En tant que joueur, Philippe Gardent a connu une carrière bien remplie. Il n’y a qu’à jeter un œil à son palmarès pour s’en convaincre. Champion du monde avec les Barjots en 1995, l’ancien pivot de l’équipe de France a également réussi sa reconversion en tant qu’entraîneur. Après avoir fait de Chambéry l’une des places fortes du handball français, celui que l’on surnomme « Boule » est devenu le premier coach français à entraîner le PSG version Qatar, avec ses euros en pagaille et ses ambitions sans limites. En trois saisons à Paname, Gardent aura ainsi ramené deux titres de champion de France et deux coupes nationales dans l’étagère jusqu’ici bien vide du PSG. Aujourd’hui, le voici à Toulouse, au Fénix, pour retrouver un peu plus de calme et de sérénité, mais avec toujours la même dalle. Entretien pépère avec une grande figure du hand tricolore.
VICE Sports : Quel regard vous portez sur le monde médiatique ?
Philippe Gardent : Je viens du PSG donc… En trois ans là-bas, j’ai vraiment appris à connaître la confrontation avec les médias. Ce que j’avais vécu jusque-là c’était du pipi de chat, hein ! Chambéry c’était très local, un peu comme ça peut l’être avec Toulouse. Mais au PSG t’es quand même beaucoup plus exposé, t’as souvent des mecs qui te cherchent la merde, tu vois. Donc j’ai appris à bien les connaître, oui. On peut dire que j’ai eu trois ans de travaux pratiques !
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Qu’est-ce qui a fait que vous avez accepté le challenge toulousain ?
La première chose ça a été la belle rencontre avec Philippe Dallard (le président des Fénix, ndlr). C’est vraiment l’aventure humaine qui m’a attiré ici, avec un beau projet à la clé. J’ai toujours aimé ce rôle de bâtisseur. C’est ce que j’ai fait à Chambéry durant plusieurs années. Et puis il y avait des choses à Toulouse, notamment dans la relation humaine, qu’il n’y avait pas à Paris.
Ce n’est pas possible à Paris d’avoir cette relation humaine de proximité ?
Non, c’est très compliqué. Souvent, quand je dis ça on me dit que je crache dans la soupe, mais ce n’est pas vrai car j’ai vraiment passé trois belles années au PSG. Même si parfois, ça a été dur. J’ai fait une très belle première année, une deuxième année de merde et une troisième belle année. Entraîner un club comme Paris ou un club comme Toulouse, ou Chambéry, c’est incomparable dans le sens où ce n’est pas le même métier. Ça ne veut pas dire qu’une expérience est meilleure que l’autre, c’est juste complètement différent. Le seul truc, c’est que je me sens à l’aise ici, c’est tactile, c’est franc, il n’y a pas de sous-entendus, de mesquineries, ou des agents qui vont te faire des coups bas, machin…
Au PSG aussi vous faisiez office de bâtisseur, non ?
Oui parce que Paris repartait de zéro. J’avais un effectif où t’as la moitié du groupe qui avait un niveau de D2 et l’autre moitié c’était des internationaux de classe mondiale. Il a fallu faire mariner tout ça. Et il n’y avait aucune structure. Même s’il y avait des moyens, il n’y avait rien d’existant. Il a fallu bâtir tout ça tout en essayant d’être le plus performant possible car les actionnaires étaient hyper exigeants.
Même si ce n’était que le début du PSG Handball version Qatar Sports Investment, vous sentiez que vous entriez dans une grosse machine ?
C’est difficile à dire parce que les dirigeants, même si je pense que ça a changé depuis, n’étaient pas dans la notion de projet. C’était de la rentabilité immédiate : je paye donc je veux être rentable tout de suite. Et ça ne marche pas comme ça dans la réalité, ça ne se fait pas en claquant des doigts. Ils ont été vachement pressés. On a été champions de France, on a fait le triplé, mais eux ce qui les intéressaient c’était la Ligue des Champions. C’est la même politique qu’avec le foot. Et si on s’est toujours arrêté en quart de finale, c’est parce qu’on avait le niveau d’un quart de finaliste. Eux pensaient que c’était un échec mais non en fait, on n’avait que deux ans d’existence…
C’est compliqué de bâtir quand on n’a pas le temps nécessaire pour le faire…
A Paris tu ne l’as pas ce temps. Donc t’es obligé de te violer sur tes principes pour pouvoir accélérer les choses et parfois tu te trompes. Quand tu vas plus vite que nécessaire tu commets forcément des erreurs. Mais encore une fois, Paris ça a été pour moi un accélérateur de compétences vachement important.
