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Tous les types de blaireaux qui veulent un métro parisien ouvert toute la nuit

Une liste exhaustive de tous les humains qui souhaitent profiter plus longtemps du pire endroit de la capitale.

Photo via Flickr.

C'est vendredi, et vous avez promis à votre pote d'enfance que vous passerez à sa soirée à Daumesnil. Vous n'y connaissez personne. Assis sur un canapé-lit à mimer des sourires pour masquer votre ennui, vous n'attendez qu'une chose : vous tirer de là. Ce qui possible, puis qu'il existe une excuse socialement acceptable pour le faire. Le dernier métro . C'est parfait. Vous ne froisserez aucun convive. Vous partirez dans la discrétion la plus absolue. Votre pote d'enfance comprendra. Tout rentrera dans l'ordre.

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Un problème cependant : ce ne sera bientôt plus possible.

La maire de Paris, Anne Hidalgo, bataille en effet activement pour que le métro parisien soit ouvert toute la nuit. Elle est revenue à la charge il y a quelques jours, expliquant qu'il s'agissait là d'un « point essentiel de l'attractivité de Paris ». L'idée, c'est évidemment de faire aussi bien que d'autres grandes métropoles internationales telles que Londres, New York ou Berlin, qui elles, en bonnes élèves, ont déjà le métro toute la nuit. En réalité, il est surtout question de « dynamiser » la vie nocturne parisienne. Celle-ci s'articule aujourd'hui, comme chacun le sait, autour de bars branchés infestés de nouveaux riches et de bars de pauvres truffés d'étudiants en Erasmus. Dans les deux cas, les barmen arrêtent de servir à une heure du matin, ce qui permet de virer la faune sans que celle-ci soit trop contrariée.

Néanmoins, est-ce un véritable drame que les Parisiens soient contraints de choper un taxi pour rentrer chez eux ? Pas sûr. Stéphane Beaudet, vice-président chargé des transports au conseil régional d'Île-de-France (LR), estime que seuls « entre 15 000 et 40 000 voyageurs nocturnes seraient intéressés ». Sur deux millions de Parisiens et 10 millions de banlieusards, cela fait très peu. Et c'est assez logique, quand on y pense. Le métro parisien est une horreur, où il est envisageable de se faire voler, agresser, de croiser des personnes fraîchement suicidées ou parfois même, de se faire purement et simplement assassiner.

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Du coup, on s'est demandé qui pouvaient être les personnes, des adultes sensés, qui souhaitent prolonger l'activité du pire endroit de Paris. Avec un peu de recherche, on est revenu avec cette liste exhaustive.

- Les fêtards étrangers que vous retrouverez la bave aux lèvres Rue de Lappe

- Les étudiants en sciences humaines que vous retrouverez la bave aux lèvres Rue de Lappe

- Les mamans qui transportent de gros sacs remplis de denrées alimentaires périssables

- Les touristes allemands et américains que, de toute façon, vous méprisez

- Les Parisiens intégrés socialement qui souhaitent que Paris soit « aussi mobile » que Londres et New York

- Les terroristes, de tous bords politiques et de toutes confessions

- Les crackheads, de Marcadet et de Stalingrad et de La Chapelle et de Gare du Nord et de Jaurès

- Les mecs de province qui boivent trop, trop vite, et qui vomiront près de vous en tentant sans trop y croire de vous taxer une clope

- Vos parents, lorsqu'ils viennent vous voir à Paris

- Les chiens couleur gris tristesse et leurs maîtres qui vous demandent de la thune

- Les mecs agressifs qui hésitent entre taper un vieux et violer votre meuf

- Les mecs qui bouffent des grecs odorants en vous regardant souffrir avec une joie maligne

- Les creeps qui se frottent aux meufs, ou sortent leur bite, ou les deux

- Les mecs qui finiront par se suicider devant vous, à 3 heures du mat, et qui niquent votre montée de MD

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- Le mec qui vous tapera votre iPhone devant dix passagers qui ne lèveront pas le petit doigt pour vous aider, parce que hein, c'est pas mon problème

- Les cokeheads de la télé qui se seront plantés avec leur scooter 125 et auront décidé, ce soir-là précisément, de rentrer de Chez Jeannette avec la 4 – et avec leur casque de scooter

Photo via Flickr.

- Les mecs qui jouent tous les matins, midis et soirs à des jeux sur leur iPhone et qui continueront la nuit, toutes les nuits, inexorablement

- Les potentiels serial killers

- Les mecs qui transportent des sacs remplis de boîtes de chaussures et de t-shirts et de casquettes et de jeans insolemment délavés et de téléphones portables et de consoles de jeux

- Les gens qui font du bruit

- Les gens qui sentent objectivement mauvais

- Les inénarrables personnes qui écoutent de la musique populaire grand public à haut volume et qui vous regardent avec un air qui crie : c'est moi, la personne qui écoute de la musique populaire grand public à haut volume

- Les personnes qui dégustent un épi de maïs et laisse ledit épi de maïs précisément sous le siège sur lequel vous êtes assis

- Les jeunes gens pressés d'entrer en club, condamnés à avoir 20 ans jusqu'à ce qu'ils en aient 40

- Les mecs dont vous ne comprenez pas la langue mais qui ont l'air de parler en mal de vous, notamment parce qu'ils vous pointent du doigt depuis déjà 30 bonnes secondes

- Les Russes milliardaires exclusivement sapés avec des fringues coûtant 2 000 euros pièce qui ressemblent toutes à des fringues coûtant 10 euros pièce dans n'importe quel marché aux puces d'Occident

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- Les meufs qui parlent de leurs mecs et de leur boulot en multipliant les anglicismes et les références assez lisibles à leur vie sexuelle (mouvementée)

- Les personnes qui auront de vraies discussions dans une rame, apporteront autant de bons arguments à ladite discussion et que vous serez contraints d'écouter, juste parce que vous les entendrez

- Les gens qui sortiront d'une pièce de théâtre et qui en parleront

- Les personnes qui débarqueront près de vous la mine triste et qui vous rappelleront à quel point vous aussi êtes tristes, au fond

- Les pierrots de la nuit

- Les mecs paros de la nuit

- Les terros de la nuit

- Les mecs et meufs hystériques qui ont écrit l'Histoire du bus de nuit à Paris et qui s'apprêtent à rédiger celle du métro parisien de nuit

- Les mecs qui d'habitude prenaient un Uber et qui là, prendront le métro

Photo via Flickr.

