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Le guide VICE de l'Europe 2014

Le guide VICE de Madrid 2014

Va te faire foutre, Barcelone : seuls les Madrilènes savent donner un sens concret au concept de fête.

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(Photo : Silvia Varela)

Je dois admettre que Barcelone est une ville plutôt cool – mais Madrid est une ville bien plus agréable. Mille fois plus agréable même. La plupart des touristes l'ignorent et ceux qui se promènent dans le cœur touristique de la ville sont surtout des Allemands chauves qui portent des t-shirts « I love Barcelona ». Ne faites pas ça, s'il vous plaît. Suivez moi pas à pas, je vais vous donner quelques conseils.

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OÙ FAIRE LA FÊTE
DROGUE ET LOIS LOCALES
POLITIQUE LOCALE, RACISME ET MANIFESTATIONS
OÙ MANGER
CE QUE MANGENT LES GENS ICI
OÙ BOIRE
OÙ DORMIR
LE MADRID LGBT
OÙ TRAÎNER EN ÉTAT DE SOBRIÉTÉ
COMMENT ÉVITER LES ARNAQUES
COMMENT NE PAS SE COMPORTER COMME UN TOURISTE INFERNAL
QUELQUES PERSONNES ET ENDROITS À ÉVITER
QUELQUES TRUCS À SAVOIR
UN PEU DE MUSIQUE LOCALE
NOTRE CARTE DE LA VILLE

(Photo : Jonay P. Matos)

OÙ FAIRE LA FÊTE

Madrid est une ville noctambule. Personne ne va dormir avant 3 heures du matin les jeudis, vendredis et samedis, voire 6h du matin pour les plus braves. Le meilleur moyen de profiter de Madrid est de traîner dans les bars ouverts après deux heures du matin. Comme c'est illégal, je ne vous conseillerai aucune adresse ici. Mais essayez de traîner au comptoir d'un bar aux alentours d'1h45 et commandez une sixième tournée de chupitos, juste pour voir – vous finirez peut-être par vous faire accepter dans le club très fermé des gens qui continuent de picoler une fois les rideaux de fer baissés.

Quel que soient vos goûts, vous trouvez votre bonheur à Madrid. Perdez vous un peu et évitez les immenses club comme le Kapital qui vous rendront agoraphobe après trois mojitos corsés. Que vous aimiez le punk ou la techno brute, vous n'aurez de cesse de découvrir de nouvels endroits chaque week-end. SI vous voulez mater des trucs indie, le Nuevo Amanecer est un endroit tout indiqué ; Lemoncat comblera tous les fans d'electronica et les meilleurs événements punk et garage se passent au Holy Cuervo. La plupart des gens organisent des fêtes après, et vous devriez pouvoir squatter l'appartement d'un inconnu assez facilement. Si vous voulez faire une rave en extérieur, surveillez ce que fait le collectif Abismal – à supposer que vous aimiez les punks à chien.

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Je sais que je me répète, mais personne ne dort ici. Pas comme à New York, mais pour de vrai. Vous croiserez des vieilles dames qui veillent jusqu'au lever du soleil et des foules d'étudiants qui font la fête à n'importe quelle heure de la nuit. À Madrid, les boissons sont corsées et les drogues omniprésentes. Les Madrilènes se divisent en deux catégories : ceux qui parviennent à rester éveillés à l'aide de boissons énergisantes, et ceux qui claqueront la moitié de leur salaire pour avoir de la poudre à sniffer toutes les trente secondes.

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(Photo : Iago Fernández)

DROGUES ET LOIS LOCALES

Comme le veut la légende, il est assez facile de trouver de la drogue en Espagne et encore plus à Madrid. Si vous êtes en cure de désintoxication, évitez ce pays à tout prix.

La cocaïne est un peu moins répandue qu'auparavant, sans doute à cause de l'arrivée de nouveaux produits encore plus étranges. Il semble que mettre du GHB dans son propre verre soit devenu assez tendance, tout comme la mescaline, la DMT et d'autres trucs dans le genre.

Si vous êtes de la vieille école, les drogues old school tournent toujours allégrement. La weed est bien entendue très facile à trouver, et il est extrêmement aisé d'acheter de la MDMA, de la kétamine ou du speed – même si personnellement je ne vous le conseille pas, vu que vous risqueriez de passer pour des adolescents soumiss aux affres de la puberté et désireux de mener « la vida loca ».

