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Les princesses de Château-Rouge

Le photographe Patrick Bona a posé son objectif sur les mamas africaines qui confèrent à ce quartier du 18e arrondissement son charme si particulier.
Photos Patrick Bona 

Château-Rouge, dans le 18 e arrondissement, symbolise à lui seul l’ambivalence parisienne. D’un côté le Paris gentrifié, ses Stan Smith et ses sourires dents blanches attablés aux terrasses des bars branchés. De l’autre, la Goutte d’Or, sa mixité culturelle et ethnique, son brouhaha permanent et ses toxicos qui errent ici et là à la recherche d’un septième ciel illusoire. Entre les deux, le boulevard Barbès, sorte de frontière invisible entre ces deux ambiances.

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En déambulant dans le quartier, le photographe Patrick Bona a eu l’idée de poser son objectif sur une spécificité du coin. Les mamas, qui font partie intégrante de Château-Rouge. Avec Patrick Bona, pas de sensationnalisme. « Ce qui m’intéresse c’est ce que ces femmes dégagent, elles ont du style, elles sont swag », précise l’intéressé. Ces daronnes africaines sont en effet élégantes, naturelles, toujours bien coiffées et maquillées. Les vêtements qu’elles portent sont le reflet de divers apports culturels : le boubou d’un côté et les marques de luxe de l’autre. La patrie de naissance et de cœur, et la patrie d’adoption.

Patrick Bona concède que les interprétations de ses clichés sont libres et multiples. Pêle-mêle : la sape n’est pas seulement réservée aux hommes ; ou bien un message d’amour aux mamans ; ou encore cette dualité entre le boubou et la marque de luxe. On est seulement d’accord avec l’éditeur du livre Pablo Jomaron lorsqu’il dit : « Ça fait partie de notre ville, c’est baroque ». Pour le reste, libre à vous de vous faire votre opinion, comme à chaque fois avec les photos de Patrick.

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Les clichés de Patrick Bona sont exposés à la galerie P38, au 33 Rue Doudeauville, 75018 Paris. Le vernissage a lieu ce jeudi 27 septembre à partir de 16 heures.