Est-ce que vous diriez que ces trois années ont été conformes à ce que vous imaginiez avant de rejoindre le PSG ? Non. Je ne m’attendais pas à une telle exposition médiatique et je ne m’attendais pas forcément non plus à être aussi pressé. Mais bon je m’y suis adapté. Le seul regret si tu veux, c’est que j’ai commencé a vraiment très bien comprendre le fonctionnement du PSG lors de la troisième saison. Et c’est au moment où la mayonnaise a commencé à prendre que je suis parti… Mais d’un autre côté j’étais content de partir aussi. Quand on est compétiteur on aime bien l’exposition médiatique, mais au bout d’un moment ça gonfle. Les conf’ de presse et tout ça, ça commençait à me saouler. Là c’est parfait, je suis bien. Même cet entretien posé c’est sympa, on n’est pas là à chercher la petite bête.
C’est facile de gérer autant de grands talents comme ce fut votre cas à Paris ?
Je vais faire une réponse de Normand: ça l’est et ça ne l’est pas à la fois. Ça ne l’est pas parce que t’en as certains qui veulent toujours être calife à la place du calife, donc c’est toujours un peu compliqué. Mais c’est assez facile en terme de coaching parce qu’il y a tellement de bons joueurs. Ils pigent tout et très vite. Les joueurs comme Hansen, c’est des mecs qui ont vite compris que la chose la plus importante pour eux c’est de gagner. Parce que le statut ils l’ont déjà. Tu peux difficilement aller plus haut que Karabatic et Hansen. Donc l’égo, une fois que t’as compris le joueur, ça se gère bien… Même si avec Hansen j’ai mis trop longtemps à le comprendre et c’est une de mes erreurs. La première année s’est bien passée mais la deuxième année on s’est vraiment fighté. Et lors de la troisième j’ai arrêté de croire que c’était toujours de sa faute, que c’était toujours lui le con. Je me suis rendu compte que c’était moi le con dans le sens où je ne l’avais pas pris du bon côté. Après, il faut être vigilant par rapport aux égos, parce que t’as une concentration de très bons joueurs et comme tu ne peux pas jouer à quatorze sur le terrain, forcément t’en as qui jouent moins. Ce sont eux qui sont les plus durs à gérer.
Vous avez toujours su que vous seriez un jour entraîneur ?
Non pas du tout, ce n’était pas le truc qui me faisait délirer. C’est venu sur le tard. Je jouais à l’OM-Vitrolles l’année où l’Olympique de Marseille a explosé après l’affaire VA-OM et vu qu’on était perfusé par l’équipe de foot, on a dû déposer le bilan et je n’ai pas maîtrisé ma sortie. Je voulais finir ma carrière à l’OM, j’avais 33 ans, physiquement je commençais à être un peu fatigué et puis j’ai eu l’opportunité de Chambéry qui est arrivée. A l’époque j’avais déjà passé les diplômes, du coup quand je me suis retrouvé avec l’opportunité d’entraîner directement un club de D1, je me suis dit « Putain c’est bon. C’est chaud mais c’est bon ! »
A la fin de votre carrière de joueur, vous n’avez pas senti le besoin de prendre du recul avec le milieu du hand ? Non, pas vraiment. Ça fait une vingtaine d’années que je fais ce métier et il m’est arrivé très rarement de me dire ça. Ça a été le cas à Paris, lors de la deuxième année, au moment où j’en ai chié comme la peste. Je suis parti en vacances super loin, à San Francisco et au Canada rejoindre Frédéric Volle, un ancien Barjot qui habite là-bas. Je voulais juste partir loin, loin, loin. Ouais, à ce moment-là c’était dur, je me disais « ils me font tous chier ». Mais finalement comme on dit, chassez le naturel il revient au galop.