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Si vous êtes assez stupide pour vous faire arrêter, votre avenir dépendra de la quantité de drogue que vous trimballez sur vous : si les flics locaux vous prennent pour un dealer ou vous voit prendre de la drogue dans la rue, préparez-vous à passer un mauvais quart d'heure.

Les amendes vont de 220 à 22 000 euros, mais vous pouvez éviter de payer si vous prouvez par la suite que vous ne prenez plus de drogue. Il vous faudra donc rester en Espagne pendant six mois et pisser régulièrement dans une éprouvette – à vous de voir si vous êtes prêt à faire de tels sacrifices.

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(Photo : Jairo Vargas Martin)

POLITIQUE LOCALE, RACISME ET MANIFESTATIONS

LA DROITE MADRILÈNE

Tous les pays du monde ont leur parti d'extrême droite, et l'Espagne n'échappe pas à la règle. Vous croiserez peut-être un jour l'Alianza Nacional – une organisation ouvertement néo-nazie qui dit pas mal de conneries sur la race, les Noirs et les Juifs. Petite originalité : ils veulent réunir le Portugal et l'Espagne, parce que c'est ce que voulaient les anciens Rois catholiques. On imagine le potentiel économique d'une telle alliance.

Un truc plus inquiétant est sans doute le mouvement anti-avortement qui a le vent en poupe en ce moment, avec un projet de loi ultra-conservateur du gouvernement Rajoy qui souhaite restreindre drastiquement l’accès à l'IVG. L'Opus Dei est très présente en Espagne et de nombreux membres du gouvernement en sont membres. Ces mecs sont des débiles profonds.

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(Photo : Jairo Vargas)

MANIFESTATIONS

Votre inclinaison politique vous dictera l'endroit où vous manifesterez : Plaza de Colón si vous êtes de droite, Puerta del Sol si vous êtes de gauche.

Les manifestants de droite défendent l'unité du pays face aux menaces régionalistes catalanes ou basques et insistent sur le rôle de l'Église et du Roi. Comme ils n'ont pas de spécificité locale à défendre, ils œuvrent pour le respect des tapas et du Real Madrid. Ils sont souvent appelés fachas, référence pas trop subtile au fascisme dont ils seraient les défenseurs. Certains d'entre eux sont certes nostalgiques de Franco, d'autres ont sans doute massacré mes arrière-arrière-grands-parents – mais la plupart sont de simples conservateurs opposés à l'évolution des mœurs.

Les gauchistes sont péjorativement appelés chuchoflautas, ce que l'on peut traduire par punks à chien. La Puerta del Sol est devenue leur repaire symbolique depuis le mouvement des indignés qui a notamment inspiré Occupy Wall Street. Le parti politique le plus proche de leurs revendications est Podemos, qui a obtenu cinq sièges au Parlement européen en 2014. Le parti est dirigé par Pablo Iglesias Turrión, un jeune universitaire de 35 ans sans doute aussi charismatique que votre prof de technologie au collège.

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(Photo : Jonay P. Matos)

IMMIGRATION

Lors de ces dernières élections, le Parti Populaire au pouvoir a beaucoup fait parler pour avoir embauché un Équatorien qui surveillait un bureau de vote. En effet, le PP a plutôt tendance à inciter les immigrés à rentrer dans leur pays d'origine, en leur restreignant l'accès à la sécurité sociale ou au monde du travail. Et je ne parle même pas des immenses barrières situées à Melilla et Ceuta, villes dans lesquels des dizaines de miséreux meurent chaque année en essayant d'entrer en Espagne.

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Malgré toutes ces réjouissances, Madrid est une ville où les communautés vivent plutôt harmonieusement. Vous pouvez croiser des Roumains, des Marocains, des Colombiens et de plus en plus de Chinois et d'Ukrainiens.

Les Madrilènes ont la réputation d'être des hôtes très accueillants et c'est réellement le cas. Mais ne soyez pas non plus surpris d'entendre un chauffeur de taxi se plaindre des immigrés qui volent le travail des vrais Espagnols.

