Music

On a ramené 3 interviews du festival Les 3 Éléphants

Jusqu’au week-end dernier, le terme « Laval » n’éveillait que peu de synapses dans la zone critique de mon cortex cérébral. Les quelques messages nerveux qui y transitaient donnaient naissance à des pensées aussi sinistres les unes que les autres. D’un côté, Pierre Laval, relégué aux oubliettes de l’histoire hexagonale. De l’autre, le Stade lavallois Mayenne Football Club, relégué en National 1. Enfin, la ville de Laval, reléguée dans la France périphérique, abandonnée aux vicissitudes du sens de l’Histoire. Sur le grand autel de ma France millénaire, Laval a rarement eu droit de cité – et ce, jusqu’à ces 19, 20 et 21 mai.

Une fois sorti de la zone hostile de la gare du coin – emplie de vieux bruyants jouant aux dominos et d’hôtels de passe qui ne disent pas leur nom – j’ai découvert une ville au charme tranquille, peuplée de gens ayant l’air plutôt heureux de se balader sur les rives de la Mayenne sans qu’aucun jour de mölkky ne soit là pour les faire chier. « Laval, La ville » (c’est le slogan de la municipalité) m’a donc accueilli pendant 48 heures dans le cadre du tout aussi agréable festival des 3 éléphants, au line-up sinusoïdal générationnellement parlant (Christophe, MHD, Paradis ou encore Buvette), à la bière à prix décent, et au cadre fortifié.

Videos by VICE

C’est dans cet univers peuplé de quinquagénaires amoureux du chanteur des « Mots bleus » et de collégiens amoureux du chanteur d’« Afro Trap Part. 3 » que je me suis sereinement frayé un chemin en compagnie de Victor Maurac, ami et photographe pour l’occasion. C’est également dans cet univers que j’ai tout d’abord rencontré Conger ! Conger !, groupe marseillais de rock dont le dernier album, THIS IS A WHITE ALBUM, est sorti il y a quelques mois. Patrice – à la batterie et au chant – Didier – à la basse – et Pierrot – à la guitare – m’en ont dit plus sur leur quotidien et sur la difficulté d’enregistrer un double album quand on ne roule pas sur l’or. Quelques minutes plus tard, j’avais rendez-vous avec le rappeur Rejjie Snow, qui vient tout juste de sortir une mixtape et dont l’album est très attendu par pas mal de monde. Enfin, les gars d’Oiseaux-Tempête et Mondkopf m’ont donné rendez-vous dans la cantine réservée aux artistes, où je les ai rejoints alors que j’étais déjà un peu éméché – le manque de nourriture, toujours.


Noisey : Après avoir évoqué le génocide rwandais dans le cadre de votre premier album At the corner of the world , puis les drames liés à la délinquance à Marseille sur ZAAD , vous sortez un album sans ligne directrice apparente. Pourquoi ?
Conger ! Conger ! :
En fait, au départ, le WHITE ALBUM devait être constitué de deux EPs successifs – un BLACK EP et un WHITE EP. Le Black EP , qui a vu le jour il y a près de trois ans, comprend tout ce qu’on a sorti après ZAAD. Lors de cette période, on voulait simplement revenir à notre musique. Lorsque l’EP s’est transformé en album classique, on a choisi de ne pas changer de direction et de rester concentrés sur la musique, rien de plus.

Ce WHITE ALBUM a été jugé plus « pop » que vos précédents travaux.
Je pense que c’est parce que Patrice, notre chanteur, a modifié sa façon de chanter. Il crie moins, on est plus dans du chant « classique ». La musique en elle-même n’a pas changé, par contre. On a toujours eu des morceaux un peu pop dans le répertoire – dès le premier cinq titres – qui côtoient des morceaux où l’on envoie beaucoup plus. Sur ce double album, on a réfléchi à comment poser les chants, et on ne se sentait pas de gueuler sur 18 titres, tout simplement. On se disait que ça allait gonfler les gens, et on a donc privilégié le confort d’écoute en agençant certains morceaux. On s’est vraiment concentré sur l’ editing, en fait.

