FYI.

This story is over 5 years old.

Photo

Joyeux 20e anniversaire les Zapatistes !

Le photo editor du magazine Proceso nous a sélectionné une série d'images de l'Armée zapatiste de libération nationale, la première rébellion indigène de l'ère Internet.

Photo : Marco Antonio Cruz.

Le 1er janvier de cette année a signé les vingt ans de l'apparition sur la scène politique et médiatique d'une armée issue des forêts tropicales des hautes terres indigènes du Chiapas, au Mexique. Lors de ce jour historique, ce groupe armé a déclaré la guerre au gouvernement. En ce début de l’année 1994, je n'étais encore qu'un collégien de 13 ans vivant dans le sud de la Californie. J'avais pourtant compris que quelque chose d'énorme se passait dans le pays de mes parents. J'ai commencé à y prêter attention.

Publicité

Ce même jour, l'Accord de libre-échange nord-américain (l'ALENA) entre les États-Unis, le Canada et le Mexique entrait en vigueur, intronisant au passage le Mexique au rang des pays développés. Le pays allait bénéficier d’un grand nombre de produits américains, de meilleure qualité. Nous étions censés nous en réjouir.

Mais, l'Armée zapatiste de libération nationale (l'EZLN), le groupe qui venait de prendre par les armes plusieurs villes du Chiapas le jour de la Saint-sylvestre, ne voyait pas les choses sous cet angle.

Ils ont déclaré la guerre à une armée des dizaines de fois plus importante que la leur. Les indigènes et les pauvres du Mexique en avaient visiblement assez de la situation dans le pays. Sous le régime autocrate du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) – ou plutôt sous celui des « dinosaures » –, l'exploitation, les inégalités et les laissés-pour-compte étaient la norme. Rien ne semblait pouvoir changer un jour. Protester pacifiquement n'était plus une option pour cette armée qui s’est baptisée « zapatiste » en l'honneur du leader révolutionnaire mexicain Emiliano Zapata, qui avait pris les armes près d'un siècle plus tôt.

Les Zapatistes ont estimé à juste titre que l'ALENA n’améliorerait en rien leurs conditions de vie, voire les empirerait. Les guérilleros ont donné l’occasion au Mexique – et aussi, je pense, à l'Amérique Latine dans son ensemble et à la diaspora latino vivant aux États-Unis – de se réveiller et de s'élever contre le pouvoir.

Publicité

C'était le premier soulèvement armé au Mexique depuis la « Guerre sale » menée contre les guérillas gauchistes des années 1960 et 1970 (une période effacée de l'histoire officielle du Mexique). Ce soulèvement armé a aussi été analysé comme historique, puisque pensé et diffusé via les technologies modernes et organisé sur Internet (les premières déclarations de l'EZLN ont été faites par fax). Les guérillas étaient mixtes et composées principalement d'indiens mayas parlant les différentes langues que regroupent cette culture. Ils s'appuyaient sur le sous-commandant Marcos – un métis charismatique hispanophone servant de porte-parole au mouvement – pour répandre leur message à travers le monde. En peu de temps, la pipe, la mitrailleuse et la cagoule de ski de Marcos sont devenus emblématiques.

La rébellion armée de l'EZLN a duré douze jours. Bien que le nombre soit toujours source de débat, une centaine de personnes seraient mortes durant ce soulèvement. Un cessez-le-feu a ensuite été mis en place et des accords de paix signés. Néanmoins, ceux-ci n'ont globalement mené à rien. Depuis, les deux parties se haïssent toujours autant et la violence politique, tout comme les disparitions, n'ont pas cessé.

Le 1er janvier 1994, personne ne savait ce sur quoi allait déboucher le soulèvement zapatiste. Néanmoins, nous savions tous qu'il allait transformer le Mexique et avoir une influence sur plusieurs générations de citoyens.

Publicité

À l’époque, Marco Antonio Cruz, l'un des photojournalistes mexicains les plus respectés, dirigeait une agence photo appelée Imagen Latina. Le matin du 1er janvier, après que la nouvelle d'une révolte dans les montagnes s’est répandue et alors que toutes les routes de la région étaient bloquées, Marco Antonio et un petit groupe de journalistes de Mexico se sont réunis à l'aéroport. Ils ont harcelé la seule compagnie aérienne en mesure de les transporter à Tuxtla Gutiérrez, la capitale de l'État du Chiapas. Marco Antonio est ainsi devenu l'un des rares journalistes à couvrir les premiers jours de la rébellion de l'EZLN – qui ont été aussi les plus sanglants.

Aujourd'hui, Marco Antonio est photo editor de Proceso, un magazine de journalisme d'investigation mexicain. Ils ont publié quelques-unes des meilleures photos du mouvement zapatiste. Je suis récemment allé lui rendre visite dans sa rédaction, logée dans une modeste maison d'une rue résidentielle de Colonia Del Valle. Je voulais que l'on discute de la révolte de l'EZLN.

