L’inflation galopante et l’augmentation du coût de la vie touchent des millions de personnes dans le monde. Beaucoup sont contraints de resserrer les cordons de leur bourse et cette austérité forcée se répercute sur leur alimentation. Au Japon, les pingouins de l’aquarium Hakone-en en ont aussi fait les frais.
Situé dans la préfecture de Kanagawa, au sud de Tokyo, le zoo héberge une population d’oiseaux marins au palais particulièrement raffiné. Pour ne pas dépasser l’enveloppe budgétaire consacrée à leur bouffe, les gardiens ont troqué depuis mai l’habituel aji (chinchard japonais) gras contre du saba (maquereau tacheté), une protéine visqueuse et moins chère.
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Et les animaux refusent de manger ce menu au rabais. Quand certains ne picorent pas le nouveau poisson avec précaution, d’autres détournent carrément la tête.
« Même s’ils acceptent de prendre la nourriture dans leur bec, ils la recrachent immédiatement », a confié Hiroki Shimamoto, responsable du zoo de Hakone-en, à VICE.
Au Japon, la hausse des coûts d’importation et des prix de l’énergie – causée par les tensions sur l’économie mondiale dues à la pandémie de COVID-19 et à la guerre en Ukraine – a pris de court la population. En avril 2022, les prix à la consommation au Japon ont augmenté de 2,5 %, la plus forte hausse depuis octobre 2014.
Le coût de fonctionnement de l’aquarium a quant à lui augmenté d’environ 20 pour cent depuis le début de l’année, a déclaré Shimamoto, qui n’a pas été autorisé à dévoiler le montant exact des dépenses en matière de nourriture.
En plus d’opter pour de la bouffe bon marché, l’aquarium a aussi dû éteindre les lumières et réduire la fréquence de nettoyage des cuves de filtration, dans la mesure où cela ne nuit pas aux animaux.
Shimamoto a indiqué que l’aquarium a commencé à faire passer ses 20 pingouins, ses cinq phoques et ses loutres au maquereau, en mai dernier, ne remplaçant que 10 % de leur alimentation par cette protéine moins chère. L’aquarium s’est progressivement serré la ceinture et, à partir de juillet, 30 à 40 % de l’alimentation des mammifères sera constituée de ces poissons bon marché.
« Je ne suis pas sûr que les animaux puissent sentir une différence significative au goût, mais on peut dire qu’ils ne sont pas habitués », a-t-il précisé avant de se montrer rassurant. « Pour ceux qui refusent de consommer le nouveau poisson, nous leur donnons simplement ce qu’ils avaient l’habitude de manger. »
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