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Sexe

Comment j'ai découvert que mon petit ami d'Anvers était un escort boy

Immédiatement après l'avoir découvert, j'ai emballé toutes mes affaires et dans un accès de colère, j'ai pris une barre de fer et j'ai tout pété.
Deborah Seymus
propos rapportés par Deborah Seymus
Antwerp, BE

Valérie*, 26 ans, en était à sa deuxième année communication à Anvers quand elle a rencontré un homme sur Tinder, avec qui elle est sortie pendant neuf mois. Elle a découvert plus tard que c'était un escort. Dans cet article, elle raconte son histoire et l’impact que ça a eu sur sa vie.

« J'ai rencontré Nick sur Tinder. Après un mois d’échanges, nous avons décidé de nous rencontrer spontanément chez moi, à Kempen. Je vivais à une demi-heure de route de chez lui. Pour blaguer, j'ai dessiné un plan avec des instructions, pour qu’il me retrouve. Je lui ai envoyé une photo du dessin sur Whatsapp et j'ai écrit que je l'attendrais «en haut de ma tour’. Une heure plus tard, il n'avait toujours pas trouvé ma maison, mais il a insisté pour que je ne lui donne pas l’adresse. Il voulait la trouver par lui-même.

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Il avait une sorte de distance, comme si ce que je pensais de lui importait peu.

Au bout de deux heures, il était sur le pas de ma porte. Notre premier rencard s’est très bien passé. Il était très à l'aise et semblait vraiment intéressé par moi. Il m’a également fait de très beaux compliments, du style « je n'ai jamais rencontré une femme capable de raconter sa vie avec autant de passion » ou « c’est dingue de ne pas faire de sport et d’avoir un aussi beau corps. » Lors de ce premier rendez-vous, j'ai remarqué qu'il se comportait différemment des hommes avec qui j’étais sortie auparavant. Il avait une sorte de distance, comme si ce que je pensais de lui importait peu et en même temps, il donnait l'impression que d'être très sensible.

Pour notre deuxième rencard, il m'a emmené à la patinoire de la Groenplaats, à Anvers. En patinant, il me prenait la main et on se taquinait. Il se pressait aussi parfois contre mes fesses pour que je puisse sentir à quel point je l’excitais. Après, il m'a invité chez lui pour le thé. En réalité, nous n’avons pris ce thé que bien plus tard; dès que nous sommes entrés chez lui, il a directement enlevé mes vêtements et nous avons fait l’amour contre un mur de la salle de bain. Cette première fois avec lui était très excitante. Il a pris les devants et m'a constamment répété à quel point je l'avais rendu fou. Je n'avais jamais eu un rapport sexuel aussi sauvage et désinhibé.

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Pendant les semaines qui suivirent, on a baisé partout: à l'extérieur, dans le jardin et son abri de jardin, dans tous les coins de son appartement et dans des lieux publics comme des cafés, des festivals et une piscine en plein air. Je suis tombé amoureuse de lui et lui de moi. Son côté dominant durant nos rapports a également évolué en dehors de la chambre. Par exemple, il m'ordonnait régulièrement de porter un collier fétiche pendant la journée, auquel on peut attacher une corde. Il a toujours voulu l'attacher lui-même et me disait « c'est pour que tu n'oublies pas que je suis avec toi ». Ou bien, il m'a demandé de quitter l'unif pendant l'heure du déjeuner pour un quickie. Après un mois, Nick m'a même emmenée à Paris et présentée à ses parents. Ils se sont montré très accueillants, mais par contre ma mère était extrêmement méfiante.

Un mois et demi après notre premier rendez-vous, lorsque j'ai fait un test de grossesse, la bulle de bonheur dans laquelle je me trouvais a éclaté.

Un mois et demi après notre premier rencard j'ai fait un test de grossesse, car je n'avais pas eu mes règles. La bulle dans laquelle je me trouvais a soudainement éclaté. En quelques secondes, j'ai vu deux lignes apparaître, ce qui signifiait que j'étais bel et bien enceinte. J’ai appelé Nick et il est rentré à la maison immédiatement. Sans me regarder, il m'a demandé de me faire avorter. Il ne voulait pas d'enfants et ses parents le déshonoreraient s'ils le découvraient.

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Les nuits suivantes, je m’endormais en pleurant. Je savais que c'était la meilleure chose à faire car nous nous connaissions à peine, mais une partie de moi voulait garder ce bébé. L'avortement a été extrêmement douloureux. Ce n'est que lorsque je me suis évanouie pendant l'opération que le médecin a fait le travail.

Bien qu'étant furieuse contre Nick, j'étais toujours amoureuse de lui. C'est pourquoi je nous ai donné une autre chance. Après ça, il m'a énormément choyée : dîners au restaurant, week-end à Paris ou bains de soleil à la mer, massages et beaucoup de longues conversations. À mon avis, il voulait compenser son comportement en passant le maximum de temps avec moi.

