Les pirates somaliens soupçonnés de soutenir l’EI

Alors que les pirates somaliens menacent déjà les navires qui passent le long des côtes, les autorités internationales craignent désormais qu’ils se soient lancés dans une nouvelle activité inquiétante : aider les groupes terroristes.

Les États-Unis et les Nations unies s’intéressent aux cas de deux chefs des pirates somaliens, soupçonnés d’aider des groupes terroristes somaliens à faire du trafic d’armes et d’êtres humains, d’après CNN.

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Les deux hommes sont accusés de soutenir deux groupes terroristes rivaux : Al-Shabaab, un groupe lié à Al-Qaïda qui se bat contre le gouvernement somalien soutenu par l’ONU, et un groupe allié de l’EI installé dans le pays, d’après trois sources anonymes onusiennes et américaines.

Mohamed Garfanje, l’un des pirates visés par l’enquête, est à la tête du réseau de piraterie Hobyo-Haradhere. Il est aussi soupçonné d’être responsable de l’enlèvement en 2012 du journaliste germano-américain, Michael Scott Moore. Le groupe de Garfanje aurait aussi donné une partie des rançons récoltées à Al-Shabaab.

L’autre pirate visé serait accusé d’aider la branche somalienne de l’EI, via le trafic d’armes, d’être humains et une aide logistique.

Cette enquête survient alors que la piraterie a repris dans la région, après plusieurs années de calme. L’année dernière, aucun détournement de bateau n’a eu lieu dans la région, d’après Oceans Beyond Piracy. Mais en 2017, six attaques ont déjà eu lieu, dont le détournement d’un important navire de transport de marchandises, le pétrolier Aris 13, ce qui est une première depuis 2012.

Nombre d’attaques par les pirates dans la région.

Au début des années 2010, des détournements quasi-quotidiens de navires le long de la corne de l’Afrique – une zone où 700 milliards de dollars de marchandises transitent chaque année – avaient obligé les États-Unis, l’Union européenne, la Russie, l’Inde et le Japon a renforcé leurs efforts contre la piraterie. Grâce à cette mission, les actes de piraterie avaient largement diminué dans la région. En 2015, on recensait 17 attaques contre 151 en 2011.

Mais le financement de la mission de protection de la zone a aussi baissé, passant de 7 milliards de dollars en 2010 à 1,7 milliard en 2016, d’après le rapport d’Oceans Beyond Piracy. L’OTAN a aussi mis un terme à sa mission dans la région en décembre 2016. De plus, la situation politique et humanitaire ne s’est pas réellement arrangée en Somalie – de fait, les motivations originelles de la piraterie sont donc toujours présentes.

S’exprimant lors d’une conférence de presse, tenue en avril dernier à Djibouti, le Secrétaire à la Défense américain, James Mattis, a indiqué que le Pentagone surveillait la situation, mais ne pensait pas que les États-Unis allaient jouer un « rôle important » pour répondre à cette reprise de la piraterie.


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