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Nos parents avaient raison, on écoute notre musique trop fort

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Près de 50 % des personnes de 18 à 35 ans, soit 1,1 milliard de personnes, risquent de souffrir de déficience auditive au cours de leur vie, selon des données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette dernière a annoncé la semaine passée la mise en place « d’une nouvelle norme internationale pour la fabrication et l’utilisation [des téléphones intelligents] » dans le but de protéger l’audition des jeunes adultes.

En 2014, une étude réalisée par l’Institut national de santé publique du Québec (l’INSPQ) révélait que 42 % des jeunes de 14 à 17 ans écoutaient leur musique à un volume de plus de 90 décibels.

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Pour donner une idée de ce que peut représenter un son de 90 décibels, disons que ce serait l’équivalent d’une tondeuse ou d’une souffleuse à feuilles. Les concerts se situent généralement entre 105 et 120 décibels, lorsque la musique est très forte.

Dans sa pratique, l’audiologiste Alexis Pinsonnault-Skvarenina voit de plus en plus de jeunes de 16 à 18 ans qui commencent à avoir des problèmes auditifs. « Parfois, ce sont des dommages très minimes qui n’engendrent pas une surdité qui nécessite des appareils, explique-t-il. Le problème est qu’ils en auront peut-être besoin à l’âge de 25 ou 30 ans quand les effets vont se faire sentir. »

Ces dommages sont irréversibles. L’audiologiste ajoute que, selon les études actuelles menées en Europe et en Amérique du Nord, plus de 10 % des jeunes sont susceptibles d’avoir des problèmes auditifs causés par l’écoute de musique prolongée.

Il existe toutefois des dommages considérés comme temporaires, qui ne devraient pas faire craindre un problème de surdité soudain. Lors d’une sortie dans un bar par exemple, vos oreilles cilleront peut-être en fin de soirée. « C’est un dommage temporaire, puisque c’est seulement l’oreille qui s’est fatiguée et qu’elle se replacera », précise l’audiologiste.

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Afin de pallier le problème, il rappelle toutefois l’importance de prendre en compte deux facteurs déterminants : le temps d’écoute et le volume. Plus le volume est élevé, moins il est sain pour l’usager d’écouter de la musique longtemps.

« Actuellement, aucune loi ne régit le volume maximal de l’écoute de musique au Québec, souligne M. Pinsonnault-Skvarenina. Il faudrait un téléphone intelligent qui est capable de mesurer le volume en lien avec le temps d’écoute et qui envoie un avertissement lorsque l’usager a atteint une dose qui pourrait endommager son oreille. »

Et on se doute que nos parents seraient d’accord.