Nick m'avait dit qu'il travaillait comme responsable de site pour une entreprise internationale et qu'il devait souvent se rendre à l'étranger pour vérifier la sécurité des sites. C'est pourquoi il m’a rapidement donné un double des clés de son appartement. J'aimais ça parce que ça voulait dire qu'il me faisait confiance. Je me suis vite sentie à l'aise dans son appartement et il faisait tout pour être le plus possible à la maison.

Au bout d'un moment, il est devenu de plus en plus autoritaire au lit et dépassait parfois mes limites physiques en ignorant consciemment mes « non » et « arrête » pendant les rapports sexuels.

Mais, en parallèle, il devenait de plus en plus autoritaire au lit et parfois, passait outre mes limites physiques en ignorant consciemment les « non » ou les « stop » lors de nos ébats. Il ne s’est jamais excusé, et comme je ne voulais pas me disputer, c’est au final moi qui le faisais. La punition qui venait avec, c’était pour moi : j'étais régulièrement fessée, ligotée, étranglée et j'ai reçu toutes sortes d’ordres étranges de sa part. Par exemple, je devais l'attendre à quatre pattes sur le parquet dès que je rentrais. Ou un soir, il a fait en sorte qu'un autre homme embrasse mon pied nu. Je trouvais la plupart de ces trucs assez excitants, mais en même temps, je ne me sentais pas vraiment à l’aise. Mes amis m'ont dit que quelque chose n'allait pas chez lui, mais j'ai ignoré tous ces commentaires; pour moi, ils étaient simplement jaloux. Plusieurs mois ont passés comme ça.

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Nick était un manipulateur invétéré; il avait une explication pour tout, y compris le jour où j'ai appris quel était son véritable boulot. Après avoir passé la nuit ensemble, j’ai trouvé à côté du lit un petit mot : « Cher sexy, sois prêt pour moi dans deux jours. » Sur la table de la cuisine, il avait oublié sa tablette. Quelque chose en moi m'a dit d’aller fouiller dedans. J'ai d'abord ouvert Facebook et Whatsapp et n’ai rien trouvé. Puis je suis allée voir dans sa boîte mail; à première vue, il n’y avait rien de suspect, jusqu'à ce que je tombe sur le dossier « contrats’. Ce que j'ai vu, je ne pensais pas que ça pouvait être vrai.

J'ai couru aux toilettes. J'ai vomi jusqu'à ce que je puisse continuer à lire.

Chaque e-mail contenait un contrat, avec des questions très personnelles comme « où ne voulez-vous pas être surpris au bureau ? », « accepterez-vous tout ce que je vous dirai de faire en tant que soumis ? » ou alors « quel genre de personne êtes-vous réellement ? » Sa réponse était écrite quelque part : « aussi noire que mon âme. » J’ai couru directement aux toilettes pour vomir, avant de me forcer à continuer de lire. Les prix et les dates étaient indiqués partout. Il y avait des dizaines d’emails similaires.

Je ne pouvais en tirer qu'une seule conclusion : mon copain était un escort. Au moment où je m'en suis rendu compte, j'ai eu l'impression que le sol s'ouvrait sous mes pieds.

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Quelques moments après, j'ai vite rassemblé mes affaires dans un grand sac de sport. Après, j’ai pris une barre de fer qui trainait dans la chambre d’amis en rénovation et dans un accès de colère, j’ai commencé à tout péter. Je me suis attaquée à la chambre d'amis, la chambre à coucher et une partie de la cuisine; je me foutais bien des dégâts. Ensuite, j'ai quitté l’appartement et ne suis jamais revenue.

Je l'ai revu par après. Il est venu chez moi et a essayé de se faire pardonner. Il a finalement admis qu'il n'osait pas me dire être escort SM à temps partiel, par peur de me perdre. Soi disant, parce qu'il m'aimait vraiment. Je l'ai écouté les larmes aux yeux. Après sa confession, je lui ai dit que je ne voulais plus jamais le revoir et je suis entré pour pleurer de façon hystérique. Ce n’était pas tant ce qu’il faisait qui me posait problème, mais plutôt le fait qu’il me l’avait caché. Pendant neuf mois, je pensais avoir trouvé l'amour de ma vie, mais j’ai découvert qu’il m’avait menti pendant tout ce temps.

Depuis ce jour, je ne fais confiance à aucun homme à 100%. Je sors encore avec des mecs, mais je les tiens toujours à distance. Je n’ai pas eu de vraie relation depuis. »

* Nick et Valerie sont des noms fictifs destinés à préserver l'anonymat des personnes interrogées.

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