Cette fois-ci, vous avez choisi d’enregistrer les instruments séparément. Pourquoi ? C’est une histoire de gain de temps, encore. On se prépare également beaucoup en amont, mais quand tu vas dans le studio, si tu fais des prises live et que tu les plantes, eh bien les trois doivent tout refaire. Pour le WHITE ALBUM, on a enregistré la batterie un jour, le lendemain la basse, et le troisième jour la guitare. En trois-quatre jours, on avait tout dans la boîte. Ça nous a permis de passer plus de temps sur les voix. Sur les précédents albums, on était toujours à l’arrache sur les voix, on faisait ça en dernier, à toute vitesse. Là, on a eu deux jours rien que pour les voix, ce qui était une première.

En préparant tout ça en amont, on a enregistré 18 morceaux en une semaine, de manière sereine. Après, on a pris trois-quatre mois pour le mix, en bossant dessus dès qu’on avait le temps. Au final, on a été très satisfaits des prises, car le son était assez « chaud » – un peu à l’image de ce qu’a fait PJ Harvey dans son dernier album, qui nous a vachement influencés. On a préféré mettre l’accent sur la réverbération naturelle, et on avait une nouvelle batterie, qui sonnait très « feutrée ». Dès les prises, le son était sans doute moins agressif que celui de nos précédents albums et EPs.

Maintenant que vous êtes distribués nationalement, avez-vous plus de temps pour bosser sur Conger ! Conger ! ? Non, ça reste plus ou moins la même chose. On a choisi dès le début d’avancer à notre rythme, de refuser de grandir trop rapidement. On verra où on en sera pour le prochain album, mais en attendant ça nous convient parfaitement. On fait des scènes pas mal, des festivals sympas. L’album a été super bien reçu, et ça nous conforte dans notre choix. En plus, comme on maîtrise tout de A à Z, ça va être très dur de lâcher du lest sur la prod, la com’, etc. Un jour, on y arrivera peut-être, mais pas encore.

Je vois. Sinon, vous qui avez joué dans plein de petites salles, comment abordez-vous le fait d’être en plein air, devant un public qui ne vous connaît pas forcément ?
C’est là où le quatrième homme du groupe, Pascal, intervient. Quand on fait des grosses scènes, on prend toujours le même sonorisateur, et ça devient une autre expérience. Quand on joue dans des petites salles, on n’a pas besoin d’avoir un mec en face qui gère ça.

On vous compare souvent à Fugazi ou Shellac – ce qui est plutôt valorisant. Ça vous fait quoi ?
C’est hyper valorisant, c’est clair ! Après, si on parle de nos influences, on est plus sur des groupes mainstream que sur du Fugazi. On a toute la discographie de Fugazi et Shellac chez nous parce que c’est une sorte de passage obligé, mais nos influences sont moins « niche ». On tombe d’accord sur Radiohead ou PJ Harvey, par exemple. On respecte beaucoup ce qu’ils font au niveau du son. Quand on embarque 30 personnes dans une petite salle à Marseille, on va nous comparer à Fugazi, parce qu’on donne tout. Après, la difficulté, c’est de passer à des scènes de festival. Lors du dernier This is not a love song, on a réussi à embarquer 2 000 personnes qui ne nous connaissaient pas, et c’était vraiment pas mal. Notre musique est sombre, certes, mais elle reste hyper accessible. On ne s’enferme pas dans une chapelle, on veut que tout le monde puisse écouter. On refuse de faire preuve d’élitisme. Par contre, on ne transige pas sur notre musique, ça c’est clair ! Si demain on veut parler d’un truc aussi glauque que le génocide rwandais, on ne s’en privera pas.

