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Crime

Attentat en Côte d'Ivoire : ce que l'on sait au lendemain de l'attaque qui a fait 16 victimes

Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI)a revendiqué l'attaque de trois complexes touristiques de Côte d'Ivoire ce dimanche à la mi-journée. L'attentat a fait d'après un dernier bilan 16 victimes.
Joe Penney/Reuters

Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI)a revendiqué l'attaque de trois complexes touristiques de Côte d'Ivoire ce dimanche à la mi-journée, d'après des observateurs des mouvances armées djihadistes. L'attentat a fait d'après un dernier bilan 16 victimes.

L'organisation SITE a traduit un message posté sur les "réseaux telegram" d'AQMI, dans lequel le groupe se félicite de la réussite de "l'assaut sur le complexe hôtelier de 'Grand Bassam', situé à l'Est de la ville d'Abidjan, en Côte d'Ivoire."

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Plus tôt dans la journée de dimanche, le président Alassane Ouattara a expliqué que 6 assaillants lourdement armés avaient été tués. Les victimes sont des civils et des membres des forces de sécurité.

"Six assaillants sont arrivés sur la plage de Bassam cet après-midi […] Nous avons malheureusement [compté] la mort de 14 civils et de deux soldats des forces spéciales."

Le président français François Hollande a annoncé en fin de journée dimanche qu'au moins une personne de nationalité française était morte tout en condamnant un attentat "lâche".

Ce mardi 15 mars, les ministres français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, et de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, se rendront à Abidjan. Les deux ministres veulent « assurer de leur soutien la communauté française sur place » a fait savoir ce dimanche soir l'entourage du ministre des Affaires étrangères. Jean-Marc Ayrault qui a aussi tenu à rappeler que « La plupart des victimes sont des Africains de Côte d'Ivoire ou des pays voisins. C'est donc l'Afrique qui est visée, qui est visée à nouveau par le terrorisme. »

Le président du parti Les Républicains (LR) et ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, a fait savoir dans un communiqué qu'il s'était entretenu par téléphone avec le président ivoirien pour lui assurer sa solidarité. « Cette attaque odieuse nous rappelle une nouvelle fois que la barbarie terroriste est notre ennemi commun, parce qu'elle a déclaré la guerre non à un pays, mais à la civilisation », peut-on lire dans le communiqué du président du LR.

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Lourdement armés, portant des cagoules 

La bande de sable de Grand-Bassam s'étire devant plusieurs hotels de luxe, l'endroit est particulièrement prisé par les touristes locaux et étrangers ou par les expatriés qui s'y rendent le week-end pour échapper à la capitale économique du pays, Abidjan.

Un témoin de l'attaque a dit à l'AFP que les assaillants étaient "lourdement armés et portaient des cagoules". D'autres témoins ont rapporté avoir entendu des "Allahu Akbar" criés pendant l'attaque.

L'armée est arrivée pour sécuriser les lieux après la fusillade qui a duré au moins une demi-heure.

Les locaux et touristes ont été évacués de la plage par l'armée et emmenés dans des hôtels, qui avaient été mis temporairement sous confinement. Depuis, les gens ont pu rentrer chez eux.

Il n'y a pas d'autre information pour le moment au sujet des auteurs de la fusillade. Six des assaillants sont morts, mais deux autres pourraient avoir pris la fuite.

WATCH: Six killed in terrorist shooting at popular holiday resort in — WBC News Agency (@NewsWbc)March 13, 2016

Some of the weapons found in Grand — Michael Horowitz (@michaelh992)March 13, 2016

La France avait prévenu la Côte d'Ivoire et le Sénégal que des partisans de groupes islamistes avaient pour projet d'attaquer des villes d'Afrique de l'ouest, d'après des sources interrogées par Bloomberg en janvier. Les autorités françaises craignaient des attaques à la voiture piégée ou des attaques contre des zones fréquentées par les étrangers, comme les stations balnéaires. Les sources interrogées par Bloomberg avaient demandé à rester anonymes.

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En novembre dernier, des partisans d'AQMI avaient attaqué un hôtel fréquenté par des Occidentaux dans la capitale malienne, Bamako, prenant en otage 170 personnes et faisant 20 morts. En janvier, 29 personnes de 18 nationalités différentes ont été tuées dans une attaque contre un hôtel de Ouagadougou, la capitale du Burkina-Faso. Les partisans d'AQMI assuraient qu'ils continueraient à attaquer les anciennes colonies françaises et les intérêts de la France en Afrique de l'ouest — pour se venger du déploiement de l'armée française dans la région.

Dans la région, l'armée française est présente dans le cadre de l'opération Barkhane déployée dans cinq pays du Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina-Faso) dont la principale mission est la lutte contre le terrorisme dans la région. La Côte d'Ivoire est frontalière de deux pays du G5 Sahel, où est déployé Barkhane : le Mali et le Burkina Faso.

La France est présente militairement en Côte d'Ivoire par le biais des forces françaises en Côte d'Ivoire (FFCI) depuis début 2015. 580 militaires sont stationnées à Abidjan dont les trois missions principales sont de constituer un point d'appui des forces françaises sur la façade ouest-africaine, de former un « réservoir de force rapidement projetable » en cas de crise dans la sous-région, et enfin, de soutenir les opérations dans la zone, dont Barkhane.

En décembre, 11 personnes dont au moins un soldat, ont été tuées au cours d'une attaque perpétrée par un tireur non-identifié dans un village ivoirien près de la frontière avec le Liberia. La Côte d'Ivoire a fait l'objet d'au moins trois attaques d'hommes armés libériens au cours des deux dernières années — dont une attaque en janvier qui a fait 2 morts chez les militaires.

La Côte d'Ivoire est sortie d'une brève guerre civile en 2011, après une décennie de crises politiques. Le pays profite depuis d'une solide croissance économique.


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