On a posé cinq questions sur les drogues aux présidents des partis jeunes

Lede OK

Cette semaine, VICE a posé cinq questions sensibles aux responsables des sections jeunes des partis francophones DéFI, MR, Ecolo, PS, PTB et cdH. Si tous s’accordent sur le besoin de légaliser la weed, quitte à parfois dévier de la ligne directrice tracée par leurs aînés politiques, leur avis sur les autres stupéfiants est souvent très différent. Comment doit évoluer notre législation ? Quelle place accorder aux drogues dans la vie nocturne ? Pouvons-nous gagner la guerre contre les drogues ou devons-nous donner la possibilité aux utilisateurs de tester leurs produits ? Ces présidents ont-ils déjà tiré sur un joint ? Voici leurs réponses.

Deborah Lorenzino – Présidente DéFI Jeunes Schaerbeek

Deborah Lorenzino

VICE : Que pensez-vous de la légalisation du cannabis à des fins récréatives, comme au Canada et dans quelques États américains ?
Deborah :
DéFI Jeunes a sensibilisé le parti à cette question. Nous sommes évidemment favorables à la dépénalisation et à la consommation récréative mais la vente, la production et la distribution devraient être encadrées. Légaliser le cannabis à partir de dix huit ans en Belgique serait un grand pas en avant.

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On envisagerait une réglementation comparable à celle qui est en vigueur sur le tabac : ni pub ni vente aux mineurs. Il serait important d’assurer un produit de qualité et de réserver la vente à des officines. On pourrait aussi autoriser la production pour une consommation personnelle mais pas pour la revente.

D’après vous, comment faudrait-il traiter la drogue dans la vie nocturne ?
Les politiques répressives et les interdictions ne fonctionnent absolument pas. Elles conduisent à une consommation cachée et à une augmentation de la criminalité. Cécile Jodogne, la ministre Défi en charge de la Santé et de la Fonction publique au sein du gouvernement francophone bruxellois (Cocof) a soutenu le label Quality Night auquel Défi Jeunes adhère totalement.

Il faut pouvoir encadrer tous les aspects parallèles à la consommation : prévoir des retours à domicile safe pour les utilisateurs et aussi prendre en compte l’alcool dont la consommation va très souvent de paire en milieu festif et accentue les effets d’autres produits.

En Wallonie et à Bruxelles, les utilisateurs peuvent faire tester les stupéfiants qu’ils consomment pour en vérifier la qualité et les risques de contamination. Est-ce une bonne initiative ?
Pendant cette mandature, DéFI a également soutenu – toujours au sein de la Cocof – l’asbl Modus Vivendi qui offre la possibilité de tester la qualité d’un produit dans ses locaux, les festivals et les lieux de fêtes. Cette association propose un accompagnement sur-mesure, aborde la réduction des risques, reste informée sur les nouvelles pratiques de consommation et les nouveaux produits. C’est tout bénef pour les utilisateurs et les professionnels du secteur.

Pouvons-nous gagner cette « guerre contre les drogues » ou faut-il se concentrer davantage sur la sensibilisation, le conseil et la dissuasion auprès des jeunes ?
La légalisation pourrait anéantir, je l’espère en tous cas, le marché noir et mettre fin à la criminalité liée à la consommation de drogues. Mais nous devons nous concentrer sur la prévention, la sensibilisation et l’éducation même dans les cas de consommations sporadiques et récréatives. Un joint peut avoir des effets négatifs sur le cerveau. Il vaut mieux ne pas consommer. Face à une consommation problématique, nous devons penser en termes de soins. La répression est le dernier recours.

Avez-vous déjà fumé ?
Oui. J’aime fumer un petit joint de temps en temps. Ma première expérience, c’était bien avant mes dix huit ans. Quand on est jeune, il est difficile de bien gérer sa consommation, de s’assurer qu’elle reste récréative et bienfaisante.

