Santé

Les anti-masques auraient plus de chances d'être sociopathes

Une nouvelle étude explique, au moins en partie, pourquoi certains choisissent de ne pas adhérer aux restrictions sanitaires, même si le nombre de cas et de décès augmente.
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Le port du masque pour se protéger du coronavirus est devenu un point de discorde en plein milieu de cette pandémie. Il y a eu des mouvements anti-masques importants aux États-Unis, au Canada, dans toute l'Europe, et même en Inde. Alors qu'au départ les scientifiques qualifiaient le masque d'inefficace, au fil des mois, la plupart d'entre eux en sont devenus de fervents défenseurs. Divers experts soulignent que les anti-masques choisissent généralement de ne pas en porter parce qu'ils n'aiment pas les contraintes et veulent « la liberté pour leur visage », qu'ils trouvent cette couche supplémentaire peu pratique ou encore qu'ils ont reçu des messages contradictoires sur leur efficacité dans la lutte contre le virus.

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Mais selon une étude réalisée au Brésil, l'insensibilité, la tromperie et la manipulation – certains signes que l’on retrouvaient chez les sociopathes – étaient des traits communs aux personnes qui enfreignaient les règles de sécurité sanitaire liées au Covid-19. L'étude a révélé que les personnes qui présentaient des signes de ce que l'on appelle, en psychologie, la Triade Noire des traits de personnalité – le narcissisme, le machiavélisme et la psychopathie –, étaient également plus susceptibles de banaliser les risques posés par le virus et d'éviter de se laver régulièrement les mains ou de s'éloigner de la société.

Les résultats proviennent d'une enquête menée par l'Universidade Estadual de Londrina auprès d'environ 1 600 personnes au Brésil, pays qui compte actuellement 4,1 millions de cas de contamination, et ont été publiés dans la revue Personality and Individual Differences.

« S'exposer et exposer les autres au risque est un trait typique des personnes ayant des tendances antisociales et un faible niveau d'empathie »

Entre le 21 mai et le 29 juin, les chercheurs ont interrogé 1 578 adultes brésiliens sur leur comportement et leur respect des mesures préconisées dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. Ils leur ont notamment posé des questions comme : Pensez-vous que le masque facial/la distanciation sociale/un lavage des mains plus fréquent soit efficace ?

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Tous les individus ayant participé aux tests ont ensuite été répartis en deux groupes. Le premier groupe – le « groupe empathique » – était composé d'environ 1 200 personnes qui ont manifesté un intérêt pour les sentiments et les motivations d'autrui. Ces personnes avaient également tendance à vouloir « développer des interactions sociales positives » avec les autres.

Le second groupe, composé d'environ 400 personnes, a montré des signes de trouble de la personnalité antisociale, autrement connu sous le nom de sociopathie ou psychopathie, les deux termes étant souvent utilisés de manière interchangeable et qui, selon la plupart des experts, partagent des traits similaires. Ce groupe était plus susceptible de se sentir « socialement détaché » et d'adopter un comportement hostile. Ce sont ces personnes qui, selon les chercheurs, étaient plus susceptibles de refuser de porter un masque ou de suivre les règles de distanciation sociale. La différence entre les groupes est que les personnes du groupe antisocial ont obtenu des scores plus élevés en termes d'insensibilité, de tromperie, d'hostilité, d'impulsivité, d'irresponsabilité, de manipulation et de prise de risque que les personnes du groupe empathique.

Les chercheurs ont également réparti les participants en quatre groupes en fonction du respect des mesures de confinement, selon le degré d'importance accordé par la personne.

S'exposer et exposer les autres au risque, même si cela peut être évité, est un trait typique des personnes ayant des tendances antisociales et un faible niveau d'empathie, selon les auteurs de l'étude. « Ces traits expliquent, au moins en partie, pourquoi certains choisissent de ne pas adhérer aux restrictions sanitaires, même si le nombre de cas et de décès augmente », conclut l'étude.

Cela s'ajoute à d'autres recherches qui ont abouti à des conclusions similaires, selon lesquelles les personnes présentant des traits psychopathes ou narcissiques pourraient être plus susceptibles de désobéir aux règles visant à arrêter la propagation de la maladie, mais aussi d'accumuler des objets comme le papier toilette.

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