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On a noté les candidats à la présidence de la FIFA

Alors que les délégués de la FIFA sont en train de voter à l’occasion du congrès de l’organisation à Zurich, on va bientôt savoir qui sera le premier président post-Blatter. On a quelques indices : la semaine dernière, la plupart des membres chargés d’élire le président ont annoncé pour qui ils allaient voter. Les Etats-Unis, par exemple, soutiennent le Prince Ali. Et si on se base sur toutes ces annonces pré-élections, le cheikh Salman semble clairement se détacher.

Cependant, les candidats se sont adressés au congrès de la FIFA ce matin. On a donc noté les candidats après leurs discours, en se demandant avant tout à quoi ressemblera leur mandat s’ils sont élus.

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Le Prince Ali

Le Prince Ali est passé en premier. Il n’a pas été particulièrement convaincant pendant ses quelques minutes sur scène, faisant plusieurs vagues promesses du type : « Je ramènerai la FIFA vers la stabilité et la normalité tout en continuant à propager le football à travers la planète. »

Même s’il n’est pas assez entré dans les détails, il a plutôt bien terminé son discours en jouant la carte de l’outsider : « Je ne suis pas ici pour faire valoir les besoins d’une région du monde sur les autres, et je ne ferais pas non plus passer les demandes des fédérations en voie de développement au-dessus de celles qui sont déjà plus établies. Je sus l’un des vôtres. Ensemble, nous pouvons écrire l’histoire en élisant le premier président de la FIFA issu directement d’une fédération nationale. »

Note : 4/10

Le cheikh Salman

Alors que le Prince Ali s’est présenté comme un réformateur et un outsider, le cheikh Salman a fait l’opposé. Il a joué sur le fait que tout le monde le connaissait déjà et qu’il avait de l’expérience en tant que président de la fédération asiatique de football. Salman a surtout promis de maintenir le status quo. Il a déclaré vouloir réduire la FIFA, « en faisant passer le nombre de comités de 26 à 9 ». C’est intéressant parce que ses remarques sont intervenues une heure tout juste après que la FIFA a dévoilé puis voté un certain nombre de réformes, incluant notamment de nouveaux comités et en rendant d’autres plus importants.

Salman a également fait le vœu de se concentrer sur les plus petits pays adhérents à la FIFA, un appel digne d’un Sepp Blatter des grand jours. Tous les pays adhérents à la FIFA ont le même nombre de votes, et la technique de Blatter était ainsi de sécuriser les votes de cette multitude de petites fédérations plutôt que de s’appuyer sur quelques nations importantes.

Le cheikh Salman est certainement le pire candidat à la présidence de la FIFA mais il est le favori des bookmakers. Son discours était d’ailleurs probablement ce qu’espérait l’électorat de la FIFA.

Note : 2/10

Jérôme Champagne

Champagne n’avait pas vraiment la cote auprès des bookmakers ce matin (300 contre 1 pour certains) et je ne pense pas qu’il ait convaincu l’électorat de changer leur point de vue. Il a néanmoins formulé quelques propositions qui semblaient intéressantes pour des non initiés comme moi : par exemple, la volonté de voir se créer une ligue de football féminin dans tous les pays. Il a continué en démontrant sa loyauté à la FIFA, en rappelant au congrès qu’il avait « toujours montré sa fidélité à l’institution » et qu’il n’avait « jamais attaqué ses dirigeants ». Pas sûr que ce soit un argument valide, Jérôme.

Note : 5/10

Gianni Infantino

Les deux derniers candidats amenés à prendre la parole étaient aussi les plus divertissants. Infantino a par exemple parlé, si j’ai bien compté, dans six langues différentes pendant son discours au congrès, parfois en switchant entre les langages au milieu d’une phrase. C’était impressionnant OK, mais ça devait surtout être un cauchemar pour l’interprète. Ses compétence en langues étrangères lui ont déjà valu de conquérir quelques votes : les Uruguayens ont ainsi annoncé jeudi qu’ils allaient voter pour lui parce qu’il parlait leur langue. En termes de programme, Infantino a fait l’une des meilleurs propositions de la matinée : réinvestir 25% des revenus de la FIFA dans le développement du football.

Note : 7/10

Tokyo Sexwale

C’était facilement le plus charismatique de tous les candidats. Tokyo Sexwale a pris la parole avec une aisance incomparable par rapport aux autres, et a présenté onze idées arrangées dans un onze de départ : un 4-4-2.

Beaucoup de ses propositions étaient bonnes. Il a suggéré que la FIFA se dote d’un comité luttant en permanence contre le racisme dans ce sport et a promis de se battre contre le trafic d’enfants dans le football. Cependant, il a aussi déclaré qu’il « n’y avait pas de football sans sponsors », ce qui est assurément faux pour tous ceux qui ont déjà joué au foot dans un parc par exemple.

Mais le plus bizarre, c’est qu’il a commencé son speech en déconnant sur le fait que des gens lui avaient demandé de se retirer de la course, déclarant qu’il était « un vieux soldat, prêt à mourir au combat ». Et puis il a terminé son discours en annonçant qu’il se retirait de l’élection. Les meilleures choses ont une fin.

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