- Les mecs qui sortent de la Concrete, ou se rendent à la Concrete, ou envisagent de se pointer à la Concrete d'ici deux heures, ou d'ici trois, quatre heures, après un petit-déjeuner fait de descente de taz et de smoothie banane

- Les sans domicile fixe

- Les Parisiens qui détestent la banlieue parisienne mais adorent tout boui-boui mexicain vendeur de jalapenos à l'extrémité du Queens, de même que tout quartier périphérique de Berlin fréquenté à plus de 80 % par la communauté turque

- Les mecs de 19 ans surexcités et objectivement cool, si ce n'est qu'ils sont en ce moment même arrachés de dope et de fait, exigent – sur le ton de la blague, mais en demeurant menaçants – de baiser avec vous sur-le-champ, ce à quoi vous vous soumettez, notamment parce qu'ils pourraient se suicider si vous refusiez

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- Les bourges du 2e, parce qu'ils ont la thune de sortir tous les soirs

- Les bourges du 5e, parce qu'ils ont la thune de sortir tous les soirs

- Les bourges du 9e, parce qu'ils ont la thune de sortir tous les soirs

- Les rugbymen qui veulent – toujours – se battre, par haine, par choix, par dépit

- Les Roms qui dansent sur In Da Club et qui rappent par-dessus sans micro avec un poil trop d'enthousiasme

- Les gens qui sortent du ciné et vous racontent la fin d'un film que vous n'auriez jamais vu de toute façon

Photo via Flickr.

- Les riches radins qui ne veulent jamais prendre un taxi, par principe

- Les riches radins qui ne veulent jamais dépenser d'argent, par principe

- Les riches radins qui ne veulent jamais sortir, par principe

- Les étudiants qui envisagent la vie comme une éternelle découverte, que tout émerveille, jusqu'à ce qu'ils marchent sur une seringue puis meurent

- Les étudiants qui envisagent la vie comme une représentation de danse acrobatique à la station Saint-Michel

- Les meufs qui parlent à leur mec éméché et veule, lequel n'écoute jamais parce qu'il regarde une autre meuf, comme chaque jour

- Toute triste personne gagnant sa vie dans le monde de la nuit

- Les poètes qui inondent nos rames de métro avec des versets rédigés assis sur un rocher en Bretagne, mais plus souvent sur une marche d'escalier menant à une berge du canal Saint-Martin

- Les publicitaires après leur after d'afterwork, aussi coked-up qu'un clip d'Oasis

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- Les mecs qui sont plutôt favorables à l'idée de s'immiscer dans sept soirées au cours de la même soirée

- Les vendeurs de clopes bicentenaires de la station Barbès-Rochechouard

- Les hôtes qui feront tout pour que vous restiez à leur soirée pourrie et élimineront sans ménagement l'excuse du « dernier métro »

- Nathalie Kosciusko-Morizet

- Les gens de gauche qui font des soirées dans des arrondissements de droite

- Les gens de droite qui investissent dans un arrondissement de gauche

- Les barmen qui n'ont pas un rond pour rentrer chez eux

- Les chauffeurs de taxi qui pourront rester roupiller dans leur caisse, continuer à insulter tout le monde et/ou tabasser des mecs de 20 ans leurs cadets qui ont eu le malheur d'avoir l'idée de conduire un Uber pour payer leurs études

- Le public Franck Ocean

- Les mecs violents qui viennent de se faire virer d'une soirée et qui hésitent entre vous taper un truc et acheter une crêpe

- Les meufs violentes qui viennent de se faire virer d'une soirée et qui hésitent entre descendre à la prochaine station et devenir Femen

- Les gens qui viennent de lancer un bar associatif

- Les Rebeus en qamis qui font flipper tous les Blancs de la rame juste en s'asseyant

- Les adultes munis d'une trottinette qui attendent de sortir du métro afin de remonter sur leur trottinette

- Le mec sympa qui, faute de stress, de colère rentrée et d'alcool, sera effroyablement con juste ce soir-là, où vous êtes dans la même rame que lui

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- Les métaleux en bullet belt qui font flipper tous les Rebeus de la rame juste en s'asseyant

- Les restes de McDo empaquetés dans une grosse boule de papier cartonnée de couleur beige, que tout le monde voit mais que personne ne ramassera

- Les rats

- Les mecs qui se collent derrière vous au moment où vous validez votre pass Navigo, vous invitant ainsi à partager un moment érotique non désiré

- Les meufs crust punk au moment où vous réalisez qu'elles ne sont pas du tout crust et qu'elles portent juste un perfecto parce qu'elles aiment bien Rihanna

- Le Diable, qui rit en pensant à toutes les choses que vous auriez pu faire et vivre plutôt que d'être là, devant une famille de Néerlandais sur le point de se faire escroquer en descendant à Gare du Nord

- Les pauvres mecs qui comme vous, assisteront à ce spectacle.