Un bilan provisoire des actes islamophobes contre la Grande mosquée de Québec
Mohamed Labidi, au centre, lors d'une marche en hommage aux victimes de la tuerie de janvier 2017 au CCIQ. (Crédit photo : Jacques Boissinot/La Presse Canadienne)

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Un bilan provisoire des actes islamophobes contre la Grande mosquée de Québec

Malgré plusieurs mois de menaces et d’incidents ciblant le CCIQ, plusieurs refusent de croire que l’extrême-droite est en croissance au Québec.

Radio-Canada révélait mercredi que la voiture du président du Centre culturel islamique de Québec (CCIQ), Mohamed Labidi, avait été incendiée dans la nuit du 5 au 6 août. L'incident serait de nature criminelle et la police de Québec est toujours à la recherche d'un ou plusieurs suspects.

Les huit derniers mois ont été particulièrement mouvementés pour le CCIQ. Depuis les attentats terroristes qui ont fait six morts et 19 blessés au Centre en janvier, il a été ciblé par une campagne de lettres et colis haineux. Son projet de cimetière musulman a lui aussi provoqué une vive opposition. L'incendie de début août vient confirmer la tendance.

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La veille de l'incendie, on apprenait que le comité exécutif de la Ville de Québec avait vendu au CCIQ un terrain qui permettrait enfin à la communauté musulmane de Québec et des alentours d'avoir un lieu de sépulture. Bien que rien ne prouve que l'incendie ait un lien avec cette nouvelle, les policiers n'écartent pas cette hypothèse. Le maire de Québec Régis Labeaume a quant à lui affirmé qu'il serait « surpris qu'il n'y en ait pas ».

Le CCIQ conseille désormais à la population de « prêter une attention particulière à la montée de l'extrême droite à Québec », bien que certains semblent penser que le phénomène n'en est pas un. Voici donc un bilan incomplet de l'année 2017 au CCIQ:

Janvier

Un terroriste ultranationaliste s'introduit dans la grande mosquée de Québec lors de l'heure de la prière et ouvre le feu sur les prieurs. Six personnes ont été tuées dans l'attaque et huit autres ont été blessées. Le Centre augmentera par la suite ses mesures de sécurité.

Mars

Le CCIQ a du mal à rallier la population locale derrière son projet de cimetière musulman à Saint-Apollinaire. « Ce qui nous dérange, c'est qu'il ne nous reste que huit lots et qu'on va accorder une privatisation 'VIP' pour vous, les musulmans, », explique un habitat du village.

Mai

La CBC met la main sur un rapport du Service de police de la Ville de Québec, rédigé dans les mois précédant l'attentat à la grande mosquée. Dans le rapport, on peut notamment lire que le CCIQ était victime d' « intimidation générale » et qu'il vivait dans un « contexte haineux ». La rédaction du rapport avait été provoquée par le dépôt d'une tête de porc à la porte d'entrée du CCIQ en juin 2016 par un groupe s'identifiant tout simplement sous le nom « Québec identitaire ». Aucun individu n'a été arrêté en lien avec cet incident.

Juillet

Deux jours avant le rejet du projet de cimetière musulman par la ville de Saint-Apollinaire, quelqu'un envoie un colis haineux adressé au CCIQ. Selon Radio-Canada, « le colis contenait un coran, sur la couverture duquel le nom d'Allah en arabe avait été rayé d'un X. Le livre était accompagné d'une photo en couleur d'une porcherie où l'on voit des porcs patauger dans la boue, et d'une note insultante pour la communauté musulmane. » Aucun individu n'a été arrêté en lien avec cet incident.

Août

La voiture du président du Centre culturel islamique de Québec est incendiée en plein milieu de la nuit, une journée après l'annonce de la vente d'un terrain au CCIQ pour y construire un cimetière. Aucun individu n'a été arrêté en lien avec cet incident.

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