« Pour beaucoup de photographes, le Chiapas est l’État de l’injustice et des laissés-pour-compte, m'a expliqué Marco Antonio. Le triomphe de la Révolution mexicaine [1910-1920] n'a eu aucun effet au Chiapas et les habitants de la région subissent l'oppression et l'esclavage depuis plusieurs siècles.

« [Le photographe] Antonio Turok y vivait déjà depuis quinze ou vingt ans, et mes premiers voyages là-bas ont porté sur l'arrivée des réfugiés guatémaliens, dans les années 1980. J'ai aussi fait un reportage sur la cécité au Mexique, projet qui m'a conduit à aller à la rencontre des aveugles de certaines communautés du Chiapas. Je connaissais donc la situation de la région avant le soulèvement. Je savais que c'était un endroit dans lequel les gens mouraient alors qu'ils étaient atteints de maladies curables. Ce n'était pas du tout surprenant qu'une révolte y éclate : cela devait arriver tôt ou tard. »

Publicité

Marco Antonio s’est ensuite remémoré la peur qui l'avait saisi la première fois qu'il avait vu des Zapatistes en uniforme tomber après des affrontements avec l'armée mexicaine. Il m'a décrit le frisson qui l'avait parcouru et que beaucoup d'entre nous avons partagé à la vue du cortège zapatiste qui a défilé, des années plus tard, dans le lieu le plus symbolique du pays – la place El Zócalo de Mexico – devant une foule de civils sympathisants.

Voici 20 photos que Cruz a accepté de partager avec VICE. Elles nous racontent vingt années d’existence de l’Ejercito Zapatista de Liberacion Nacional.

Photo : Antonio Turok.

« Cette photo est d’Antonio Turok. Il travaillait régulièrement avec Imagen Latina et vivait à San Cristóbal de Las Casas. La nuit du 1er janvier, il était présent lors de la prise de l’hôtel de Ville de San Cristóbal de Las Casas par l'EZLN. La rébellion a pris toutes les mairies principales des villes des montagnes et de la jungle, et la plus importante de toutes était San Cristóbal. Cette photo en est en quelque sorte un symbole. Elle représente l'arrivée des Zapatistes, soit toute une partie de l'histoire de ce pays. »

Photo : Antonio Turok.

« Là, on est à l'intérieur de l’hôtel de Ville de San Cristóbal. Ces hommes sont des Zapatistes, à l’époque où ils n'utilisaient pas encore des cagoules de ski pour couvrir leur visage Le graffiti dit : “Il n'y a pas de guérilla – Godínez Bravo.” Godínez Bravo était un général, le chef de l'armée en charge de la zone militaire du Chiapas. Quelques mois avant le soulèvement zapatiste, ses hommes avaient trouvé un camp d'entraînement guérillero dans la jungle, à proximité de Ocosingo. Cependant, ils n'ont jamais trouvé un seul combattant. C'est la raison pour laquelle Godínez Bravo a déclaré cela. Bien sûr, il y avait une guérilla. Cette photo date elle aussi du 1er janvier. »

Publicité

Photo : Marco Antonio Cruz.

« Après la prise de San Cristóbal, les Zapatistes sont allés se battre avec la base militaire de Rancho Nuevo, la plus proche de la ville. J'étais là-bas. Cette photo est l'une des miennes. On y voit des Zapatistes morts au combat, après une embuscade. Quand j'ai pris cette photo, une vingtaine d'entre eux étaient déjà morts depuis environ vingt minutes. Nous avons entendu les coups de feu… C'était horrible. »

Photo : Marco Antonio Cruz.

« Même scène. Honnêtement, je tremblais quand j’ai pris ces photos. Il fallait que je me calme pour les prendre. Être confronté à la mort n'est jamais facile, particulièrement quand elle vient tout juste de survenir. Il manque une partie de la tête de cet homme : ils l'ont mutilé pour s’assurer qu’il ne se relèverait plus. Les corps sont restés exposés là pendant environ quinze jours. C'était une façon de semer la peur dans la population. Le froid était très intense. Les corps ne se décomposaient pas très vite. »

Photo : Marco Antonio Cruz.

« Ça, c’est sur l'autoroute reliant San Cristóbal à Ocosingo, au niveau d’un checkpoint. La zone était contrôlée par les Zapatistes. Ils nous ont arrêtés, nous ont fouillés, nous ont demandé ce que nous faisions là puis nous ont laissé repartir.

Nous n'avions ni fixeur ni garde du corps pour nous protéger. Je pense que la situation est encore plus instable aujourd'hui, en raison de la guerre contre la drogue. À l'époque, le statut de journaliste offrait une protection relative. Aujourd'hui, c’est une fonction qui peut vous condamner à mort. »

Publicité

Photo : Marco Antonio Cruz.

