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Culture

“Young Persian Artists” cherche à faire connaître la jeune création iranienne

Initié par une amatrice d’art, le projet met à l’honneur, en ce moment à Berlin, la jeune peintre iranienne Romisa Sakaki.
All images courtesy of Mahsa Mergenthaler-Shamsaei

Mahsa Mergenthaler-Shamsaei, juriste du droit maritime en Suisse, est la fondatrice de Young Persian Artists (YPA) — une plateforme qui met en avant de jeunes artistes iraniens et qui les médiatise auprès des amateurs d’art et des critiques internationaux. En particulier, le projet cherche à redéfinir les malentendus et stéréotypes largement répandus sur l’art contemporain iranien.

« En fait, la plupart des artistes étiquetés comme contemporains (c’est-à-dire vivants) sont considérés comme des “vieux maîtres” en Iran », dit Mergenthaler-Shamsaei, ce qui est exactement pourquoi elle s’est pour objectif de « faire connaître et démarquer la nouvelle vague d’artistes iraniens, souvent nés après la révolution ».

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Durant les deux dernières années, la fondatrice de YPA a transformé son « passe-temps » en association à but non lucratif réussie qui, non seulement promeut de nombreux jeunes créateurs d’Iran sur le site du projet mais a également monté et curaté deux expositions à Berlin — une exposition de groupes en 2015 au Stattbad et, en ce moment à l’Open Walls Gallery, la première exposition personnelle à l’international, Selfies in the City, de la peintre basée à Téhéran Romisa Sakaki.

Romisa Sakaki, Grasslands, 2014. Acrylique sur toile, 70 x 50 cm, édition 1/1.

L’exposition met en lumière les mises en scène peuplées et colorées de Sakaki, de la vie quotidienne en I’Iran. L’œuvre de la jeune artiste, forte d’une carrière de sept ans, fait preuve de la capacité de Sakaki de saisir les paradoxes de la société iranienne contemporaine. Certaines toiles représentent la légèreté de la vie en ville, comme des pique-nique au parc, tandis que d’autres illustrent les pans plus sombres, avec des images de pollution, d’émeutes, de masques à gaz. Comme le dit Mergenthaler-Shamsaei à Open Walls, le sujet principal dans le travail de Sakaki donne au spectateur à « revoir ce qui s’est passé en Iran durant ces dernières et turbulentes années ».

Ce qui unit ces images contrastées de paix et de troubles dans l’œuvre de Sakaki est un talent particulier pour illustrer ces paradoxes sans les simplifier ou les réduire. « Quand un artiste est vraiment doué il a son langage propre », dit encore Mergenthaler-Shamsaei. « Le sujet, le style, le temps, l’humeur, les réflexions peuvent changer mais le travail est reconnaissable grâce à ce langage. »

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Romisa Sakaki, Gaza, 2015. Acrylique sur toile, 125 x 105 cm, édition 1/1.

Le vocabulaire de Sakaki est curieusement journalistique et son objet premier semble être d’enregistrer avec une acuité égalée le déchirement et l’amitié. Cela est fait spécifiquement à travers une attention portée au dynamisme, la vivacité presque exagérée de la palette de couleurs et une partialité dans le chaos formés par les larges groupes de personnages. Comme le confirme Mergenthaler-Shamsaei, « [Sakaki] est toujours une jeune artiste (28 ans) mais je pense qu’elle a déjà trouvé et scellée [son] langage propre ».

La fondatrice d’YPA ajoute : « Cette nouvelle vague d’artistes iraniens est née dans un monde différent — post-révolutionnaire, post-guerre Iran-Irak — et font partie d’un univers mondialisé débrouillard et connecté. Romisa et son travail sont de parfaits exemples de ça. Son œuvre est pertinente bien au-delà de ses frontières géographiques et concerne la “condition humaine” d’une manière très actuelle. »

Romisa Sakaki, Grasslands, 2014. Acrylique sur toile, 70 x 50 cm, édition 1/1.

Romisa Sakaki, Selfies, 2015. Huile sur toile, 25 x 20 cm, édition 1/1.

Romisa Sakaki, Selfies, 2015. Huile sur toile, 25 x 20 cm, édition 1/1.

Pour en savoir plus sur Romisa Sakaki et le projet Young Persian Artists de Mahsa Mergenthaler-Shamsaei, cliquez ici. « Selfies in the City » se tient à l’Open Walls Gallery, à Berlin, jusqu’au 23 avril 2016.