Le copropriétaire de la chaîne Cannabis Culture, Marc Emery, a été arrêté par le Service de police de Montréal vendredi soir à la succursale de Mont-Royal Est. Son arrestation survient une journée après l’inauguration de six boutiques un peu partout dans la métropole.
Le SPVM nous confirme qu’il a arrêté 10 personnes pour possession pour fins de trafic et trafic de stupéfiants dans les six boutiques de l’homme d’affaires et activiste. Aucun client n’a été appréhendé, mais d’autres arrestations sont possibles au courant des prochains jours.
Videos by VICE
La police a saisi plus de 40 livres de cannabis, de l’équipement servant au trafic de stupéfiants et de l’argent.
La copropriétaire de la chaîne et femme de Marc Emery, Jodie Emery, était sur place lorsque les policiers ont emmené son mari. Elle ne savait pas si d’autres employés avaient été arrêtés.
« Je m’y attendais, mais je suis surprise à quel point ils ont été rapides à intervenir, dit-elle. J’aurais cru que la police serait plus tolérante et qu’elle respecterait l’opinion publique. Je la supplie de ne pas faire de mal à nos gens. »
Hier, le couple britanno-colombien a inauguré six boutiques de Cannabis Culture, partout à Montréal, et il prévoyait en ouvrir deux autres d’ici la fin de l’année. Des centaines de personnes faisaient la file pour mettre la main sur les cocottes vendues illégalement par les employés de la chaîne.
Lors de l’inauguration, devant tous les médias montréalais, Emery affirmait fièrement qu’il avait été arrêté dans huit provinces canadiennes, mais jamais au Québec. C’est maintenant chose du passé.
Hier, sur Twitter, le maire de Montréal, Denis Coderre soutenait que ce serait « tolérance zéro pour ceux qui ne respecteront pas la loi actuelle» , dans le dossier des boutiques illégales de cannabis.
Il y a quelques semaines, le SPVM nous confirmait que la vente de cannabis à des fins médicales ou récréatives par des dispensaires demeure illégale. « Ces commerces sont approvisionnés illégalement et fournissent des produits non réglementés qui peuvent être dangereux, nous écrit-on. La distribution et la vente de cannabis dans des comptoirs de service illégaux au Canada sont interdites. »
La police de Toronto a perquisitionné une des succursales de Cannabis Culture au mois d’août. Défiant les autorités, Jodie Emery a rouvert ses portes dès le lendemain.
Contrairement aux dispensaires qui existent déjà à Montréal, qui fournissent des consommateurs de marijuana médicale, le modèle des boutiques du couple Emery est strictement récréatif. Il suffit d’avoir plus de 19 ans pour pouvoir se procurer du cannabis. « Nous sommes comme les boutiques d’Amsterdam, dit Jodie Emery. Si vous êtes un adulte, vous avez le droit d’acheter et de fumer. »
Cannabis Culture était d’abord un magazine sur la culture du weed fondé en 1995 par Marc Emery. Aujourd’hui, il possède des boutiques qui vendent du cannabis récréatif dans les régions de Vancouver et de Toronto.
L’homme d’affaires est aussi célèbre pour ses nombreux démêlés avec la justice, principalement pour avoir fait le commerce de graines de cannabis. En 2005, des accusations ont été déposées par les autorités américaines pour trafic de cannabis et de graines de cannabis, ainsi que pour blanchiment d’argent. Il a purgé une peine de prison de près de cinq ans aux États-Unis, de 2010 à 2014.
Marc Emery est aussi un des activistes pour la légalisation du cannabis les plus connus au Canada. Il est un des membres fondateurs du Marijuana Party of Canada, ainsi que du BC Marijuana Party. Il s’est présenté trois fois à la mairie de Vancouver. Au mois de septembre dernier, il a appuyé la candidature de Maxime Bernier à la chefferie du Parti conservateur.
Suivez Simon Coutu sur Twitter.