« Là, il s’agit d’une scène de combat au Rancho Nuevo. L'hélicoptère a amené du renfort et a récupéré les blessés. Je voyais les soldats tirer, mais je ne pouvais pas discerner les Zapatistes : ils étaient tous bien cachés. Les Zapatistes n’auraient pas pu gagner. Mais militairement, leur attaque était grandiose. On pourrait aussi la qualifier de poétique : les Zapatistes se cachaient et s'entraînaient depuis des années et ne se sont fait connaître que le jour où l'ALENA est entré en vigueur. Leur plan était vraiment brillant. Les premiers jours, il y a eu peu de morts dans les rangs des soldats. Les jours suivants, il y en a eu plein, et il y aurait pu en avoir davantage. Leur stratégie, en tant que guérilla armée, était vraiment audacieuse et très impressionnante. »

Photo : Benjamín Flores.

« Cette photo a été prise lors du combat d’Ocosingo. Au marché d'Ocosingo, l'Armée a encerclé un groupe important de Zapatistes. Il y a eu beaucoup de morts. Cette photo est particulièrement importante, puisque ces cinq Zapatistes se sont fait exécuter, après avoir été arrêtés. Bien que l'Armée mexicaine ait signé des traités internationaux interdisant de tels actes, elle s'est rendue coupable d'une violation claire des droits de l'homme.

L'une des choses qui m'a le plus surpris concernant les Zapatistes est que, dès le premier jour, ils étaient en uniforme. De leurs chaussures à leur chemise, ils avaient tout cousu eux-mêmes. C'est de cette manière qu'ils se sont présentés au monde entier. »

Publicité

Photo : Benjamín Flores.

« Toujours le 4 janvier 1994, à Ocosingo. »

Photo : Martín Salas.

« Ces affrontements ont été suivis par de grandes manifestations citoyennes appelant à la fin des combats. La guerre a duré moins de quinze jours. Grâce aux manifestations, les combats ont cessé et les pourparlers de paix ont commencé. Cette photo a été prise dans la cathédrale, durant les discussions. Le personnage principal de cette image est le sous-commandant Marcos. Les autres sont des commandants indigènes. C’étaient eux les vrais commandants, lui n'était que sous-commandant. On est le 24 février. »

Photo : Araceli Herrera.

« L’État s'est militarisé à un rythme effrayant. Cette photo représente une scène de guerre telle qu'on pourrait en voir au Vietnam, au Laos ou n'importe où ailleurs. Elle a été prise par Aracelli Herrera pour le Proceso le 10 janvier. »

Photo : Víctor Mendiola.

« Víctor Mendiola a pris cette photo dans un endroit appelé Guadalupe Tepeyac, en territoire zapatiste. C'est l'une des rares photos où l’on voit le sous-commandant Marcos tirant avec un fusil. »

Photo : Víctor Mendiola.

« Guadalupe Tepeyac a une grande importance pour les Zapatistes. Cette photo a été prise vers le mois de juin, quand ils ont invité des organisations de tout le pays pour une Convention nationale et démocratique. C’est le bastion du zapatisme. »

Photo : Juan Popoca.

« C’est le jour de l'inauguration de la Convention dans la communauté d’Aguascalientes. »

Publicité

Photo : Juan Popoca.

« Ce sont des Zapatistes. Personne ne sait qui sont vraiment ces gens, ce qu'ils faisaient avant le soulèvement. Tout ce qu'on sait, c'est que c’étaient des indigènes et des gens de la jungle. Les rencontrer en personne était très compliqué. Cette photo est aussi de Juan Popoca. Je trouve cette image très forte. »

Photo : Martín Salas.

« Cette photo est très importante. C'est la libération d’Absolón Castellanos. Il était général au Chiapas, puis gouverneur de l'État. Les Zapatistes l'ont kidnappé et l'ont retenu durant plus d'un mois. [L'évêque] Samuel Ruiz et [le politicien] Camacho Solis ont œuvré ensemble à sa libération. Camacho Solis était le représentant du président de l’époque, Carlos Salinas, pour les pourparlers. C'est une photo historique prise le 16 février 1994. »

Photo : Ángeles Torrejón.

« Cette photo et les suivantes ont été prises par Ángeles Torrejón dans les camps d'entraînement mixtes des Zapatistes. Ángeles – qui est ma femme – est l'une des rares femmes photojournalistes à s'être rendue dans la jungle et à avoir été acceptée par les Zapatistes. Elle a ainsi pu montrer leurs entraînements et leur vie quotidienne ainsi que rencontrer les femmes et les enfants zapatistes. »

Photo : Ángeles Torrejón.

« Elle est restée dans la jungle pendant deux ans et a ainsi a pu nouer des liens d'intimité avec eux, ce qui est vraiment incroyable. »

Photo : Ángeles Torrejón.