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(Photo : Manu Raivio)

OÙ MANGER

La Austriaca
Ce fast food est tellement rapide qu'il en devient suspect. Ils font de très bons sandwichs, des gâteaux copieux et des pâtisseries délicieuses. Vous pouvez y prendre un menu qui vous coûtera 10 euros pour un entrée, un plat, un dessert et un café.

Tous les restaurants dont les noms commencent par « Casa »
Ça peut sembler cliché, mais il est difficile de s'en passer. Certains des meilleurs restaurants de Madrid se nomment « Casa quelque chose ». Casa Mingo, Casa Julio, Casa Federica, Casa Alberto, la liste est longue. Vous tomberez peut-être sur une très mauvaise casa lors de vos pérégrinations madrilènes, mais n'est-ce pas la beauté de la chose ? L'inconnu ?

Alabaster
Le meilleur endroit pour goûter à la nourriture galicienne de la ville. Allez-y sans réfléchir. Je serais prêt à courir nu au beau milieu d'une aile de la prison accueillant DSK et Émile Louis pour goûter de nouveau à leur merlu. Mais ce n'est même pas nécessaire : vous aurez simplement besoin de 24 euros.

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Museo del Jamón
Symbole de l'industrialisation de la bouffe espagnole, ce musée doit être tout en haut de la liste des musées que vous devez faire en arrivant à Madrid – bien avant la Reina Sofía, vu que vous connaissez Guernica depuis que vous avez 4 ans. Le Museo del Jamón, c'est la bière à un euro, le sandwich à un euro – c'est la vie, l'amour, la liberté, les papiers jetés par terre et les papis espagnols à vos côtés.

Melo's
Melo's, dans le quartier de Lavapiés, est célèbre pour ses zapatillas, sorte de pain fourré avec tout ce que vous désirez. Ça vous semble peut-être ridicule comme idée – et vous avez raison, tant aucun être humain normalement constitué n'est capable de venir à bout de leur zapatilla à base de porc et de tetilla (un fromage du nord-ouest de l'Espagne).

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(Photo : Felipe Hernández)

CE QUE LES GENS MANGENT ICI

Des sandwichs au calamar
Les plats madrilènes sont assez simples. Les sandwichs au calamar en sont le parfait exemple : mettez juste un peu de calamar frit dans du pain, et voilà. C'est pas cher du tout, vous en trouverez à 3€50 et à n'importe quelle heure de la journée. C'est un peu comme la cuisine anglaise, mais avec des bons ingrédients.

Des callos
Vous avez des couilles ? Le callos a des couilles. Ce plat va vous brûler l'estomac et délivrer à votre métabolisme assez de calories pour survivre pendant trois semaines. Il est fait à base de tripes de vaches servies avec du jambon cru, du chorizo et un pied de porc pour couronner le tout. Mangez-le avec le célèbre cocido madrileño et vous pourrez vous délecter du plat le plus madrilène qui soit.

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Des patatas bravas
Prenez des patates, coupez-les et faites les frire dans de l'huile avant de les jeter dans une sauce épicée appelée brava. Commandez en même temps des pinchos à l'omelette, et vous êtes un vrai madrilène. Comble du bonheur, de nombreux bars servent ces petits délices gratuitement lorsque vous commandez une bière. On cherche désespérément un équivalent en France.

Des churros
Madrid a la réputation de ne jamais dormir – c'est sans doute pour cela que ses petits-déjeuners ressemblent des plats pensés pour des types qui n'ont toujours pas dormi plutôt que des types qui viennent de se réveiller. Les churros, que vous connaissez sans doute, sont des énormes chichis fréquemment servis avec un chocolat chaud. Vous pouvez agrémenter le tout avec un café ou une bière, suivant la direction que vous voulez donner à votre fin de soirée/début de journée.

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(Photo : Sergio Albert Avilés)

OÙ BOIRE

Tempo II
Un ancien bordel avec des sofas dans lequel vous pouvez choisir votre propre musique par l’intermédiaire d'un ordinateur connecté à des enceintes. Ils servent de la tortilla et des pâtisseries jusqu'à l'aube, ce qui ne gâche rien.
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Destellos
Calle Galileo, 90
Tout cet endroit respire la dépression. À la place des traditionnels tapas, on vous y servira des tasses remplies de Lacasitos, l'équivalent espagnol des Smarties. C'est tellement nul qu'il y a des chances que vous adoriez votre bref passage là-bas.