Mathieu Bihet – Président Jeunes MR

Mathieu Bihet

VICE : Que pensez-vous de la légalisation du cannabis à des fins récréatives, comme au Canada et dans quelques États américains ?
Mathieu : Les Jeunes MR sont pionniers dans la demande de légalisation du cannabis en Belgique. Nous avons dénoncé une situation hypocrite : on ne peut pas acheter ou produire du cannabis mais si on en possède un peu dans sa poche, ce n’est pas grave, bien qu’interdit. D’autres jeunesses politiques nous ont rejoint. D’abord du côté flamand, exceptés les jeunes de la N-VA et du CD&V. Ensuite l’idée à petit à petit fait son chemin du côté francophone. L’unanimité actuelle des jeunes politiques est intéressante. Je ne connais pas mes interlocuteurs de l’extrême-droite mais à mon avis ils seraient opposés à la légalisation.

D’après vous, comment faudrait-il traiter la drogue dans la vie nocturne ?
Nous sommes favorables à un cadre assez strict, de nuit comme de jour, et proposons une consommation en milieu privé, pas en milieu public. Je reste persuadé que la drogue est un problème. Vraiment. Le cannabis n’est pas bon pour la santé mais l’interdiction n’est pas la bonne approche. Elle ne résout aucun problème de santé publique.

En Wallonie et à Bruxelles, les utilisateurs peuvent faire tester les stupéfiants qu’ils consomment pour en vérifier la qualité et les risques de contamination. Est-ce une bonne initiative ?
On sait que les stupéfiants ne sont pas très bons pour la santé et souvent coupés. Si on définit un cadre pour la légalisation et la vente du cannabis, sa qualité sera contrôlée. C’est fondamental.

Pouvons-nous gagner cette « guerre contre les drogues » ou faut-il se concentrer davantage sur la sensibilisation, le conseil et la dissuasion auprès des jeunes ?
Ce n’est pas en interdisant qu’on lutte contre les trafics. Notre approche est basée sur la santé publique, pas sur les gains escomptés par l’État grâce à la légalisation. Légaliser le cannabis nous aiderait à dégager des moyens mais notre objectif est de faire plus de prévention auprès des jeunes et de travailler davantage avec les personnes atteintes d’addictions. Il faut continuer le combat. La consommation est nocive. Une sociologie des consommateurs et de la consommation elle-même est nécessaire : savoir quand, pourquoi et comment on consomme.

Avez-vous déjà fumé ?
Oui. Entre jeunes. Sans avoir les chiffres en tête, je sais que le nombre de jeunes qui ont déjà testé le cannabis au moins une fois est hallucinant.

Arthur Lambert et Cloé Devalckeneer – Co-présidents Ecolo J

Arthur Cloe devalckenaer Ecolo

VICE : Que pensez-vous de la légalisation du cannabis à des fins récréatives, comme au Canada et dans quelques États américains ?
Cloé : En légalisant le cannabis en Belgique, on pourrait contrôler sa provenance, sa traçabilité et savoir ce qu’il contient. Ce serait mieux pour la santé publique. Il n’y aura pas de flambée de la consommation. Les Pays-Bas l’ont démontré. Enfin, certains jeunes seraient moins exposés à la petite délinquance et on pourrait leur créer des emplois.
Arthur : Des études pointent que la légalisation rapporterait a priori cent quarante-quatre millions à l’État. Les bénéfices de la vente du cannabis et de ses dérivés dans des coffee shops pourraient être réinvestis pour étendre les activités de centres qui auraient le statut d’asbl. Il n’y a pas de risque de banalisation : la consommation de drogues douces est déjà banalisée au même titre que celle du tabac et de l’alcool.

D’après vous, comment faudrait-il traiter la drogue dans la vie nocturne ?
Cloé : Dans les boîtes de nuit, la consommation de certaines drogues, comme le GHB, n’est pas tout le temps consentie, surtout par les jeunes filles. Il faut lutter activement contre ce phénomène et le pénaliser.

