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Crime

Anniversaire sanglant de la révolution égyptienne de 2011

Au moins 15 personnes, dont un garçon de dix ans ont été tuées dimanche en Égypte pendant des manifestations contre le gouvernement en place, quatre ans après le premier jour du soulèvement de 2011.
Photo par Hassan Mohamed/AP

Au moins 15 personnes, dont un garçon de dix ans, ont été tuées dimanche en Égypte pendant des manifestations contre le gouvernement en place, quatre ans après le premier jour du soulèvement de 2011 qui a renversé Hosni Moubarak.

Des policiers en civil et des forces de l'ordre en uniforme ont tiré sur les manifestants. D'après Reuters, il s'agit de la manifestation la plus meurtrière qu'a connue l'Égypte depuis l'élection du président Abdel Fattah al-Sissi, au mois de juin.

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La plupart des morts ont eu lieu dans le quartier de Matariyah au Caire, où la police et les Frères musulmans, un groupe islamiste désormais hors-la-loi se sont affrontés. Deux personnes sont également mortes alors qu'elles installaient des explosifs qui ont sauté plus tôt que prévu dans le delta du Nil. On compte également des morts parmi les personnes qui ont manifesté à Alexandrie.

Un garçon de dix ans faisait partie des victimes à Matariyah, mais on n'a pas encore de détail sur les conditions de sa mort.

A spokesman for Egypt's health ministry has confirmed that a 10 year old boy was killed in Matareya today. — Louisa Loveluck (@leloveluck)January 25, 2015

Les manifestants, qui chantaient « À bas les lois militaires » et « C'est à nouveau la révolution » — ont défié les interdictions formelles de dissidence du gouvernement. Depuis qu'al-Sissi est arrivé au pouvoir en 2013, chassant le président islamiste Mohammed Morsi, les manifestations qui n'ont pas d'autorisation préalables sont interdites. Des douzaines de manifestants ont également été tués en 2014 lors des commémorations de l'anniversaire de la révolution.

« La situation est la même qu'il y a quatre ans, et elle s'empire. Le régime n'est pas encore tombé, » a déclaré à Reuters l'ingénieur Alaa Lasheen, qui manifestait près de la place Tahrir.

La police avait fermé la place Tahrir et les autres places principales dimanche. Les mesures de sécurité étaient draconiennes partout dans la ville. La répression a suivi la découverte de près de 30 bombes que les manifestants auraient prévu de faire exploser au Caire et dans d'autres villes pendant les manifestations, rapporte Reuters qui s'est entretenu avec les autorités égyptiennes.

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Un tramway a également pris feu dimanche à Alexandrie. On ne sait pas encore si c'était en rapport avec les manifestations, et on ne rapporte pour l'instant aucun blessé.

Les manifestations de dimanche étaient organisées par une coalition islamiste menée par les Frères musulmans. L'alliance populaire socialiste est aussi venue en masse, la police ayant tué un de ses membres samedi.

Les policiers ont tué la militante Shaïmaa al-Sabbagh pendant une commémoration du soulèvement samedi. Une vidéo montre Shaïmaa al-Sabbagh — originaire d'Alexandrie et mère de deux enfants — avec les autres manifestants quelques instants avant de s'effondrer sous les coups de feu de policiers vêtus de noir. Le gouvernement a annoncé qu'une enquête sur la mort de Shaïmaa al-Sabbagh avait été ouverte.

Au cours d'une conférence de presse, Medhat al-Zahid, le vice-président de l'alliance populaire socialiste dont Shaïmaa al-Sabbagh faisait partie a déclaré : « Shaïmaa a été tuée de sang-froid. »

Suivez Meredith Hoffman sur Twitter: @merhoffman