Dans le cockpit d’un pilote d’hélicoptère

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La vie des autres

Dans le cockpit d’un pilote d’hélicoptère

Montagnes enneigées et phares isolés : un pilote néo-zélandais nous montre son quotidien en images.

Pour cette deuxième édition de la colonne La Vie des autres, on a envoyé quelques appareils jetables de l'autre côté de la planète – plus précisément en Nouvelle-Zélande, où réside Josh, pilote d'hélicoptère depuis sept ans. Il travaille à Milford Helicopters, pour qui il effectue plus de cinq vols par jour. La plupart du temps, il emmène des touristes au sommet de hautes montagnes ou transporte des ouvriers et des vivres dans des îles isolées, des phares ou des bateaux perdus au beau milieu de l'océan.

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En plus de prendre en photo les touristes qu'il a amenés au Mont Parakiri, un sommet presque impossible à atteindre autrement qu'en hélicoptère, Josh nous a montré quelques clichés de ses trajets, alors qu'il déposait deux techniciens près d'un phare. Plus tard dans la journée, il a également utilisé un autre hélicoptère pour amener des canots pneumatiques sur un bateau. On lui a posé quelques questions pour en savoir plus sur son quotidien.

VICE : Comment se déroulent tes journées ?
Josh : Comme tous les matins, je conduis pendant une heure et demie pour arriver au hangar. J'inspecte minutieusement chaque machine, puis je les amène sur leur plateforme respective. Mon premier job consistait à déposer deux techniciens et leur matériel à un phare du Milford Sound. Ensuite, j'ai dû déposer deux autres techniciens au sommet d'une cascade, où se trouve une hydrostation.

Plus tard dans la journée, j'ai amené des touristes chinois qui voulaient voir un glacier. Quand ils ont terminé leur visite, les techniciens de la station étaient prêts à repartir. J'ai mangé sur le pouce, puis j'ai embarqué dans l'hélicoptère d'un collègue, qui devait déposer des canots de sauvetage sur un bateau. C'est plus facile de prendre des photos quand on ne pilote pas. Le reste de l'après-midi, je l'ai passé à survoler des glaciers, avant de récupérer les techniciens au phare. Ensuite, on a garé les hélicoptères, avant de tous les inspecter une dernière fois et de rentrer chez nous.

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Quel genre de matériel transportes-tu ?
Ça peut varier selon le client. Du matériel de camping pour les chasseurs, des outils et des composants électroniques pour les techniciens, par exemple. J'ai aussi des clients qui s'occupent de l'entretien de voies, ce qui implique parfois de faire voler des sacs entiers de gravier au bout d'une corde.

Où voyages-tu le plus souvent ?
Je vais vraiment partout – c'est là toute la beauté des hélicoptères ! Je me rends assez souvent au Mont Tutuko, une destination prisée des touristes. Les travailleurs que je transporte ont recours à nos services parce que leur lieu de travail n'est pas accessible par la route. Il y a aussi le Milford Track, un parcours de randonnée très célèbre, où je vais régulièrement.

Ce n'est pas trop dur de prendre des photos en plein pilotage ?
C'était plus difficile que je ne le pensais. J'arrive facilement à dégager une de mes mains, mais la forme de mon cockpit – et le nombre de personnes qui s'y trouvent – peut rendre la tâche assez ardue, certains angles sont difficiles à obtenir.

Il t'est déjà arrivé un truc étrange pendant que tu volais ?
Il y a quelques années, j'ai décollé d'un bateau isolé dans un coin de l'Océan pacifique, où se trouvaient des bancs de thon. Quelque temps après le décollage, un de mes passagers a commencé à manger du calamar séché. J'en avais mangé un peu la veille, et ça m'avait rendu très malade. Il a continué à grignoter, malgré mes conseils avisés. Bien sûr, trente minutes plus tard, il était en train de se tortiller dans son siège en me suppliant de faire descendre l'hélico. Comme nous étions à des milliers de kilomètres de la terre ferme – et à une soixantaine de kilomètres du bateau –, je me suis exécuté. J'ai survolé l'océan, pendant que mon passager sortait ses fesses pour se soulager. J'étais partagé entre l'hilarité, la concentration, et l'inquiétude – j'avais peur que les pales de l'hélico embarquent des « débris ». Merci beaucoup Josh !

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