En Wallonie et à Bruxelles, les utilisateurs peuvent faire tester les stupéfiants qu’ils consomment pour en vérifier la qualité et les risques de contamination. Est-ce une bonne initiative ?
Arthur : On prône la légalisation de la possession de toutes les drogues pour un usage personnel et la délivrance de drogues dures dans le cadre de programmes de désaccoutumance, à l’image du programme liégeois Tadam mené il y a quelques années. La prévention et l’aide aux toxicomanes a évolué ces dernières années dans certaines villes comme Liège et Charleroi mais il reste clairement du boulot pour accompagner les gens pendant et après leur sevrage. Les pouvoirs publics doivent arrêter de faire les autruches.
Cloé : On gagnerait à légiférer, autoriser et encadrer la consommation. Ce serait mieux pour tout le monde et en premier lieu pour les toxicomanes qu’il ne faut pas criminaliser mais accompagner et aider à sortir de la drogue.

Pouvons-nous gagner cette « guerre contre les drogues » ou faut-il se concentrer davantage sur la sensibilisation, le conseil et la dissuasion auprès des jeunes ?
Arthur : On ne gagnera certainement pas la guerre en claquant des doigts. Du temps sera nécessaire, ainsi qu’une coordination européenne et internationale avec les pays producteurs. Les drogues brassent énormément d’argent dans les réseaux criminels. L’enjeu économique est majeur. Nous sommes convaincus que la légalisation du cannabis permettrait une sensibilisation beaucoup plus importante dans les écoles. C’est la légalisation du cannabis que nous défendons, pas le cannabis. Ses risques sur la mémoire et la santé mentale sont moins importants sur le court terme. Un membre de ma famille a souvent consommé et souffre aujourd’hui de problèmes de santé mentale qu’elle n’aurait pas eus si la société avait été prête à dépasser le tabou de la légalisation.
Cloé : Légaliser permettrait, comme Arthur l’a évoqué, de diminuer le pouvoir des cartels et des gros réseaux criminels liés à la drogue.
Arthur : On constate aussi que le cannabis est souvent, pas toujours, une porte d’entrée vers d’autres drogues. Le dealer va dire “Tiens tu as déjà essayé ça ?”.

Avez-vous déjà fumé ?
Cloé : Oui haha ! J’ai essayé deux ou trois fois dans ma vie. Pour la petite anecdote, j’ai grandi dans un milieu assez ouvert sur la question du cannabis. Fumer n’était pas très excitant puisque j’en avais le droit.
Arthur : Ça m’est arrivé et je n’ai jamais testé d’autres drogues. Une fois j’ai fumé du cannabis artisanal. C’était quand même plus puissant et plus chouette que les vieux trucs qu’on nous refilait parfois !

Nicolas Deprets – Vice-président interne du Mouvement des jeunes socialistes

Nicolas-Deprets

VICE : Que pensez-vous de la légalisation du cannabis à des fins récréatives, comme au Canada et dans quelques États américains ?
Nicolas : C’est une nécessité qui s’inscrit dans l’évolution de la société. Le cannabis à des fins récréatives doit être légalisé, contrôlé et régulé par l’État et une certaine qualité du cannabis en circulation imposée. Les effets positifs seraient énormes pour l’État : rentrées financières, diminution des dépenses en soins de santé et en campagnes de prévention.

D’après vous, comment faudrait-il traiter la drogue dans la vie nocturne ?
Il faut distinguer les différentes drogues et mener une politique préventive et pédagogique auprès du jeune public, dans les boîtes de nuit et les autre lieux de sorties, aller à sa rencontre avec l’ensemble des acteurs de la santé. Ne pas se contenter d’une campagne et de quelques tracts. On a également besoin d’expliquer les conséquences des drogues douces et dures sur le cerveau et les réflexes. Consommer de la drogue en boîte et prendre le volant n’est pas indiqué.