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Iberia
Ce repaire pour chauffeurs de taxi est situé à 200 mètres du quartier très festif de Malasaña. Si, comme moi, vous n'êtes plus capable de faire une nuit blanche, je vous recommande de faire une petite sieste réparatrice avant de vous lever à 7 heures du matin et d'y côtoyer le chienlit d'une humanité déliquescente en sortie de boîtes.
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Candi
L'exemple type du bar où vous auriez pu retrouver votre grand-père s'il avait été du bon côté en 1939. Les tapas y sont généreux, mais préparez-vous à croiser des gens nés bien après la construction du mur de Berlin et qui discutent allégrement de Snapchat et du dernier album de Lana del Rey. Vous êtes prévenu.
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Chamizo
Le territoire du Yayos. Ce n'est pas le titre de la dernière chanson de Las Ketchup mais bien celui d'un cocktail que l'on peut traduire par « Papi ». Il est fait à base de vermouth et va vous mettre une énorme claque dans la gueule. Deux choses à savoir avant d'y aller : il faut s'armer de patience avant de pouvoir rentrer dans le bar et il faut s'armer de patience pour pouvoir commander. Prenez quatre Yayos d'un coup, ça vaudra mieux.
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El Tigre
Vous y trouverez plus d'étudiants étrangers que de jeunes travailleurs locaux – ce qui n'est pas non plus une mauvaise chose. Commandez une bière, vous aurez droit à une montagne de tapas gratuits. Profitez de l'ambiance unique, faite d’odeur de transpiration, d'une déco ultra cheap et d'une hygiène qui fait passer le restaurant chinois en bas de chez vous pour la Tour d'Argent.

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(Photo : Manu Raivio)

OÙ DORMIR

Pour les plus pauvres d'entre vous, je vous conseille de traîner dans une des nombreuses auberges de jeunesse de la ville, qui vous proposeront des hébergements dans des dortoirs de 15 personnes où vous connaîtrez les joies de la promiscuité et de l'échange de fluides corporels non-désiré. Si vous avez un seul endroit à retenir : La Posada de Huertas (à partir de 17 euros la nuit), située au cœur du Madrid touristique, cher et un peu chiant mais quand même bien cool lorsque l'on souhaite manger des sandwiches au jamón à 1 euro et boire des cañas à 1 euro également.

Le Praktik Metropol (à partir de 45 euros la nuit) est un immeuble historique situé dans le centre-ville de Madrid. Son atout réside avant tout dans la présence de balcons qui donnent sur l'artère principale madrilène, la Gran Vía, ce qui vous permettra d'observer pendant la nuit la démarche hésitante de tristes Espagnols à la recherche de dames de petite vertu qui pratiquent la plus vieille profession au monde. Vous pourrez aussi vous adonner au voyeurisme et admirer la démarche tout aussi hésitante de jeunes étudiantes est-européennes présentes en Espagne par le biais de l’inébranlable programme Erasmus, source de rapprochement physique entre les peuples.

Dans les hôtels pas cher, retenez l'Hostal Armesto (à partir de 35€ la nuit). Il se trouve près des meilleurs clubs du quartier de Las Letras, où la première édition de Don Quichotte a été publiée.

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La Puerta de América est l'hôtel où Amy Winehouse s'enfilait tellement de cocaïne qu'elle faisait passer Tony Montana pour un consommateur de bicarbonate de soude. Pour les amoureux de la pseudo culture, sachez que Jim Jarmusch y a tourné The Limits of control. Il vous faudra débourser 150 euros pour avoir le privilège de passer une nuit dans cet hôtel, mais ça vaut le coup.

Si vous préférez dormir dans des endroits ridicules et décadents – et par « ridicules et décadents », j'entends « remplis d'antiquités égyptiennes dont une statue en granit de Ramsès II » – jetez un œil à l'hôtel Urban (175 € la nuit), mais sachez qu'on vous détestera cordialement pour votre richesse indécente et vos goûts tout pourris.

Si vous êtes en tournée avec un groupe de rock de stade, rendez-vous au ME (à partir de 205 € la nuit). Le bar sur le toit vous donnera entière satisfaction et vous permettra de glorifier votre compte Instagram de photos inutiles qui donneront l'impression que vous appréciez réellement le panorama. Si vous êtes une fille, faites-vous payer un verre par un de ces crétins qui passent leurs journées au comptoir de ce bar – les consommations ne sont vraiment pas données.

