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On fait un point sur les Français qui combattent à l’UFC

Ils sont actuellement six à défendre les couleurs de la France dans la cage de la première ligue mondiale de MMA. C’est un record. Mais le plus dur n’est pas d’entrer à l’UFC mais d’y rester. La saison sportive 2015-2016 a apporté son lot de bonnes surprises et de déceptions. Seulement la moitié d’entre eux a tiré son épingle du jeu. Tout est question de mesure pour les premiers combats. Il faut faire la différence pour assurer une victoire par décision des juges ou, encore mieux, marquer les esprits en gagnant par K.O. ou soumission. Le graal. Dans ce cas, la prise de risque doit être partielle pour ne pas finir soi-même en victime. A côté de la performance purement sportive, il faut aussi soigner son image pour faire monter l’attente chez les spectateurs. Les combattants les plus bankable restent dans le roster, même en cas de défaite. Passage en revue des dernières prestations made in France dans l’Octogone.

Taylor Lapilus

Photo Cedric Faustin / A&C Photographie

Taylor peut maintenant viser plus haut. Pour sa quatrième sortie à l’UFC, le 3 septembre à Hambourg, le Français Taylor “Double Impact” Lapilus a livré une performance impressionnante contre Issa, un Brésilien ceinture noire et champion du monde jiu-jitsu. Son dernier combat remontait à novembre 2015, avec une défaite aux points contre Erik Perez, au Mexique. Taylor savait qu’une victoire était nécessaire pour prolonger son contrat dans les meilleures conditions. C’est chose faite et un cap décisif a été franchi.

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Issa a pris le rôle de la sangsue en faisant tout pour emmener le combat au sol, son domaine de prédilection. Il y est parvenu à de rares reprises avant que Taylor ne se relève et s’en tienne à sa stratégie. Rester debout, être mobile et envoyer des séries aux poings à distance. Il aurait même pu abréger les hostilités dans le premier round mais a visiblement préféré ne pas prendre trop de risques. Question de mesure. Doté d’un meilleur coup d’œil, le Français a touché plusieurs fois, bien aidé par son jab. La clé du combat a été la vigilance et la concentration, qualités essentielles pour faire monter sa côte. Ce soir-là, il a livré le meilleur combat de la sous-carte de l’UFC Hambourg, devant 11 000 spectateurs acquis à sa cause.

La suite pour Taylor Lapilus ? Il affirme ne pas faire de plans sur la comète mais être prêt à combattre avant la fin de l’année. Avec un bilan de 3 victoires et 1 défaite, il a conforté sa place. Dans une catégorie des coqs assez relevée et comptant quelques étoiles montantes, on se dit que deux ou trois combats pour confirmer avant de se frotter à l’élite pourraient être pas mal. Ce qui est sûr, c’est qu’en cas de victoire, l’intégration dans le Top 15 de la catégorie en 2017 est parfaitement envisageable. Le poulain du MMA Factory devrait se voir proposer un renouvellement de contrat avec l’UFC dans les semaines qui viennent.

Thibault Gouti

A l’inverse, Thibault Gouti a concédé une 3e défaite consécutive, au mois d’août, en autant de sorties à l’UFC. Il était pourtant invaincu en 11 combats disputés. On pourrait se dire qu’il n’a tout simplement pas le niveau, sauf que ce n’est pas si simple. Pour son 2e combat, le Français a livré une bonne prestation contre le Canadien Olivier Aubin-Mericer, un adversaire de haut niveau. Il lui a donné du fil à retordre avant de céder par soumission au troisième round. S’il n’est pas prolongé, son passage dans l’octogone laissera forcément un goût d’inachevé. Son contrat prévoyait 4 combats. Reste à savoir si Thibault aura une nouvelle chance de s’exprimer dans la cage. Pas si sûr lorsque l’on sait que le Français Mickael Lebout avait été écarté après un bilan de deux défaites et une victoire.

Francis N’Gannou

Autre combattant à avoir sorti ses griffes pendant l’été : Francis N’Gannou. Le Camerounais, qui représente le mieux le MMA made in France, a remporté 3 victoires impressionnantes dans la catégorie reine. Dès sa 2e victoire, il s’est vu offrir un renouvellement de contrat pour 6 combats. En avril, le lutteur américain Curtis Blaydes se faisait largement balayer par un N’Gannou très à l’aise dans la cage. En juillet dernier, c’est le Serbe Bojan Mihajlovic qui tombait sous les coups chirurgicaux du ”Prédateur”. Du haut de son 1m96 et avec ses 120kg de muscles, il montre une explosivité et une vitesse d’exécution assez hallucinantes. Se débarrasser de ses trois premiers adversaires avec la manière, c’est exactement ce qui peut vous propulser dans le classement Top 15 de la catégorie des lourds. C’est chose faite. Francis N’Gannou a récemment rejoint l’élite mondiale à la 14e place en faisant figure d’outsider sérieux à quelques marches des Rothwell, Hunt, Arlovski… A suivre : un combat contre un adversaire classé en carte principale ? N’Gannou a le potentiel pour aller prendre le titre, c’est certain.

Cyril Asker

On le sait, tout peut aller très vite chez les lourds. Un coup et tout bascule. A l’opposé, Cyril Asker en a fait les frais en avril dernier. 2min44 et une série aux poings plus tard, il tombait devant l’américain Jared Cannonier pour son premier combat à l’UFC. Il devrait se voir proposer une nouvelle opportunité de prouver sa valeur dans les mois qui viennent. Mais les places valent cher chez les lourds, entre vétérans indéboulonnables et jeunes puncheurs aux dents longues.

Mehdi Baghdad


Mehdi Baghdad, ancien champion du monde de muay thaï, affiche pourtant deux défaites en autant de combats. Pas vraiment chanceux pour ses débuts, il a été appelé en remplacement contre Chris Wade seulement 8 jours avant le combat. En juillet dernier, il perdait sur décision contre John Makdessi, en passant très proche d’une victoire par K.O. Conclu en janvier 2016, son contrat avec l’UFC prévoit 3 combats. Prochain défi : Jon Tuck à l’UFC Fight Night de Manille, le 15 octobre prochain. Un adversaire expérimenté à l’UFC mais largement à sa portée. S’il parvient à placer ses techniques de percussions, Mehdi peut faire très mal. Victoire obligatoire pour le Français basé en Californie, s’il veut prolonger l’aventure.

Nordine Taleb

Plus discret dans l’Hexagone, puisqu’évoluant au Canada depuis ses débuts, Nordine Taleb continue son chemin avec 4 victoires en 5 combats chez l’UFC. En gagnant par K.O. au 2e round en mars dernier contre Erick Silva, il a montré sa capacité à ”finir les combats”. Ce qu’il présente comme « sa meilleure performance » s’est déroulée lors de l’UFC 196 à Las Vegas, devant tous les regards. On devrait logiquement le retrouver sur des main cards américaines, en route vers le haut du classement des welters.