L’héroïne mauve est arrivée à Montréal

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Depuis le début de l’année 2018, des services de police au Canada s’inquiètent de la présence sur leurs territoires d’héroïne mauve. Si l’héroïne ‘normale’ pose déjà problème, sa version mauve est beaucoup plus dangereuse.

Parfois surnommée «purp » ou « purple », l’héroïne mauve contient habituellement de l’OxyContin, de l’héroïne et soit du fentanyl, une drogue jusqu’à 50 fois plus puissante que l’héroïne, ou du carfentanil, 4000 fois plus puissante. Prises individuellement, ces drogues sont déjà dangereuses, donc ce produit mélangé inquiète beaucoup d’experts.

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Si la police provinciale de l’Ontario (PPO) sonne l’alarme depuis 2018, un document interne du Service de police de la ville de Montréal (SPVM) obtenu par La Presse canadienne « confirme que son service d’analyse et de renseignement a été informé de la présence de cette drogue dure dans la grande région de Montréal. » Toutefois, contrairement à l’Ontario, aucune saisie de “purple” n’a encore été faite au Québec.

Le plus grand danger de ce type d’héroïne est le fait qu’il soit coupé avec du fentanyl, qui serait responsable pour plus d’une quarantaine de décès par surdose à Montréal en 2017, ou pire encore avec du carfentanil, une drogue de synthèse à l’origine développée comme anesthésiant pour de gros animaux, comme les éléphants. Une dose de carfentanil plus petite qu’un grain de sel est assez pour tuer un humain. De plus, elle est incolore et inodore, ce qui la rend difficile à détecter.

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En entrevue avec La Presse canadienne, le directeur de l’organisme CACTUS, Jean-François Mary, estime que « le problème, ce n’est pas la présence du fentanyl. Le problème, c’est de ne pas savoir quelle en est la quantité. Si on connaît la quantité, les consommateurs sont capables d’ajuster leur dose. Là, c’est comme jouer à la roulette russe. » Il soutient également que des actions policières ne font que pousser les consommateurs de drogues vers des sources moins sûres et potentiellement plus dangereuses.

Bien que la situation soit moins grave que dans d’autres villes canadiennes, Montréal a un problème d’héroïne, mauve ou pas. En 2018, ce sont près de 6 kg d’héroïne qui ont été saisis par la police de Montréal, soit deux fois plus que l’année précédente, et 11 fois plus qu’en 2015. De plus, le SPVM continue régulièrement d’effectuer des saisies de fentanyl, qui est régulièrement utilisé pour couper l’héroïne, la rendant plus dangereuse. Le fentanyl est au cœur de la crise des opioïdes qui fait rage depuis des années partout en Amérique du Nord.

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