En Wallonie et à Bruxelles, les utilisateurs peuvent faire tester les stupéfiants qu’ils consomment pour en vérifier la qualité et les risques de contamination. Est-ce une bonne initiative ?
C’est une première étape. Des acteurs qui parlent aux jeunes comme les Responsible Youg Drivers et le secteur associatif mènent aujourd’hui un véritable travail sur l’alcool qui est clairement une drogue. La Fédération Wallonie-Bruxelles devrait prendre à bras le corps cette thématique et envisager une campagne pour les drogues plus dures.

Pouvons-nous gagner cette « guerre contre les drogues » ou faut-il se concentrer davantage sur la sensibilisation, le conseil et la dissuasion auprès des jeunes ?
Des jeunes de dix-sept ou dix-huit ans ont un casier judiciaire parce qu’ils se sont baladés avec deux grammes de cannabis en poche. La conséquence sur leur vie peut être dramatique. Ça ne peut plus durer. Les décideurs d’aujourd’hui n’ont pas notre expérience. Aux quatre coins de la Fédération Wallonie-Bruxelles, nous constatons qu’une économie grise dirigée par des réseaux assez dangereux voire mafieux a infiltré les écoles et les quartiers populaires. S’il y avait eu une véritable politique coordonnée, un certain nombre de jeunes ne seraient pas tombés dans ces réseaux. En légalisant le cannabis, on mettrait fin à cette économie grise et aux nombreuses dérives. La consommation n’a pas d’effets potentiellement négatifs sur la santé à court terme, pas plus que d’autres drogues légalisées comme l’alcool et le tabac sur lesquels l’État prélève des accises.

Avez-vous déjà fumé ?
Oui. J’ai été étudiant. J’ai participé à des soirées. Il m’est arrivé de rouler quelques joints. De nombreux responsables devraient quitter les postures de leur parti. On a tous fréquenté des lieux de sorties communs et on a détecté une série de besoins. On pourrait faire des choses ensemble.

Christophe De Beukelaer – Président Jeunes cdH

Christophe-De-Beukelaer

VICE : Que pensez-vous de la légalisation du cannabis à des fins récréatives, comme au Canada et dans quelques États américains ?
Christophe : Les jeunes cdH sont pour la légalisation du cannabis, l’encadrement de sa production et de sa vente dans des magasins agréés et contrôlés par l’État. Il ne faudrait pas suivre le modèle des Pays-Bas mais celui du Canada où la production est contrôlée.

D’après vous, comment faudrait-il traiter la drogue dans la vie nocturne ?
Certains clubs et bars ont leur propre réseau de distribution en interne. C’est un souci. Je suis contre la légalisation des drogues autres que le cannabis. On ne va pas éradiquer les drogues dures aujourd’hui, elles ont existé dans toutes les sociétés. mais on doit rester ferme sans exagérer ni sous-estimer le phénomène. Une vraie répression existe et les gens ne sont pas emprisonnés au moindre écart.

En Wallonie et à Bruxelles, les utilisateurs peuvent faire tester les stupéfiants qu’ils consomment pour en vérifier la qualité et les risques de contamination. Est-ce une bonne initiative ?
Une telle initiative doit rester exceptionnelle, réservée aux consommations problématiques et aider les personnes en détresse. On ne doit pas faciliter la consommation des drogues dures. Je suis plutôt favorable aux salles de shoot qui, elles, relèvent du médical. L’ecstasy en festivals relève du loisir.

Pouvons-nous gagner cette « guerre contre les drogues » ou faut-il se concentrer davantage sur la sensibilisation, le conseil et la dissuasion auprès des jeunes ?
C’est pour obtenir les moyens de mener une sensibilisation efficace qu’il faut légaliser le cannabis.

Avez-vous déjà fumé ?
Oui et ce n’est vraiment pas mon truc. Le cannabis me rend vite malade et me fatigue.