Dans « Coach », un documentaire sur Canal +, Philippe Lucas dit que le métier d’entraîneur est une drogue. Vous êtes d’accord avec ça ?
Ouais parce que c’est addictif, ça ne te lâche jamais, nuit et jour t’es dans ton truc et c’est assez fou. Des fois t’as envie de débrancher mais quand tu le fais t’as une sensation de manque et tu y reviens très vite. On peut dire en ce sens que c’est une drogue, ouais. Après je ne sais pas, à part avoir fumé deux ou trois pétards quand j’étais jeune, je ne me suis jamais drogué donc…
Il y a un côté « shoot d’adrénaline » ?
Oui c’est ça. Et puis il y a aussi cette sorte de boule au ventre qu’on a quand on est joueur ou entraîneur. L’avantage quand t’es joueur c’est que t’arrives à l’expulser sur le terrain. Le coach, lui, n’a pas cette possibilité-là. T’en sors pas, tu l’as en toi, tu l’absorbes.
C’est un coup à se faire un ulcère ça !
Oui, c’est pour ça que beaucoup de coachs vont courir ou des trucs comme ça, chose que je ne fais pas.
Vous faites quoi pour évacuer ce stress ?
Je ne fais rien. Si, il y a des moments où je reste chez moi et je débranche. Débrancher ça va être quoi ? Le cinéma par exemple. Ça m’arrive aussi de faire des petits jeux sur l’iPad. C’est des conneries tu vois, mais au moins tu ne penses plus à rien, t’es là devant ton jeu d’abruti, c’est une forme d’évasion. L’idée c’est de chercher des petits trucs artificiels qui te permettent de déconnecter.
Quels sont les plus beaux aspects de votre métier ?
La première c’est la gagne, évidemment. Gagner un titre, quand t’as préparé ça sur une saison et que tu parviens à ce but ultime avec ton groupe, c’est quand même une sacrée satisfaction pour un coach. Et la deuxième qui me vient, c’est le fait de réussir à emmener des mecs là où ils veulent aller, sur le plan individuel. Quand tu prends un gamin de 17 ans, qu’il te dit que son rêve c’est d’aller en équipe de France et que des années plus tard il y parvient, c’est grand. J’ai eu la chance de vivre ça avec les Narcisse ou les frères Gilles. Quand tu les entraînes pendant six ou sept ans et qu’ils finissent par aller en équipe de France, qu’ils sont champions du monde, champions olympiques, meilleurs joueurs du monde, c’est un kif.
Et du coup, qu’est-ce qui est le pire dans ce métier ?
Bah je ne vais pas être très original en disant la défaite. Elle est frustrante. On est des compétiteurs, on se nourrit des victoires. Et même si on dit parfois qu’on apprend dans la défaite, blablabla…
C’est ce qu’on entend souvent en effet…
Ouais mais je te le dis franchement, je préfère apprendre dans la victoire, hein (rires) ! L’échec est dur à vivre. Ça peut être ton groupe qui n’adhère pas à ton discours, ça peut être l’échec individuel du mec que tu n’as pas réussi à emmener là où il aurait voulu aller. En fait c’est l’échec dans sa globalité qui est détestable. Mais je voudrais revenir sur les bons côtés du métier et apporter une précision. Le top c’est d’amener le mec là où il veut aller, mais sans te renier toi-même, sans se prendre pour un autre. Mais ça, ça vient avec le temps et aujourd’hui c’est un aspect que j’apprécie beaucoup. Chose que je ne faisais pas avant.
C’est-à-dire ?
Bah avant pour diverses raisons, je mettais un masque quand je partais de chez moi et que j’allais au gymnase. Et ça a duré pendant des années. Tu te façonnes un personnage différent de ce que tu es dans la vie de tous les jours et aujourd’hui je suis content de ne plus avoir à le faire.
Comment on y arrive ?
Ça vient avec l’expérience. Et puis avec le temps tu gagnes en légitimité. Au début tu n’as pas ça donc t’es obligé d’utiliser certains artifices. Je pense que depuis un moment j’ai gagné une forme de légitimité dans ce métier et je n’ai plus à falsifier ou cacher certaines choses.
C’est dur d’être sur son banc et de ne plus avoir le contrôle sur le match une fois le coup d’envoi donné ?
