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Drogue

Fumer du weed légalement, ça devient compliqué

Les villes sont de plus en plus nombreuses à interdire la consommation de cannabis en public, on se demande bien où les gens pourront consommer.
Photo par Sharon McCutcheon via Unsplash

Le 17 octobre, c’est le moment pour se lighter un petit bat bien légal. Mais où exactement?

La question se pose, parce que les lieux où il est interdit de fumer sont nombreux, et qu’il y a un nombre grandissant de villes où la substance va être interdite. Lighte au mauvais endroit, et on pourrait te coller une amende salée.

Le Journal de Montréal révélait la semaine dernière qu’au moins 36 villes québécoises ont choisi d’interdire la consommation de cannabis en public, ce qui comprend les parcs, les rues et les trottoirs, bref, tout ce qui n’est pas « chez vous ».

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On parle de villes de près de 150 000 habitants, dont Saguenay et Sherbrooke, et de municipalités de dizaines de milliers d’habitants comme Saint-Jérôme, Granby, Repentigny, Chambly, Blainville, Mascouche, Victoriaville, Val-d’Or. Une quarantaine d’autres villes étaient en réflexion par rapport à cette interdiction au moment de l’enquête, dont Gaspé, Deux-Montagnes et Orford.

Dans les cas évoqués plus haut, une personne qui fume à l’extérieur de son terrain pourrait se faire remettre une contravention de 50 $ à 1500 $, dépendamment de la municipalité.

En outre, la loi québécoise interdit de fumer (et de vapoter) partout où la cigarette est interdite, comme les terrasses, les aires de jeux et à neuf mètres des portes d’un lieu public.

On ajoute à ça les terrains des cégeps et universités, les pistes cyclables, les aires d’attente de transport en commun et une foule d’autres lieux.

Interdictions partout, cannabis nulle part

Dans bien des régions, les gens se retrouveront à devoir consommer chez eux.

Sauf que les propriétaires sont nombreux à vouloir interdire à leurs locataires de fumer du cannabis dans leur logement, et même sur leur balcon. Ils disposeront d’un délai de trois mois suivant la légalisation du cannabis pour ajouter l’interdiction au bail.

Même dans les condos, il est possible que l’interdiction de fumer du cannabis soit ajoutée au règlement de copropriété.

Que faire?

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Dans une entrevue accordée au Journal de Montréal, le Parti québécois (PQ) propose de permettre l’existence des coffee shops. Populaires à Amsterdam, ces commerces permettent aux clients de fumer des joints à l’intérieur.

« Si tu peux pas chez toi, si tu peux pas dans plein d’espaces publics, il faut quand même que les gens puissent consommer quelque part, sinon la loi devient presque inapplicable », soutient le candidat Sylvain Pagé, qui est responsable du dossier du cannabis au sein du parti.

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Toujours première dans les sondages, la Coalition avenir Québec (CAQ) rejette la proposition. Des « cafés cannabis », ça « banaliserait » la consommation, argue-t-on.

La CAQ promet plutôt de relever l’âge légal à 21 ans et de bannir carrément le cannabis de l’espace public. Si la CAQ forme un gouvernement majoritaire, la vie des fumeurs de cannabis à travers la province se verra beaucoup plus compliquée.

Vous pourriez me dire : « Ben voyons, l’épaisse, le monde qui fumait déjà illégalement ils vont pas s’en empêcher parce que maintenant c’est “interdit” en public. »

Je n’aurais pas grand-chose à vous répondre, mais je vous trouverais plutôt impolis.

Justine de l'Église est sur Twitter.