L'homme qui voulait pirater le corps humain

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L'homme qui voulait pirater le corps humain

Amal Graafstra, fondateur de la société Dangerous Things, produit des puces implantables sous la peau qui permettent à l'utilisateur de faire converger son identité numérique et son identité physique.

Le stéréotype selon lequel le smartphone serait le prolongement du cerveau jeune entre 15 et 30 ans n'est plus si caricatural que ça. Surtout depuis que la technologie nous permet de stocker dans une puce implantable sous la peau les mêmes informations que nous conservons jalousement dans nos téléphones.

Motherboard a suivi Amal Graafstra, fondateur de la société de biohacking Dangerous Things, afin de suivre l'avancement de quelques uns de ses nouveaux prototypes.

Parmi ceux-là, on trouve UKI, une puce NFC à glisser sous la peau. Elle permet, entre autres, d'abriter des clés de chiffrement à l'intérieur de son corps. Ce genre de dispositif pourrait vous être d'une grande utilité si vous avez tendance à perdre vos clés, mais il pourrait surtout bouleverser la façon dont nous envisageons les problèmes de sécurité informatique. Au lieu d'utiliser un support de stockage externe sur un appareil connecté à Internet, UKI permet à l'utilisateur de faire converger son identité numérique et son identité physique.

Les implications de ce choix sont assez vertigineuses. Pour commencer, ce genre de dispositif pourrait vous permettre de certifier que vous êtes bien à l'origine d'une action (comme un virement bancaire) ou d'un message. Il constitue une sorte de signature impossible à imiter.

UKI pourrait également permettre d'effectuer des transferts de Bitcoins, quand il sera lancé officiellement, en 2017. "Ce sera le support idéal pour le paiement et les transactions en général," ajoute Graafstra.

Pourtant, même si la presse clame sur tous les tons que le biohacking est l'activité du futur, il a bien du mal à prendre. Depuis que l'ingénieur Kevin Warwick s'est implanté une puce pour la première fois, en 1998, il ne s'est pas passé grand chose. En effet, bien que peu onéreuse (le kit RFID de Dangerous Things coûte environ 100$ actuellement), les technologies implantablesne remportent pas encore l'adhésion du grand public. Tout le monde n'aime voir une énorme aiguille s'enfoncer sous sa peau, et encore moins l'idée de stocker du hardware dans son corps de manière permanente. Le futur est déjà là. il ne s'agit plus déterminer à quel point nous voulons en faire partie, mais à quel point nous acceptons qu'il fasse partie de nous.