Max Van Cauwenberge – Président du Comac (mouvement étudiant du PTB)

PTB jeune

VICE : Que pensez-vous de la légalisation du cannabis à des fins récréatives, comme au Canada et dans quelques États américains ?
Max Van Cauwenberge: La grande majorité des experts plaident en faveur de la légalisation du cannabis. La question est de savoir comment réguler ce marché de manière stricte et de le maintenir entre les mains des autorités afin d’éviter la commercialisation du cannabis, comme c’est le cas dans certains États américains.

Qu’il soit légal ou non, un marché non-réglementé n’est motivé que par le profit. L’industrie du tabac et de l’alcool nous en ont déjà montré les conséquences. Toute promotion ou publicité du cannabis doit être interdite. C’est le gouvernement qui doit réglementer la production et la distribution. Une autre option serait de mettre en place un système où le gouvernement octroie des licences à des coopératives, comme les Cannabis Social Clubs en Uruguay, ou encore des entreprises publiques qui assurent la production et la distribution du cannabis, comme la Société Québécoise du Cannabis au Canada.

Avez-vous déjà consommé des drogues douces ?
Non.

D’après vous, comment faudrait-il traiter la drogue dans la vie nocturne ?
Certainement pas comme le bourgmestre de Gand, Mathias De Clercq, lors de l’affaire Kompass Klub. Bien sûr la consommation de drogues constitue une source de problèmes auxquels il faut résolument faire face. Non pas en fermant l’un des meilleurs clubs du pays, mais en s’alliant avec les gérants de clubs et organisateurs de concerts. Nous sommes donc en faveur de la création d’une commission de la vie nocturne, comme c’est le cas à Berlin, afin de réunir tous les intéressés autour d’une même table.

En Wallonie et à Bruxelles, les utilisateurs peuvent faire tester les stupéfiants qu’ils consomment pour en vérifier la qualité et les risques de contamination. Est-ce une bonne initiative ?
Notre pays fait très peu en terme de réduction des risques. Le gouvernement Michel a refusé de modifier la loi qui aurait permis la création de salles de consommation à moindre risque pour usagers toxicomanes. L’objectif de ces lieux n’est pas de promouvoir la consommation de drogues, mais bien de la permettre dans un cadre sécurisé et éviter ainsi les overdoses et infections, et par conséquent réduire le nombre de décès liés à la drogue. Des études scientifiques démontrent déjà l’efficacité de cette approche et tous nos pays voisins disposent de ces espaces. Nous sommes également en faveur de la création d’espaces où faire tester ses drogues et mettant à disposition du matériel stérile pour les toxicomanes.

Pouvons-nous gagner cette « guerre contre les drogues » ou faut-il se concentrer davantage sur la sensibilisation, le conseil et la dissuasion auprès des jeunes ?
L’approche répressive de Bart de Wever et sa N-VA est complètement contre-productive et n’offre aucune solution. Le stigmate qui entache les toxicomanes les décourage à demander de l’aide. La réglementation sur les drogues doit faire la distinction entre les toxicomanes qui ont besoin de soins adaptés, et les délinquants qui renforcent les addiction pour faire du profit.

Notre priorité doit être la prévention car mieux vaut prévenir que guérir. Ensuite viennent l’assistance et la réduction des risques, en en dernier, une répression ciblée. Les causes des addictions sont complexes. C’est pourquoi notre approche doit être multiple, avec une attention pour la prévention, l’intervention, l’assistance et la réduction des risques.

Inégalités sociales, solitude et pressions professionnelles créent un terrain propice à l’augmentation des problèmes d’addiction. L’addiction devient un moyen d’échapper à la réalité. C’est pour cette raison que le combat contre les addictions doit aussi être mené en faisant en sorte que nos sociétés soient plus justes, émancipatrices et qu’elles donnent une chance aux jeunes.

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