Les Tigres du Futur jouent demain à notre première soirée Noisey



Orchestre monté dans les années 1970 par le producteur occitan Jo-Bernard Castagneri (dont la carrière a été brisée par une prétendue liaison avec Rod Stewart et des soupçons dans une affaire de trafic de voitures volées), Les Tigres Du Futur ont refait surface en 2013. Reprise par les cousins Castagneri, ivres de haine, de vengeance et prêts à tout pour rétablir l’honneur de leur oncle sacrifié sur l’autel de l’histoire, l’affaire tourne désormais à plein régime, quelque part entre le surf sci-fi de Man Or Astro-Man?, le funk urbain de James Taylor Quartet et les ambiances occultes de Goblin. On les invite à jouer demain, jeudi 24 octobre au Glazart, Paris, avec Japanther et Skategang, pour le lancement de la version française de notre plateforme musique Noisey – laquelle sera opérationnelle d’ici le 1er novembre prochain.

J’ai discuté quelques minutes avec les Tigres sur des thèmes divers tels que la haine, la soumission et la vengeance.

Videos by VICE





VICE : Votre oncle Jo-Bernard Castagneri a monté les Tigres du Futur au début des années 1970 avant que de nombreuses rumeurs viennent mettre un terme à sa carrière. Vous reprenez aujourd’hui l’affaire. Quelles sont vos motivations ?

Les Tigres du Futur : Nous souhaitons rendre un hommage vibrant et sans concession à Jo-Bernard en interprétant ses compositions avec respect. Notre oncle a été traîné dans la boue, accusé de trafics et pointé du doigt pour ses soi-disant mauvaises mœurs. Mais qui d’autre que lui a osé défier Lavilliers sur le terrain du zouk social ?



OK. Mais c’est genre une blague cette histoire en fait, non ?

Non. Nous célébrons le génie de notre oncle en reprenant sur scène un titre de son groupe Black Calebasse, intitulé « L’énergie cosmique du sexe ». Sais-tu que les morceaux de Jo-Bernard ont un réel pouvoir de suggestion auprès du public féminin, ainsi qu’un fort potentiel commercial ? Cela nous permet d’obtenir un confortable complément de revenus. À côté de ça, nous volons des voitures. Cette vie nomade nous convient. Elle nous donne aussi l’opportunité de poursuivre notre enquête pour retrouver le journaliste qui a bafoué l’honneur de notre oncle en inventant de toutes pièces une prétendue relation avec Rod Stewart. Chez les Castagneri, la famille passe avant tout.

À part voler des caisses, qu’est-ce que vous faites de vos journées ?

On se lève tôt – jamais plus tard que 11 heures – puis la pasta. Une petite heure de téléphone afin de prendre des nouvelles de nos amis, de nos clients, repérer les bonnes affaires et savoir où sont localisés les radars mobiles. Puis, la siesta, et l’apéritif. Après quelques verres de  Campari, nous nous astreignons à une petite heure de sport de combat japonais. Le soir, nous nous consacrons à la pratique de nos instruments en travaillant notre technique et notre rapidité d’exécution. Nous mangeons rarement. 

Dans un univers déjà saturé par les groupes passéistes et les reformations, en quoi la musique des Tigres du Futur est-elle importante ?

Nous considérons notre musique comme résolument progressive et avant-gardiste. Nous empruntons des ingrédients à la musique rock traditionnelle, mais nous les sublimons dans une alchimie unique, propre aux confessions, à la soumission et à la transe. C’est aussi pour cette raison que notre musique est instrumentale : les vibrations transmises sont brutes et s’adressent au corps. Les chanteurs sont lourds, la plupart du temps. Nous interagissons directement avec les sens de l’auditeur. Le futur est dans le progressif.

Ouais, on dirait un mélange de Man Or Astro-Man ?, du James Taylor Quartet et de cette musique de fête foraine qu’on entend dans une scène de Peur Sur La Ville. Tous ces gens ont un point commun : l’amour du beau linge. J’imagine que vous vous intéressez aux fringues.

Absolument. Nous attachons une très grande importance à notre tenue vestimentaire. Nos couturiers favoris ? Rodier en semaine et De Fursac le weekend, en alternance avec quelques basiques de chez Castagneri, la marque de prêt à porter masculin que notre oncle a fondé dans le Sud de la France au début des années 1980. 

Vous jouez avec Japanther demain soir. Existe-t-il des groupes dont vous redoutez la force ?

Japanther ne représente effectivement pas une menace pour nous, d’autant plus que, d’après nos informations, ils ne s’intéressent pas à leur public féminin. En tant qu’habitants de Pézenas, nous ne redoutons personne, à part peut-être Dream Theater – ou Nazareth. 

Pointez-vous demain soir au Glazart à notre soirée Noisey avec Japanther, Skategang et les Tigres du Futur. Ça ouvre à 19h. À toute.