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Crime

Un ancien agent de la CIA se présente à la présidentielle pour stopper Trump

Ce quarantenaire n'a jamais été élu, mais pourrait permettre aux Républicains de gagner l'État d'Utah dont il est originaire et où Trump est loin d'être apprécié.
Photo via Facebook/Evan McMullin

Les républicains anti-Trump ont prouvé une nouvelle fois qu'ils sont particulièrement déterminés. Pour stopper le nominé choisi par le parti, des stratèges du parti poussent actuellement la candidature d'un candidat indépendant, Evan McMullin.

« Il n'est jamais trop tard pour faire le bon choix, et l'Amérique mérite bien mieux que Donald Trump ou Hillary Clinton, » a dit McMullin à ABC News. « Je me propose humblement comme leader pour les millions d'Américains désabusés qui souhaitent un candidat conservateur pour la présidentielle. »

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McMullin est loin d'avoir le profil du candidat classique à la présidentielle. Ce quarantenaire n'a jamais été élu, a passé les dernières années à être directeur politique des Républicains à la Chambre des représentants et a été agent de la CIA pendant 11 ans. En 1997, McMullin a aussi été matelot sur un bateau de pêche — une expérience qu'il décrit sur sa page LinkedIn de la manière suivante, « J'ai simplement essayé de ne pas tomber du bateau alors que nous naviguions dans les mers de l'Alaska. »

L'un des directeurs de campagne de McMullin n'est autre que Rick Wilson, selon Buzzfeed. Wilson est un stratège bien connu du parti républicain et a été un des premiers à critiquer le choix de Trump. Dès janvier dernier, il avait qualifié les électeurs de Trump de « types célibataires sans enfant qui se branlent sur des mangas » sur MSNBC. Wilson n'a pas répondu à notre demande d'interview.

McMullin est un inconnu en dehors du cercle des experts du parti républicain — il avait seulement 135 followers sur Twitter ce lundi matin quand Buzzfeed a révélé sa candidature. Il est aussi particulièrement expérimenté dans un domaine que Trump a passé plusieurs mois à critiquer — avant de rejoindre la CIA, McMullin travaillait au Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, où il s'occupait de réinstaller les réfugiés du Moyen-Orient et d'Afrique.

Sans grande surprise, McMullin n'est pas fan de Trump et il le fait savoir.

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La semaine dernière, après l'embrouille entre Trump et la famille d'un soldat américain musulman mort en Irak, McMullin a posté un message sur Facebook dans lequel il estime que le comportement de Trump est « profondément odieux ». Entrecoupé de photos de sa famille et de la nature, le fil Facebook de McMullin est un long flot de messages anti-Trump, notamment à cause de ses commentaires contre les réfugiés et les musulmans.

« Donald Trump continue d'attaquer les musulmans. En tant qu'ancien agent de la CIA, j'aimerais que les Américains connaissent la vérité : des Américains et des musulmans ont joué un rôle central dans toutes les opérations antiterroristes que nous avons menées depuis le 11 septembre, » a écrit sur Facebook McMullin mardi dernier. « Ils sont indispensables dans cette lutte. Les attaquer en tant que groupe affaiblit l'Amérique, elle ne la rend pas plus forte. »

Les chances de McMullin de finir à la Maison blanche sont minces — au mieux. La deadline pour déposer la candidature d'un troisième candidat est déjà passée devant la plupart des gros États comme la Floride, le Nevada, la Caroline du Nord et le Texas. Ce lundi matin, McMullin n'avait pas encore déposé de rapport officiel de campagne devant la Commission électorale fédérale, mais il a mis en ligne un site Internet minimaliste.

La candidature de McMullin pourrait en revanche empêcher Clinton de remporter l'État de l'Utah en novembre. McMullin est né dans l'Utah, est diplômé de Brigham Young University (une faculté de l'État) et est mormon. Trump affiche de mauvais résultats dans cet État à majorité mormone et de nombreux Républicains craignent de perdre cet État qui revient en général au candidat du parti.

L'Utah est aussi l'État de Mitt Romney, l'un des principaux critiques de Trump parmi l'establishment républicain, dont le soutien pourrait faire décoller la campagne de McMullin. Le groupe Better for America, impliqué dans la coordination de la campagne de McMullin, est financé en partie par un donateur du parti, John Kingston, qui avait aussi levé de l'argent pour Romney, d'après ABC News. Le camp de Romney n'a pas pu nous dire s'il comptait soutenir McMullin.


Suivez Olivia Becker sur Twitter : @oliviaLbecker