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LE NUMÉRO DES GENS QUI EXPLOSENT

Livres et DVD

L'éditeur de DVD Malavida défonce. J'avais raté leur dernière sortie, Je suis curieuse, mais je reviendrais dessus pour la sortie du second opus le mois prochain. Et quand j'ai découvert qu'ils sortaient Valérie au Pays des Merveilles

VALÉRIE AU PAYS DES MERVEILLES

Jaromil Jires

Malavida

L’éditeur de DVD Malavida défonce. J’avais raté leur dernière sortie,

Je suis curieuse

, mais je reviendrais dessus pour la sortie du second opus le mois prochain. Et quand j’ai découvert qu’ils sortaient

Valérie au Pays des Merveilles

et qu’en outre, leur catalogue recelait des pépites comme

Qui veut tuer Jessie

(sorti conjointement et pour ne citer que lui), j’ai décrété qu’il ne fallait plus s’intéresser qu’à eux.

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Valérie

c’est tout ce qu’on peut rêver de voir au cinéma : un conte onirique, bucolique, psychédélique et bergmanien (oui, ça fait quatre adjectifs consécutifs) mettant en scène la confusion adolescente d’une jeune fille à la beauté virginale, le tout habillé par une bande originale folk médiévale que l’éditeur a le bon goût supplémentaire de livrer avec le film. Je sais que j’ai l’habitude complaisante de finir sur cette question mais franchement, est-ce que j’ai vraiment besoin d’en dire plus ?

ROMAN POLAMPLOI

NOTRE JOUR VIENDRA

Romain Gavras

TF1 Vidéo

Avec sa barbe et ses cheveux roux, Vincent Cassel me fait penser à un vieux feuj grincheux avec qui j’aurais pu discuter des heures des qualités et défauts du film de Romain Gavras. Il pouvait défendre ce dernier avec une telle témérité que je me demande si – bien qu’il soit dédié à une certaine Romy dont je préfère ignorer l’identité – le film ne lui rend pas un vibrant hommage à lui. Ce qui serait, avec ses dialogues éructés et écrits à la hache, sa plus grande qualité. Parce qu’à côté de ça,

Notre Jour Viendra

donne l’impression que Gavras veut asséner un conte moral universel et surpuissant alors que finalement il ne sera compris que par les roux.

GÉRARD JUNIOR

THE CORNER

David Simon & Ed Burns

Florent Massot

David Simon et Ed Burns, respectivement ancien journaliste au Baltimore Sun et ancien flic reconverti en prof – et accessoirement créateurs de la série

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The Wire

– ont sorti

The Corner

en 1997. Ils se sont plantés un an en plein cœur des quartiers déshérités de Baltimore Ouest pour sortir ce recueil ultra documenté. Ce qui veut dire que toutes les scènes hyper gouffre que vous allez lire là-dedans n’émanent pas des cerveaux géniaux de deux scénaristes, mais d’une observation froide et clinique de ce qui se passait en 1993 au croisement de Fayette et de Monroe Street. Après avoir passé un an à se demander s’il fallait traduire le titre du livre par

Le Coin, une punition pour les Noirs-Américains

, les traducteurs ont finalement décidé de garder le titre original. Dommage qu’ils aient mis autant de temps à se décider, ça aurait évité à pas mal de familles ne maîtrisant pas l’anglais de choisir Baltimore comme destination pour leurs vacances estivales.

GEORGE W. BROUSSE

CORRESPONDANCES 1973–2003

Frédéric Berthet

La Table Ronde

Je suis bien contente de ne pas avoir à noter ce bouquin. C’est toujours délicat les publications posthumes, encore plus quand il s’agit de ­recueils de correspondance posthumes. Bon je ne relance pas le débat sur les auto-­autodafés foirés, genre Mallarmé (« Brûlez, par conséquent : il n’y a pas là d’héritage littéraire, mes pauvres enfants »), ou Kafka qui demande dans un billet datant de 1921 de brûler tous ses ­manuscrits sans les lire. Je m’en fous de ce ­débat parce que je suis fan de Mallarmé, ­Kafka et Berthet – sauf que ce dernier, immense ­auteur et grammairien, a eu la mauvaise idée d’abréger ses jours en 2003, et qu’on a vite fait d’avoir parcouru toute son œuvre. Du coup c’est un peu ça, le mérite de cet ouvrage, s’adresser aux fans de Berthet. Dans ce recueil, quelques lettres embarrassantes qu’il a reçues – par exemple d’une certaine Anne : « Ton bouquin est génial […] Le tube “Héroïque” est vraiment top ! » – mais également des lettres géniales et top de ou à Roland Barthes (avec qui il a entamé une correspondance à 19 ans, soit l’âge où tu décidais de « quitter Tours » pour « monter sur Paris »), Jean Echenoz, et plein d’autres. Bon bref simultanément, La Table Ronde a la bonne idée d’éditer

Daimler s’en va

du même auteur en version poche, c’est hyper court, drôle et bien et ça coûte 5,80 ­euros, et je pense que ça te correspondrait plus, lectorat.

BARBIE D’AUREVILLY