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(Photo : Iván Parlorio)

LE MADRID LGBT

Madrid est une ville totalement gay-friendly, notamment dans le quartier de Chueca qui concentre les meilleurs bars de la ville. Utiliser Grindr à Madrid est une certaine définition du paradis sur Terre. Les seuls foyers de résistance à l'homosexualité sont le sport et la politique. Il est facile de présumer que certains joueurs du Real Madrid sont gays, mais personne n'a encore fait son coming out. Si vous êtes à Madrid en juillet, allez à la Gay Pride, qui vaudra tous les festivals pourris que vous pourriez faire pendant l'été.

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(Photo : Sergio Albert Avilés)

OÙ TRAÎNER EN ÉTAT DE SOBRIÉTÉ

Le funiculaire
Il relie le Templo de Debod à Casa de Campo. La vue est magnifique – en à peine dix minutes, vous pourrez percevoir la présence de Dieu dans notre Univers avec des emplacements pour pique-niquer qui vont vous changer des plages de la Côte d'Azur.

Le musée de cire
Quelques-unes des personnes représentées dans ce musée ressemblent réellement à leur modèle original – ce qui est bien trop rare aujourd'hui.
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L'hippodrome
Parier sur des chevaux (et vous énerver parce qu'après tout, vous n’y connaissez rien) est une occupation parfaite à Madrid. Vous pourrez admirer la ville, l'entrée est gratuite et les jockeys vous feront visiter le lieu.
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Toni2
Un piano-bar au cœur de Chueca – le quartier gay de la ville – qui met régulièrement en avant des virtuoses du piano, des Michel Petrucciani locaux qui entonnent des classiques de la folk espagnole et vous font participer (il vous faudra donc réviser vos classiques, Enrique Iglesias n'en étant pas un). L'âge moyen dans le bar tourne autour de 50 ans et le dress code est élégant, mais cet endroit vous prouvera qu'une soirée karaoké constitue souvent un plan foireux.
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Prada
Un ancien bordel devenu un bar rempli de tables de billard, au décor tellement laid qu'il en devient magnifique. La clientèle est diversifiée, allant du type qui n'a pas vu la lumière du jour depuis l'époque où l'on pouvait encore payer pour avoir des relations sexuelles jusqu'au jeune madrilène branché.
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Le parc d'attractions
Passer toute une matinée à faire des tours de grand huit est un bonheur qui vous donnera l'impression d'être défoncé. Si vous vomissez à la fin, ce sera à cause de l'overdose de plaisir que vous aurez ressenti – et non pas de la MDMA qui vous avez pris la veille.
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Vallecas
Le Harlem de Madrid, où plutôt le Hamsterdam pour reprendre une expression de The Wire. Cet endroit est rempli de camés, de gauchistes révolutionnaires et de rappeurs qui gagnent leur vie en conduisant des camions. Pas de Bubbles à l'horizon en revanche.

Les églises du centre-ville
OK, Dieu est peut-être mort, mais personnellement, je n'en ai rien à foutre. Ses nombreuses propriétés, notamment sur la Plaza de San Ildefonso, sont tout simplement sublimes.

Les piscines municipales
Il n'y pas de plage à Madrid – je le précise, mais j'ose espérer que vous le saviez déjà. Vous devrez donc vous contenter des piscines, qui vous permettront de faire de jolies bombes tout en flirtant avec de jolies petites rates. Celle de El Lago est la plus célèbre – Cristiano Ronaldo y a même fait un saut.

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(Photo : Felipe Hernández)

COMMENT ÉVITER LES ARNAQUES

J'ai personnellement passé des années à déambuler dans les rues de Madrid en étant saoul à 80% du temps et il ne m'est jamais rien arrivé. Rien du tout. Madrid est un village, je suis sûr que vous pourriez y passer des siècles sans vous faire agresser. En ce qui concerne les pickpockets, ils sont peu nombreux, faites juste un peu attention dans le métro. De manière générale, évitez les mecs qui vous proposent de signer des pétitions – le plus souvent, ils ne sont pas vraiment intéressés par le sauvetage des marsouins.

