’asperger d’eau le visage d’un individu (que nous appellerons “victime”) peu méfiant.
Leur machine à botter le cul est bien plus sophistiquée que l’invention de Leavitt, car elle avait été conçue pour ressembler à une machine de musculation. L’idée des frères De Moulin était de surprendre une victime décidée à soulever des poids afin de muscler la partie supérieure de son corps ; quand celle-ci se penchait en avant afin de les prendre en main, elle se faisait inopinément botter le cul par un paddle de nulle part.
En 1908, Ulysse De Moulin a breveté une machine à botter le cul semblable à l’appareil précédemment conçu par son frère et lui, à un détail près : elle « permettait de combiner fessée et levée de poids ». Ce projet, plus abouti, n’était plus seulement destiné à amuser les membres de leur petit cercle de gens bizarres. Il avait un dessin plus ambitieux, que nous vous laisserons deviner.
Hélas, De Moulins a été dépassé en habileté la même année par un autre inventeur espiègle, Isaac Mamaux de Pittsburgh. Auparavant, Mamaux avait inventé une agrafeuse à rideaux (1983), et co-inventé un arroseur pour eau bénite (1896). Mais au début des années 1900, il s’est consacré à l’amélioration de la machine à botter le cul des frères De Moulin.
L’appareil de Mamaux ressemble également à une machine de musculation, mais en plus pernicieuse. Tandis que le dispositif du De Moulins négligeait de dissimuler le paddle, qui pendant sans discrétion à l’arrière de la machine, l’invention de Mamaux était entièrement autonome et beaucoup plus subtile. Elle permettait également de pulvériser de l’eau sur le visage de la victime et de la frappant dans les testicules tout en la fessant par derrière. On savait s’amuser, à l’époque.
En comparaison des charmantes inventions des frères De Moulin et de Mamaux, aux mécanismes très élaborés, les robots de bottage de cul contemporains paraissent étonnamment tristes, grossiers, voire rudimentaires. Ainsi, l’invention de Leavitt n’est en aucun cas destinée à jouer un tour à un camarade, mais à s’infliger des coups de pied dans le cul à soi-même, comme ça, pour le plaisir.
Autre exemple du nivellement par le bas en matière de bottage de cul : en 2000, un certain Joe W. Armstrong a déposé un brevet pour un « appareil de divertissement actionné par l’utilisateur. » La machine d’Armstrong utilisait une manivelle à deux mains pour entraîner une roue de bottes placée derrière l’utilisateur, qui est donc fessé de son plein chef.
On imagine que ce genre de machine est destiné à ceux qui désirent ardemment se faire botter le cul, mais sont trop timides pour solliciter ce service auprès d’un partenaire humain. C’était mieux avant.
Quelques autres inventions bottagedecuoïdes macèrent secrètement dans les registres de l’Office des brevets des États-Unis, mais hélas, elles appartiennent au passé. On aimerait que le bottage de cul soit de nouveau le hobby de l’avenir, qu’il soit pratiqué dans les chaumières, les entreprises et dans les parcs. Fort heureusement, une rapide recherche Google nous apprend que le désir de cul bottés ne souffre pas de pénurie, et qu’il existe toujours des dizaines d’individus désireux d’innover dans l’industrie prometteuse de la commotion de fesse.