Justement, ce refus de la « chapelle » peut parfois se retourner contre vous, quand certaines personnes s’interrogent sur votre absence supposée de « cohérence »
C’est clair que pour certains, il est difficile de parler de nous parce qu’on ne peut pas trop nous cataloguer. Après, d’autres gens apprécient ça ! Et puis on n’est pas un groupe de fusion non plus, hein. Ça découle simplement de nos cultures musicales très différentes. On se retrouve sur certains groupes fédérateurs, mais on n’écoute jamais la même chose chez nous !

Merci beaucoup, Messieurs.

Noisey : Salut Rejjie. Tu viens tout juste de publier une mixtape, The Moon & You , alors que tout le monde attendait la sortie de ton album. Pourquoi ?
Rejjie Snow : Disons que j’avais l’impression que c’était le bon moment pour ça. Je l’ai fait pour mes fans, parce que je passe toutes mes journées dans un studio et que je ne voulais surtout pas qu’on pense que je suis un type qui se laisse aller, qui est fainéant. Je n’en suis pas encore au stade de profiter des fruits de mon travail en me la coulant douce. Je bosse dur, tous les jours. La mixtape, tout le monde tente de comprendre ce que ça peut vouloir dire, pourquoi je l’ai sortie maintenant. Tu sais, ça ne veut rien dire de spécial, c’est comme ça. J’adore la Lune plus que toute autre chose au monde, je m’en sens extrêmement proche. Un soir, au studio, j’ai été témoin d’une « Lune de sang », et ça m’a obsédé. J’ai passé deux semaines dans un studio, et voilà. Je me suis dit que ça serait sympa de balancer ça. Mais vu que tu me poses la question, je peux te le dire : l’album est terminé. Il devrait sortir durant l’été.

J’ai lu dans The Fader que Dear Annie, ton prochain album, comprendra énormément d’éléments jazz, dont du piano. Pourquoi ce choix, qui rappelle « Nights over Georgia » ? Il n’y aura pas que du piano, mais ce sera l’instrument principal et récurrent, c’est sûr. En fait, j’ai joué du piano pendant près d’un an. C’est sans aucun doute mon instrument préféré. Par rapport à The Moon & You, l’album représente une progression, quelque chose de plus « théâtral ».

Tu as également précisé que tu comptais t’inspirer des films de la Blaxploitation…
Au cours des douze derniers mois, j’ai regardé énormément de films de cette époque, et j’ai choisi de construire mon album comme s’il s’agissait de la bande originale d’un long-métrage de ce genre, qui m’inspire beaucoup. Quand vous écouterez l’album, il sonnera comme une BO. Du moins, c’est mon objectif. Si c’est pas le cas, j’aurai merdé quelque part !

Je crois savoir que tu adores également Il était une fois le Bronx de Robert de Niro, non ?
Ouais, complètement. Ma première petite amie m’avait montré ce film, que je n’oublierai jamais. En gros, tous les jours, je pense à des citations de ce film. On peut même dire qu’une partie de ma vie est organisée en fonction d’ Il était une fois le Bronx, oui. Le caractère du personnage principal joué par De Niro, le style, la photographie ou encore la pensée de Machiavel qui irrigue ce film : tout m’a passionné. D’ailleurs, après l’avoir vu pour la première fois, j’ai lu énormément de choses sur Machiavel. Si tu montres ce film à un gamin, ça le mettra sur le droit chemin je pense.

Tu as récemment signé sur 300 Entertainment – le label de Young Thug, entre autres – ce qui t’a poussé à rejoindre Brooklyn pour travailler. Pourquoi ce choix, toi le natif de Dublin, l’amoureux de Londres ?
Je bosse depuis New York en ce moment, mais ça ne va pas durer éternellement. Je ne vais pas tarder à rentrer à Londres. Après, je peux vivre n’importe où, ça ne changera pas grand-chose : je ferai toujours la même musique. En ce qui concerne ma signature sur ce label, je me suis juste dit que c’était le bon moment, pour prendre les choses plus sérieusement. Ça ne remet absolument pas en question mon indépendance, mes valeurs. Ça me permet simplement de faire grandir mon travail.

