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LE NUMÉRO FILLES

À l'envers de la ( pomme de ) Terre

Impossible de ne pas aimer Leslie, comme il est impossible de ne pas aimer Allayah, Jodeci, Blackstreet, Keith Sweat ou R.Kelly. Les beats de Kore, son producteur de mari, ont ce truc inouï, totalement inédit en France: ils sont super bons et ils se...

Photo : Maciek Pozoga

Impossible de ne pas aimer Leslie, comme il est impossible de ne pas aimer Allayah, Jodeci, Blackstreet, Keith Sweat ou R.Kelly. Les beats de Kore, son producteur de mari, ont ce truc inouï, totalement inédit en France: ils sont super bons et ils se vendent par millions. Ce qui n’empêche pas Leslie d’être une meuf tout à fait normale qui partage avec R.Kelly une passion pour le liquide chaud. Dans son cas à elle, il s’agit de la raclette. Vice: Pourquoi dans tes textes y’a jamais des trucs genre «fais-moi kiffer bouge ton boule»? Leslie: Parce que c’est la honte pour moi, ça me correspond pas. Quand j’ai arrêté le bac, j’ai voulu faire des études de lettres, parce que j’ai toujours été une rêveuse, j’écrivais des journaux intimes, des textes dans ma chambre. L’écriture, c’est toujours important, et quand j’ai commencé ce métier, j’avais la phobie de m’abrutir. Tu penses qu’on t’a prise pour une teubée? Déjà, quand on fait du R&B, c’est inévitable, et quand on est une fille de 16 ans, on croit qu’on n’a rien à apprendre de toi, que t’as rien à dire, que t’as aucune opinion, donc voilà. Et puis en plus, j’étais pas une fille qui avait envie d’être dénudée dès le début ou de montrer ses formes et de jouer sur un aspect un peu sexy, tu vois? Alors je me suis rattrapée sur les textes. Comme t’es devenue célèbre hyper jeune, est-ce que t’as eu le temps de vivre comme une fille normale? J’ai été connue à 16 ans, je me suis installée à Paris à 17, je me suis retrouvée à vivre chez mon producteur puis chez mon frère, et j’ai un peu mal vécu le fait de vivre chez les autres. Très tôt j’ai dû m’assumer, faire à manger, le ménage et tout ça. Ça se voit. Elle défonce, ta raclette. Tu passes beaucoup de temps dans la cuisine? La plupart du temps, c’est celui avec qui je partage ma vie qui fait à manger. Mais j’aime bien me retrouver dans la cuisine, c’est l’endroit le plus intime de la maison, c’est l’endroit des confidences, en tout cas quand t’es une meuf. Quand tu rentres, que t’es crevée, tu te fais une petite bouffe, tu t’isoles pour passer des coups de fils, pour discuter. Y’a un côté plus intimiste. Là j’aimerais bien avoir une cuisine chromée. Pourquoi chromée? Ça m’intéresse, ça me rappelle les gros frigos américains qui font de la glace pilée. Celle-là est toute blanche et le blanc, ça me rappelle trop la cuisine de ma mère. En plus, je suis une maniaque de la propreté, et on remarque plus les taches sur du blanc.