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(Photo : Kike Carvajal)

COMMENT NE PAS SE COMPORTER COMME UN TOURISTE INFERNAL

Les Madrilènes sont habitués aux touristes irlandais qui se contentent de traîner autour de la Puerta del Sol à la recherche de pubs et de bars qui passent de la musique pourrie. Surprenez-les. Mettez en avant votre élégance à la française, vos manières et votre amour de l'art. Puis finissez la journée par boire une bière dans un pub irlandais.

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(Photo : Davit Ruiz)

QUELQUES PERSONNES ET ENDROITS À ÉVITER

Les Tunos
Les types les plus bizarres de tout Madrid. Ces étudiants se baladent en costumes médiévaux et jouent des instruments que même Christophe Lambert dans Highlander aurait dénoncé. Ils sont sexistes et indestructibles, cherchent constamment à choper et entonnent des sérénades sous vos balcons – une certaine idée de l'Enfer.

Les écrivains
Lorsque les Madrilènes arrivent à un certain âge, ils décident d'écrire un livre au lieu de faire un truc vraiment utile, type planter un arbre ou se mettre à la poterie. Ils essaient, ils échouent, ils essaient de nouveau, ils publient, leurs livres sont dénoncés pour leur médiocrité, ils se remettent à écrire. Ils sont trop chiants.

Les punks à chien
Ils sont responsables de la mauvaise réputation qu'ont les hippies et les punks à Madrid. Ils jonglent dans la rue et vous demandent de l'argent en échange – c'est vraiment un deal de merde.

Gran Vía
Certaines personnes ont beau appeler cette avenue le Broadway madrilène, c'est complètement faux. Les théâtres qui s'agglutinent sur la Gran Vía sont tous extrêmement nuls. Les pickpockets et les prostituées ont aussi tendance à s'y réunir, à vous de voir si vous voulez vivre dangereusement.

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Le zoo de Madrid
Certains zoos sont cools – ce n'est pas le cas de celui-ci. C'est le Guantanamo des animaux. Les bêtes sont négligées et ont toutes l'air tristes.

Barrio de Salamanca 
Lorsque l'ISF existait encore en Espagne, le quartier de Salamanca pleurait toutes les larmes de son corps lors de l'arrivée de la déclaration de patrimoine. Grâce à Mariano Rajoy, l'ISF a disparu. Les riches sont encore plus riches et le quartier est abordable uniquement si vous possédez le titre de baron.

El Rastro
Allez-y si vous aimez les T-shirts de Che Guevara, les Adidas contrefaites et les pickpockets – et vous pouvez profiter de ce marché tous les dimanches, le rêve !

Le cirque
Les cirques de Madrid n'ont jamais accepté l'évolution. Les clowns y sont tristes et les animaux totalement apathiques. Des générations entières d'Espagnols ont été traumatisées à la vue d'un de ces spectacles. Il y a d'ailleurs bien plus victimes de syndromes de stress post-traumatique à cause du cirque que de la guerre en Irak.

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(Photo : Kike Carvajal)

QUELQUES TRUCS À SAVOIR

Pourboires
Il n'y a pas de règles strictes concernant les pourboires à Madrid. En réalité, les serveurs et les chauffeurs de taxi n'attendront rien de vous. Ils ont souvent des salaires fixes, comme dans la plupart des pays qui ne sont pas l'Amérique. Donc ne vous inquiétez pas, vous ne passerez pas pour un gros radin si vous conservez vos derniers centimes pour manger des tapas – c'est même vivement encouragé.

Phrases utiles
Bonjour – Hola
Au revoir  – Adiós / Hasta luego
S'il te/vous plaît – Por favor
Merci – Gracias
J'aimerais une bière / un café / du vin / du whisky – Querría una cerveza / un café / un vino / un whisky
Je veux t'embrasser – Quiero besarte
J'aimerais acheter de la MDMA – Quiero comprar algo de M

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UN PEU DE MUSIQUE LOCALE

Voici une playlist de musique espagnole. Certains morceaux parlent de Madrid. Vous y trouverez l'équivalent espagnol de Ska-P et un rappeur qui se fait appeler MC Randy.

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NOTRE CARTE DE LA VILLE

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J'espère que je vous ai convaincu d'aller à Madrid plutôt que dans l'autre ville de merde.

– La rédaction de VICE Espagne (celle de Madrid)

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