C’est une mauvaise image dans le sens où le pouvoir tu l’as. Ton match est le fruit de la semaine d’entraînement qui s’est écoulée. Ce qui est horrible par contre, c’est quand tu prépares quelque chose et que ça ne se passe pas du tout comme prévu. Là t’as envie de dire « putain mais merde les gars… ». Et ça pour moi, durant les cinq ou six premières années, ca a été extrêmement difficile à vivre dans le sens où tu te sens encore joueur dans l’âme. Et ça, ça peut te faire perdre ta lucidité parce que t’es trop dans l’émotion.
Ça se dompte avec le temps ?
Ouais tu finis par t’y habituer. Ce qui est terrible dans notre métier, c’est que ta carrière, donc dans un sens ta vie, peut dépendre d’un poteau rentrant ou d’un poteau sortant. C’est horrible car c’est quelque chose que tu ne maîtrises pas. Or nous, les coaches, on veut toujours tout maîtriser. Savoir que tu peux ruiner ta carrière pour quelques centimètres, c’est atroce…
C’est aussi ça qui fait la beauté du sport, non ?
Ouais c’est beau quand vous le voyez, vous (rires) ! Mais quand tu le vis en vrai c’est chaud ! Il faut savoir qu’entraîneur, c’est l’un des seuls métiers où tout le monde voit ton travail et où t’es jugé en permanence.
Claude Onesta explique qu’un entraîneur c’est quelqu’un qui ne dort plus. Vous, vous arrivez à trouver le sommeil ?
Non, je dors peu. Et c’est épuisant, vraiment. Quand t’es joueur et que t’as fini ton match, tu débrayes. Le coach il ne peut pas se permettre ça. Tu dois voir ce qui a marché, ce qui a foiré, et t’es tout de suite focalisé sur les nouvelles échéances. Au final tu n’arrêtes jamais.
Au point de se lever en pleine nuit pour noter une idée ?
Bien sûr. Ça m’est arrivé plein de fois ça, de me lever en pleine nuit et me dire « mais putain j’suis con, pourquoi je n’ai pas pensé à ça ? ». Après un match tu ne dors pas en fait, parce que t’as toujours de l’adrénaline. Après le match de Saint-Raphaël, je n’ai pas dormi de la nuit alors qu’on avait gagné ! T’as encore plein d’images qui te reviennent en tête et c’est chiant parce que tu aimerais bien dormir. C’est là que je mets BFM ou I-Télé en boucle pour essayer de roupiller un peu. Mais bon, tu pionces deux heures à tout casser dans ta nuit… Et quand tu perds, alors là (il se prend la tête dans ses mains, ndlr)… Bon, aujourd’hui j’arrive à mieux gérer ça. J’ai appris à compartimenter les choses. La défaite tu te la mets dans un putain de tiroir, tu le fermes et t’en ouvres un autre.
Les vacances sont salvatrices quand, comme vous, on n’arrive jamais à vraiment décrocher ?
Ouais. C’est pour ça que j’aime partir très loin. J’ai besoin de dépaysement. Je suis parti plusieurs fois en Thaïlande, aux États-Unis, etc. Le but c’est de se dépayser pour faire un blackout complet.
Un coach sacrifie-t-il une part de sa vie de famille ?
Forcément, même s’il ne faut pas exagérer non plus, on fait quand même un beau métier. Quand t’es dans de belles équipes, tu gagnes bien ta vie et tu vis des trucs forts. Mais forcément ce n’est pas un métier comme les autres, on est beaucoup en déplacement, on a le ciboulot qui travaille en permanence, ce n’est pas parce que t’es à la maison que c’est fini. Quand tu reçois du monde ou que t’es avec tes gamins et que tu es contrarié, c’est compliqué. Tes gamins ils n’en ont rien à branler que t’aies gagné ou perdu, même s’ils préfèrent quand le papa gagne. Il faut t’occuper d’eux quoiqu’il arrive. Si t’as pris une triquée en match, que tu te fais défoncer par la presse ou sur les réseaux sociaux, et que tu rentres chez toi pour faire les devoirs des mômes c’est pas simple à gérer.
Vous diriez que vous êtes le même coach qu’à vos débuts ?
