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LE NUMÉRO À FENDRE LE CŒUR

J’aime pas les films d’horreur

Le dernier album de Rohff déboîte : un titre qui flingue, plein de morceaux que tu mets en repeat pour vivre ce genre d’instant un peu embarrassant où t’es sûr d’être, toi aussi, une caillera...

Photos : Maciek Pozoga

Le dernier album de Rohff déboîte : un titre qui flingue, plein de morceaux que tu mets en repeat pour vivre ce genre d’instant un peu embarrassant où t’es sûr d’être, toi aussi, une caillera, et des textes pas inspirés mais que tu sors à tes potes indie-rock pour leur faire peur. Le jour où l’on est allés lui parler chez EMI, il a trouvé le moyen de se latter la gueule avec des mecs. Il a pissé le sang, mais il a quand même assuré les interviews. Il avait une espèce de discours mature relou, mais il est super gentil. En revanche, il fait preuve d’une mauvaise foi insupportable quand on lui parle de Booba. En fait, Rohff est exactement tel que je me le représentais : il oscille entre une posture d’adulte responsable et un passé caillera qu’il n’arrive jamais à dissimuler bien longtemps.

Vice : Pourquoi Le Code de l’horreur ? Rohff : C’est sur l’état actuel du monde, la nature humaine, ce genre de trucs. C’est pas spécialement violent, j’essaie plutôt d’expliquer en quoi notre vie l’est, violente. Dans l’album y’a du rap violent bien sûr, c’est la marque de fabrique, mais y’a aussi des sentiments. Mais c’est quand même ton album le plus ghetto depuis Le code de l’honneur, je trouve. C’est plus la manière dont on a mixé l’album qui fait que c’est hardcore, pas les lyrics. T’aimes les films d’horreur ? Quand j’ai trouvé le titre, j’y pensais pas du tout. Et j’aime pas les films d’horreur sérieux. Et tout à l’heure, c’était quoi cette baston ? Non, non, c’était rien, t’inquiète. Même pas un rageux, juste une vieille histoire. Ta vanne sur Booba (« Il revendique la 0.9, mais avant de rapper, il gérait zéro meuf »), ça fait pas trop homme mûr, en fait. Cette phase n’a rien à voir avec lui. J’aurais pu dire : « Le rap français revendique la coke », mais j’ai dit 0.9. Et le morceau, je l’ai écrit avant que Booba ne trouve son titre. Mais bon, je savais que ça allait polémiquer, hein. Justement, t’aimes bien jouer avec ça quand même. Ton morceau « Rap game » a été joué en radio le jour où l’album de Booba est sorti. C’est pareil, c’est une coïncidence. Il fallait que mon morceau commence à être joué avant la sortie de l’album, c’est tombé à cette période-là. Reconnais que c’était tout sauf une coïncidence lorsque ton frère a sorti : « Tu m’as sucé dans ton bâtiment C », en référence au morceau de Booba, « Bâtiment C ». Ah, ça, tu demanderas à Ikbal de ma part. J’ai son numéro de téléphone si tu veux. Non merci, je te crois. Pour finir, ça t’arrive de regretter la Mafia K’1 Fry ? Quand vous étiez plein et que tout le monde se chiait dessus rien qu’à l’idée de vous inviter à la radio ? T’inquiète, j’ai encore plein de mecs derrière moi, wallah. Tu vas à Vitry, demande à n’importe qui s’il connaît Rohff, tout le monde va te répondre : « Bien sûr je connais Housni. » Je revendique toujours le 94. Mon album il pète à Vitry, y’a mon son dans toutes les voitures. JULIEN MOREL
Rohff, Le code de l’horreur, Hostile/EMI