Et penses-tu tout de même revenir à Dublin, ta ville de naissance ? Elle ressemble à quoi pour toi cette ville, d’ailleurs ?
Mon Dublin, c’est d’abord l’alcool, tu sais. Beaucoup d’alcool. Sur place, tu fais ce que tu veux jusqu’à te faire attraper. C’est la liberté, quoi. Quand je rentre, je me sens bien plus libre qu’ailleurs, je m’éloigne de tout ce que je vois à la télévision, de toutes ces conneries politiques. Je traîne avec mes potes, je me sens en sécurité. Dès que je voyage, je me souviens pourquoi j’aime autant cette ville : les gens ont les pieds sur terre, là-bas. Et je partage leurs valeurs.

Il y a quelques mois, tu as sorti « Crooked Cops » , un morceau qui évoque la violence policière envers les Noirs, avec des paroles du type : « Officer, my hands is up. Please don’t shoot, but I might run / Run nigga, run nigga, run nigga. » Quel est l’état des relations entre la communauté noire et la police en Irlande ?
À Dublin, je n’ai jamais connu aucun problème à ce sujet. Je sais que la situation est très différente en France et aux États-Unis, évidemment. C’est une échelle complètement différente. Ce morceau, je l’ai fait pour les gens, c’est tout. Il ne faut pas chercher plus loin.

Pas mal de gens ont rapproché ce morceau de la situation aux États-Unis – sachant que tu l’as publié quelques heures avant l’inauguration de Donald Trump.
u sais, ce n’était absolument pas mon intention de faire ça à ce moment-là. Je me fiche de la politique – du moins, jusqu’à aujourd’hui. On verra plus tard ce qu’il en est. Malgré tout, c’est aussi aux artistes de s’exprimer sur la situation du monde, parce que nous faisons ça pour les gens qui, eux, n’ont pas forcément autant d’écho que nous.

Pour finir : comment as-tu connu l’illustrateur James Neilson , qui a bossé sur certains de tes clips ?
En fait, il m’a contacté parce qu’il aimait mon travail, c’est aussi simple que ça. J’ai constaté qu’il était hyper doué. Il m’a envoyé plein d’artworks pour mes sons. Tout ce qu’il fait déchire, et c’est pour ça que je l’ai choisi.

Merci, Rejjie.

Noisey : Salut les gars. Bon, commençons simplement : ça fait quoi de jouer sur une scène assez étroite quand on a connu peu de temps auparavant les joies du Trabendo ?
Oiseaux-Tempête : C’est sûr qu’on n’a plus l’habitude de jouer sur une scène de deux mètres par quatre ! Quand on est arrivé, le groupe qui jouait avant nous avait laissé son matériel, et on pensait qu’on n’allait jamais arriver à rentrer, même avec toute la bonne volonté du monde. Il faut que tu te figures un conteneur, en fait. C’était à peu près ça.

Mondkopf : Mais la beauté du truc, c’est qu’on y est arrivé. Il a fallu faire des concessions, mais il faut savoir en faire. J’ai un peu joué à l’aveugle, vu qu’on n’a pas eu de retour pendant le concert. J’entendais mon son au loin, de manière diffuse. Mais je suis tellement bon musicien, que ça allait [ rires] !

Et comment se passe l’association Oiseaux-Tempête/Mondkopf, en tournée ?
Oiseaux-Tempête :
C’est super, vraiment. On a d’abord fait une résidence de dix jours à l’Autre Canal à Nancy, avec des musiciens libanais qui nous ont accompagnés, puis deux dates en formation réduite, à cinq. On a fait une super date à Lille, puis on est reparti en Belgique, on est repassé par Quimper, à Paris, on a enchaîné plein de dates – et ça continue dès demain, on repart à Amiens là. On alterne les concerts très « énergétiques » et d’autres plus posés, plus en retenue.