Publicité

« Celle-ci est un grand classique. Elle a aussi été prise par Ángeles. On est le 15 mai. J'étais là-bas avec elle. Marcos est ici représenté tel qu'il était, affublé de son fameux attirail : sa radio, sa pipe, son R-15 et ses munitions. Je ne lui ai jamais parlé, il gardait ses distances avec moi. En revanche, Ángeles était proche de lui. »

Photo : Ángeles Torrejón.

« Une autre photo d'Ángeles. La présence militaire zapatiste et les civils, les gens de la jungle. Cette image est magnifique. »

Photo : Ulises Castellanos.

« C’est la dernière photo de cette série. On y voit l'arrivée de la caravane zapatiste sur la place Zocalo, dans la ville de Mexico, le 11 mars 2001. Ils n'étaient pas armés et étaient encerclés de civils pour les protéger depuis leur départ du Chiapas. Cette photo symbolise énormément de choses. Le fait que la guérilla parade dans le cœur historique du pays, sept ans après le début de la révolte, a une grande signification. La place représente l'accession au pouvoir des grands héros du pays. [Le héros révolutionnaire Emiliano] Zapata est passé par ici, [Francisco] Villa aussi. C'est en quelque sorte la deuxième fois que les Zapatistes venaient ici : la première fois, ils étaient avec Zapata. »

Cruz était souriant. Après avoir passé en revue sa sélection de photos, je lui ai demandé ce qu'il pensait, en tant que journaliste, de ce qu'était devenu l'idéologie zapatiste et, plus généralement, le Chiapas.

Il m’a répondu immédiatement d'un air convaincu : « Le gouvernement n'a jamais été en mesure de régler le problème. Rien n'a changé. Le Chiapas, comme d'autres États où les conditions de vie sont catastrophiques, est une bombe qui peut exploser à tout moment. »

L'EZLN contrôle toujours plusieurs territoires semi-autonomes des hautes montagnes du Chiapas, et quelques villages et communautés s'organisent en « Conseils de bonne gouvernance ». Mais, comme Cruz l'a noté avec justesse, les Zapatistes vivent désormais « en cage », sous la constante surveillance – ou le harcèlement – de l'Armée mexicaine, aidée par des groupes paramilitaires proches du Parti révolutionnaire industriel (parti de droite toujours au pouvoir).

Vingt ans après le soulèvement de l'EZLN, le Chiapas est toujours l'État le plus pauvre parmi les 31 que compte le Mexique. Selon les estimations, 75 % de la population du Chiapas vivait sous le seuil de pauvreté en 2012. Et près d'un tiers vivait dans ce que les géographes appellent « l'extrême » pauvreté. Le sous-commandant Marcos – finalement identifié comme le petit rebelle d'une riche famille de l'État du Tamaulipas et le frère d'une membre du Congrès mexicain – a disparu de la circulation. Dans plusieurs déclarations lui ayant été attribuées et parues en ligne ces dernières années, il semble de plus en plus déséquilibré. Plusieurs personnes doutent qu'il soit toujours en vie.

Cruz souligne que l'EZLN n'est pas née grâce à Marcos, et qu'il ne l'entraînera pas non plus dans sa mort. De nouvelles générations de dirigeants – certes pas de la même trempe que le charismatique porte-parole fumeur de pipe –, ont repris les rênes du mouvement.

« En vingt ans, nous avons désormais plusieurs générations de Zapatistes. Ceux nés en 1994 et ceux nés de parents zapatistes forment la nouvelle génération de guérilleros », indique Cruz.

Aujourd'hui, alors que les Zapatistes du Chiapas fêtent les vingt ans du soulèvement, je ne suis toujours pas en mesure de dire si la rébellion a été un succès ou pas. Mais l’héritage de cette révolte perdure.

Ces trois dernières années, des milices armées communautaires et autogouvernées ont vu le jour au sud du Mexique, et elles ne sont pas là pour rigoler. Ces groupes répondent ainsi à la menace posée par le crime organisé à laquelle se trouve confrontée leur communauté : extorsion de fonds, kidnappings, cambriolages et vols. Ils ont érigé des barrages permanents à toutes les entrées de leurs villes et, appliquant une politique de tolérance zéro, ont banni ou mis en prison les petits délinquants du coin. Les mouvements d'autodefensa dans des États comme le Michoacan et le Guerrero pourraient ne pas être la conséquence directe du soulèvement de l'EZLN dans le Chiapas, mais leur impulsion est identique : ce sont des mouvements qui ont été créés afin que les citoyens prennent le contrôle des affaires de leur région quand les autorités ne remplissent pas leur fonction.

Daniel Hernandez est le rédacteur en chef de VICE Mexique. Suivez le sur Twitter : @longdrivesouth