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Santé

L’alcool pourrait être la solution aux problèmes d’alcoolisme grave

Une nouvelle étude de l’Université de Regina en montre les bénéfices.

Une multitude d’options sont offertes pour traiter les problèmes d’alcool, des programmes comme Alcooliques anonymes aux centres de désintoxication. À contre-courant des traitements existants, une nouvelle étude de l’Université de Regina a porté sur une autre façon d’aider les gens en situation d’itinérance qui souffrent d’alcoolisme grave : leur donner de l’alcool.

Dans leur rapport intitulé Interventions de réduction des méfaits en matière de problème de consommation d’alcool chronique et sévère chez les sans-abris, les chercheurs proposent l’établissement de centres où des personnes souffrant de dépendance aiguë à l’alcool pourraient venir consommer de façon contrôlée et supervisée. Essentiellement, plutôt que de prôner l’abstinence, ces centres fonctionneraient de la même manière qu’un site d’injection supervisée en offrant un lieu de consommation sécuritaire.

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« La dépendance doit être davantage traitée comme un enjeu médical, et c’est comme ça que les programmes de consommation d’alcool supervisée jouent un rôle, afin de rejoindre les gens sans réclamer l’abstinence », explique à Global News Nicholas Olson, un des auteurs de l’étude. Ces programmes ne seraient pas destinés, d’après lui, aux alcooliques plus « passifs », mais avant tout aux sans-abris aux prises avec une dépendance grave à l’alcool.

Les personnes correspondant à ce profil doivent souvent avoir recours à de l’alcool impropre à la consommation, comme du rince-bouche ou du peroxyde d’hydrogène. « Beaucoup de sans-abris sont très vulnérables. L’alcool non potable est facilement accessible et c’est souvent tout ce qu’ils peuvent se permettre afin d’éviter les symptômes de sevrage », ajoute Gabriela Novotna, professeure agrégée du département de travail social de l’Université de Regina, en entrevue à Global News. Selon elle, ce genre de programme permet « de consommer de l’alcool sans devenir trop intoxiqué ni ressentir de symptômes de sevrage ».

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Ces centres ne seraient pas la solution miracle aux problèmes des personnes concernées, mais ce serait une première étape vers le rétablissement. D’après les chercheurs, les utilisateurs sont des gens qui boivent depuis si longtemps qu’arrêter pourrait les tuer. Ils ont par ailleurs noté qu’avec cette initiative, élaborée de concert avec l’organisme Carmichael Outreach, les participants avaient fait l’objet de moins d’interventions policières, s’étaient moins présentés à l’hôpital et avaient aussi rapporté une amélioration de leur vie sociale et de leur santé.

Bien que ce genre d’initiative soit avant tout destiné à un segment minime de la population, les chercheurs espèrent que le modèle pourrait être adapté et éventuellement servir de moyen afin d’éradiquer une partie des problèmes de consommation et d’itinérance partout au pays.

Billy Eff est sur internet ici et .