Moleenbeek jeunes boucherie

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Molenbeek photographié par les petits kets du quartier

Dans cette commune bruxelloise où la presse à décidé de broyer du noir, moi et quelques kids avons décidé d’y remettre un peu de couleur.

Après les attentats du 13 novembre à Paris, les médias du monde entier ont salit cette commune de Bruxelles qui avait déjà mauvaise réputation en Belgique. Hélas, peu de gens ont eu l’idée d’aller parler directement à ces jeunes que l’on a présenté comme des gamins ne sachant pas où aller et n’ayant rien de mieux à faire que le djihad un peu partout. Mais la jeunesse de Molenbeek n’est pas une jeunesse abandonnée. Des gens s’occupent d’eux.

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Bien sûr, on ne peut pas nier qu’il y ait des connexions avec le terrorisme, mais il y en a malheureusement partout dans Bruxelles.

Il y a deux ans, j’ai décidé de prendre ma caméra, question de donner une meilleure image de cette commune. La première fois que je suis allé au cœur de Molenbeek pour ce projet, j’ai été surpris : il n’y avait aucune tension. Je me baladais tout seul avec mon appareil photo, les gens me saluaient. On m’a déconseillé certains endroits, mais rien de plus. Illias, un ami éducateur à Molenbeek, m’a mis en contact avec Junior, un des éducs de la maison de quartier des Quatre-Vents, située dans la rue où Salah Abdeslam s’est fait arrêter.

Il était super chaud de collaborer avec moi. Alors au lieu de faire des photos à moi tout seul, j’ai décidé d’engager du personnel. Ensemble, Junior et moi avons créé 4 à 5 groupes de gamins armés d’appareils photos jetables. La vision de ses gosses m’intéressait, mais aussi l’idée de leur donner un œil. La mission de ces petits gars âgés de 9 à 11 ans : photographier tout ce qui bouge dans leur quartier. Car qui connaît mieux son tiéquart que celui qui y vit ?

Pour organiser un peu les choses, j’ai donné une couleur à chaque groupe. Par exemple le groupe « rouge » devait s’occuper de rendre en images tout ce qui était rouge. J’avoue qu’au début, je me suis dit que ça allait peut-être les faire chier et qu’ils ont mieux à faire que de photographier un quartier qu’ils doivent déjà voir tous les jours… Mais tout au contraire, ils ont bien kiffé.

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Avec cette armée d’enfants on a rasé le quartier, sonné aux portes, rendu fou les gens pour obtenir nos précieuses archives. Inconsciemment, en photographiant les rues, arbres, voitures, les gens, ils ont réussi à me montrer un magnifique Molenbeek plein de couleurs et surtout de vie.

Aujourd’hui, Hadrien se bat pour avoir des subsides et monter un atelier mais aussi un laboratoire photo. Le 7 décembre, Hadrien Duré et son armée de petit gars exposent à la Maison des Cultures de Molenbeek.

Pour plus de Vice, c’est par ici.