Non et heureusement ! Tu évolues forcément avec l’expérience, ton coaching évolue lui aussi en fonction des groupes que t’as en face de toi. Une équipe ne ressemble à aucune autre, donc t’emploies des méthodes de management différentes selon les individus. Il faut toujours être à l’affût de la moindre évolution du sport dans lequel on travaille. Tu dois être une sorte de sonde qu’on plante dans le rôti pour connaître sa température. Je n’ai pas de modèle prédéfini à l’avance tant que je ne connais pas mon groupe. On se doit d’être toujours en évolution.
On continue toujours à apprendre de ce métier ?
Ah mais évidemment. Pour moi par exemple, lors des trois années que j’ai passées à Paris, j’ai énormément appris.
Quel conseils vous donneriez aujourd’hui au jeune Philippe Gardent qui débutait sa carrière d’entraîneur ?
Je lui dirais « calme-toi petit gars, range ton égo ». Avec le recul, je regrette de ne pas avoir écouté plus les conseils qu’on me donnait, de ne pas avoir été plus ouvert. Au Philippe Gardent de 96, je lui dirais d’ouvrir les écoutilles et d’être plus attentif à ce que les gens disent.
Ancelotti dit que la clé du succès réside dans la relation qu’un coach entretient avec ses joueurs. Comment vous appréhendez cette relation ? C’est une relation copain-copain, maître-élève, père-fils ? Un peu tout ça à la fois ? C’est un peu de tout, oui. Et ça je l’ai compris assez tard. Mais je pense que ce que dit Ancelotti est vrai. Enfin… oui et non. Pourquoi ? J’ai un exemple contraire: avec Costantini, l’entraîneur des Barjots de l’époque, on ne s’aimait pas forcément. On n’avait aucun lien avec lui, il n’y avait rien, rien du tout. Et ça ne nous a pas empêché de gagner. Après, si tu arrives à avoir l’adhésion du vestiaire, avec une bonne cohésion de groupe, c’est encore mieux. Mais je reste persuadé que tu n’es pas obligé de t’aimer pour pouvoir réussir. Moi je ne suis pas pote avec mes joueurs, mais j’ai quand même de bonnes relations avec eux. Le métier d’entraîneur, je l’ai exercé pendant trois ou quatre années en dictature pure. Alors ça a porté ses fruits avec Chambéry mais franchement c’était insupportable. Je me suis dit « si c’est ça le métier d’entraîneur, j’arrête ». Ça ne me plaisait pas de jouer à ça. C’est le fameux masque dont je parlais tout à l’heure. Je n’ai plus eu envie de tricher pour pouvoir réussir et c’est à partir de là que j’ai commencé à changer, à plus écouter les gens autour de moi. Après, les mecs ils t’aiment, ils t’aiment pas, mais au moins t’es authentique. Et quand tu l’es, en général les gens t’apprécient.
Est-ce que votre personnage peut en impressionner certains, les jeunes joueurs notamment ?
Oui forcément un peu. Par rapport à ce que tu représentes, t’en as certains, surtout les petits jeunes en effet, qui sont (il cherche ses mots, ndlr)… presque effrayés. Des fois, on en joue un peu pour voir ce qu’ils ont dans le sac. Il peut même arriver que j’en rajoute un peu, histoire d’aller les chercher. C’est un jeu qui te permet d’étudier leur personnalité.
A Paris il vous arrivait de rencontrer et de discuter avec les autres coaches de la ville (Laurent Blanc, Gonzalo Quesada, Jacques Monclar). C’est primordial de faire ce genre de démarches ?
Oui parce que c’est vachement riche. On s’aperçoit qu’on a les mêmes soucis même si on ne fait pas les mêmes sports. J’ai beaucoup échangé aussi avec avec le goret, Saint-André. J’ai toujours aimé ça parce qu’on se nourrit vraiment de ce type d’échanges.
Et c’est quelque chose que vous allez faire ici à Toulouse avec les autres entraîneurs ?
Oui je pense que ça va se faire. Je rencontrais déjà beaucoup Dominique Arribagé et là, pas plus tard qu’hier, on m’a dit que Pascal Dupraz voulait qu’on échange ensemble. En plus c’est un Haut-Savoyard comme moi donc ça devrait le faire !