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Culture

Ero guro, l’art érotico-gore de la rébellion japonaise

Samouraï trucidant une adepte du bondage, serpents à têtes humaines ou contorsionniste suçant les yeux d’un jeune garçon.
Toshio Saeki, Yarai, 1972

Dans le monde étrange de l’ero guro nansensu, plus une illustration est dégueulasse et chelou, plus elle est réussie. Parmi les motifs récurrents de ce mouvement artistique et littéraire japonais des années 1930, on trouve ainsi un samouraï trucidant une adepte du bondage, des serpents à têtes humaines ou un contorsionniste suçant les yeux d’un jeune garçon. Et ceci n’est que le dixième d’une iconographie surréaliste et macabre qui continue d’influencer des artistes japonais tels que Toshio Saeki, Takato Yamamoto ou Suehiro Maruo.

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À ne pas confondre avec de la pornographie ou de l’horreur, l’ero guro nansensu se distingue par la matérialisation de fantaisies érotiques doublées d’actes absolument dégoûtants. Le nom est tiré de l’anglais « erotic grotesque nonsense » mais le gore n’est pas obligatoire. Dans les années 1930, cet univers visuel était pensé comme une réponse aux pressions économiques et politiques qui tenaillaient le Japon. Le genre a évolué avec les années et s’est développé en sous-genres, irriguant les sphères littéraires, musicales et cinématographiques, aujourd’hui encore.

Suehiro Maruo, thème de l'asphyxie érotique

Takato Yamamoto

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Shintaro Kago, pour le single "Never Catch Me" de Flying Lotus

Katsushika Hokusai, The Dream of the Fisherman’s Wife, 1814

Tsukioka Yoshitoshi, Eimei nijūhasshūku, 1866-1867

Toshio Saeki, Nodakagawa, 1977

Suehiro Maruo, manga Haunted Mansion, 1990

Toshio Saeki est exposé au Narwhal Contemporary, dans l’Ontario aux États-Unis. Cliquez ici pour plus d’infos.