Lors de votre concert, les gens semblaient assez intrigués par votre musique, plus que « passionnés » – ce qui est logique, vu que le cadre festival draine des gens de partout. C’était aussi votre impression ?
Oiseaux-Tempête :
C’est sûr que les gens étaient un peu plus « loin » de la scène que lors de nos concerts – ce qui s’explique aussi par la pluie. Après, c’est un choix courageux de la part du festival de nous programmer comme ça. C’est aussi intéressant, cette démarche : si tu accroches à un groupe, même sans forcément le connaître, tu restes. Pour une organisation, il est toujours plus facile de rester dans sa zone de confort, de programmer des groupes évoluant dans les mêmes sphères. Les 3 Eléphants, c’est un peu l’inverse de ça, et on défend une telle approche.

Et le fait de jouer en extérieur, ça change quoi pour vous ?
Oiseaux-Tempête :
C’est totalement différent. Avec le recul, on peut toujours se demander si notre formation avec Mondkopf est adaptée au « plein air ». Forcément, on y réfléchit pas mal. Après, je trouve ça très bien qu’on prenne des risques, ça fait du bien à notre ego. En plus, il est essentiel d’aller à un concert en se demandant si on ne va pas se tirer une balle dans le pied parce que les conditions ne sont pas les plus favorables. Quoi qu’il en soit, c’est ce qu’on recherche depuis le début. En partant au Liban pour notre dernier album, AL-‘AN, on aurait pu clairement se tirer une balle dans le pied, et tout faire foirer. On n’est pas masochistes, on veut simplement sortir de notre zone de confort. En plus, n’importe quelle expérience est enrichissante, musicalement parlant. Ça nous apprend à nous adapter, ça laisse des traces. Tu dois trouver des solutions sur le moment.

C’est d’ailleurs pour ça qu’au fil du concert vous vous êtes éloignés de ce que j’avais pu entendre au Trabendo, où vous n’aviez pas hésité à beaucoup « envoyer ». Du moins, c’est mon impression.
Oiseaux-Tempête :
On ne le fait pas consciemment, mais j’imagine qu’en tant que spectateur, ça se ressent. Après, ces deux concerts n’ont rien à voir. On a joué certains morceaux lors de ces deux dates, mais de manière très différente. À Laval, il y avait un côté « reset » hyper intéressant. En gros, les gens ne nous connaissaient pas forcément, les conditions étaient différentes. On partait de rien, quoi. Et ça, c’est excitant. Ça nous a poussés à mettre plus d’énergie dans le concert, tout en restant « sages ». Il y a un an, on aurait peut-être envoyé beaucoup plus, et ç’aurait été une erreur. Depuis le début de notre tournée, on a souvent eu beaucoup de temps pour se préparer avant les concerts. Là, on est arrivé à Laval, et une heure plus tard on jouait. Ça entre forcément en compte. On a presque halluciné tellement c’est passé vite.

Mondkopf : On n’a joué que quatre morceaux, en fait !

Oiseaux-Tempête : C’est vrai. Aujourd’hui, on a pris de plus en plus de plaisir au fil du temps, parce qu’on s’est peu à peu adapté à la situation, au son un peu plus « ramassé ». On a été cherché de l’amplitude ailleurs.

Vous avez d’ailleurs passé très peu de temps à vous regarder – moins que d’habitude, en tout cas.
Mondkopf :
Disons que de mon côté, avec mon positionnement, c’était dur de pouvoir les regarder. D’habitude, je me place à l’inverse. Mais bon, c’est tout sauf grave.

Oiseaux-Tempête : Sinon, on n’irait pas voir Christophe, les gars ?

Allons-y ! Merci à tous.

Toutes les photos sont signées Lame de Son.

Ne manquez pas de suivre l’actualité du festival Les 3 Eléphants .

Ni de vous procurer le dernier album de Conger ! Conger ! , la mixtape de Rejjie Snow et le dernier album d’Oiseaux-Tempête .

Romain est sur Twitter .