Le Museum of Bad Art a des « critères exigeants » selon sa directrice exécutive par intérim, Louise Sacco. Quand il fait entrer de nouvelles œuvres dans sa collection, le MOBA recherche des productions avec une « qualité singulière qui les distinguent de la pure incompétence ». Le commissaire en chef Michael Frank passe régulièrement au crible les nombreuses offres envoyées par des artistes du dimanche de toute la planète. Il écume aussi les vide-greniers, les boutiques d’occasions et n’hésite pas non plus à jeter un œil dans les poubelles pour trouver les perles qui viendront rejoindre les rangs de la collection. L’info a suffisamment circulé puisque qu’il arrive même que des entreprises les appellent pour leur filer des tuyaux sur des découvertes particulièrement mauvaises.
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Les débuts du musée remontent à 1993, quand l’antiquaire Scott Wilson a remarqué une huile sur toile dans une poubelle — la désormais célèbre Lucy in the Field with Flowers. Les amis de Wilson l’ont encouragé à démarrer une collection et il a commencé à organiser des expositions chez lui. Le public se faisant toujours plus nombreux, la collection a trouvé refuge dans le sous-sol d’un théâtre municipal de Dedham, dans le Massachusetts. Quand le bâtiment a changé de propriétaire, le musée a déménagé pour un cinéma de Somerville. Il a depuis ouvert des antennes à Brookline et South Weymouth, près de Boston.Aujourd’hui, la collection dénombre pas moins de 60 pièces, avec en moyenne une soixantaine exposées. Toutes sont originales et réalisées avec sincérité. Pour des raisons logistiques, seules les pièces en deux dimensions sont acceptées. De représentations affligeantes du corps humains à des paysages qui rendent franchement perplexe, la collection du MOBA illustre son adage : un « art trop mauvais pour être ignoré ».
Si vous vous demandez si tout ceci n’est pas qu’une vaste blague, le FAQ du musée est là pour mettre les points sur les i : « Cette institution œuvre dur et depuis longtemps à promouvoir le meilleur du pire de l’art dans le monde. Nous prenons notre mission très au sérieux. Honnêtement, nous sommes choqués et indignés de vos insinuations moqueuses. »
Pour en savoir plus sur le Museum of Bad Art, nous vous invitons à vous diriger ici.