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Toutes les photos sont de Romain Ruiz
Life

Les retrouvailles post-Covid des gitans aux Saintes-Maries-de-la-Mer

Romain Ruiz est allé documenter en photos le retour du célèbre pèlerinage que la communauté des gens du voyage attendait depuis deux ans.
Alexis Ferenczi
Paris, FR
Romain Ruiz
Paris, FR

Dire que le pèlerinage aux Saintes-Maries-de-la-Mer est un évènement qui fait l’objet d’une forte médiatisation est une sacrée litote tant il attire le gratin des photographes depuis plusieurs décennies maintenant. De Yan Morvan à Alexis Pazoumian, qui s’était rendu pour VICE en 2016 dans un des camps éphémères en périphérie de la ville, ils sont nombreux à avoir documenté cette manifestation de piété populaire.

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D’après Daniel Elzière, ancien aumônier national des gens du voyage, les pèlerinages – comme ceux de Paray-le-Monial, Orcival ou Lourdes – sont un des trois motifs de déplacement de la communauté « avec la recherche de travail et les réunions de famille ». Celui aux Saintes-Maries-de-la-Mer ne déroge pas à la règle et réunit des gitans venus de toute l’Europe pour célébrer leur sainte patronne, Sara la Noire, dont la statue de plâtre est transportée de l’église à la mer.

Les 24, 25 et 26 mai dernier, Romain Ruiz a débarqué là où les eaux du Rhône se retrouvent avec celles de la Méditerranée, pour le premier pèlerinage depuis la crise du Covid, dans ce qu’il décrit comme une « impulsion personnelle » et une envie plus large d’aller immortaliser les divers rassemblements spirituels et culturels de France. « J’avais vu à Arles une grande exposition de photographies sur les gens du voyage et il y avait des clichés fascinants des Saintes-Maries, à la fois rayonnantes, ésotériques et très colorés. »

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Même si l’Église ne dispose d’aucun chiffre précis sur le sujet et que La Croix souligne la concurrence énergique de la foi évangélique, la plupart des sources assurent qu’une majorité des gitans – entre 300 000 et 500 000 – est de confession catholique. « Certains viennent d’Italie ou d’Irlande pour assister au pèlerinage même si j’ai cru comprendre qu’il y avait moins de monde que lors des précédentes éditions. On ne m’a pas dit si c’était lié la pandémie ou si l’engouement autour de l’évènement s’était essoufflé », précise Romain Ruiz.

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Dans l’église, petite forteresse visible à 10 km depuis les terres, les pèlerins comme les curieux peuvent se recueillir devant les reliques ou assister à une messe avant que les processions se lancent. La statue de Sara, conservée dans la crypte, est sortie le premier jour. « On peut accompagner le cortège et, dès qu’on arrive sur la plage, c’est le pinacle du pèlerinage. La statue est à moitié plongée dans la mer et tout le monde l’éclabousse. Les enfants sont brandis en l’air, à bout de bras, pour ne rien rater de la scène. C’est leur regard à mi-chemin entre l’effroi et l’exaltation qui m’a laissé la plus forte impression, comme s’ils étaient une extension de leurs parents. »

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Aux Saintes-Maries, les photographes font partie du paysage. « Le premier jour, j’avais un peu peur de me faire bousculer mais les gens que j’ai rencontré étaient particulièrement ouverts. Il y avait un vrai sentiment de bienveillance. En revanche, lors des cortèges de Marie Jacobé et Marie Salomé les jours suivants, Il y avait un peu moins de monde mais toujours autant de photographes dont certains qui prenaient des photos en toute impunité. On a senti un certain ras-le-bol et au moment de l’immersion des patrons, il y a eu du tumulte et j’en ai vu pas mal tomber dans la flotte avec leur matos. »

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Plus de photos ci-dessous :

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