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Crime

Venezuela : Les manifestations contre le président se poursuivent

Les Vénézuéliens sont à nouveau descendus dans la rue vendredi dernier, pour exiger la tenue d’un référendum sur l’avenir du président.
Photo de Ariana Cubillos/AP

Les Vénézuéliens sont à nouveau descendus dans la rue vendredi dernier, pour exiger la tenue d'un référendum sur l'avenir du président Nicolas Maduro, et ainsi forcer la tenue d'élections présidentielles anticipées. Mais les choses ne se sont pas vraiment déroulées comme prévu.

Des semaines de manifestations dans un climat de tension politique latent ont montré à quel point une partie des Vénézuéliens en a assez. L'inflation à trois chiffres et les manques de nourriture et de médicaments commencent à peser. Le président dénonce lui une « guerre économique » menée par l'élite locale soutenue par l'impérialisme américain.

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« La faim a atteint les barrios [Ndlr, des quartiers pauvres de Caracas, autrefois bastions d'Hugo Chavez] , » soufflait Judith Echezuria pendant la manifestation de vendredi. « Ce gouvernement se fiche du peuple. »

Cette femme de 60 ans, qui vit dans l'un des quartiers les plus pauvres de la capitale, est une ancienne partisane de Chavez, le prédécesseur de Maduro, qui a construit le régime sur un programme de subventions payées par l'argent du pétrole (dont le cours s'est depuis écroulé).

Si les quelques milliers de manifestants se faisaient entendre et paraissaient déterminés, la mobilisation était moins impressionnante qu'il y a deux semaines, où des centaines de milliers de personnes avaient envahi la capitale.

« Faisant face à une opposition de plus en plus divisée, incohérente et désespérée, nous, les Chavistas, nous brandissons notre amour de la patrie, » a tweeté le député socialiste et ancien président du Congrès, Diosdado Cabello, après avoir vu que la manifestation était loin d'être massive.

Les leaders de l'opposition estiment que l'essoufflement des manifestations ne porte aucunement atteinte à leurs efforts visant à obtenir le référendum. Pour eux, la mobilisation n'a pas fait le plein à cause d'un communiqué des autorités électorales qui indiquaient qu'ils allaient fermer leurs bureaux à cause de « menaces ». Les Vénézuéliens comptaient manifester contre les autorités électorales pour qu'elles publient enfin la date à partir de laquelle l'opposition va pouvoir commencer à récolter des signatures pour obtenir le plébiscite.

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L'opposition a accusé à plusieurs reprises les autorités électorales de traîner des pieds concernant cette annonce, afin de faire en sorte que le référendum ne se tienne pas avant le 10 janvier — soit le milieu du mandat de Maduro. Un référendum avant cette date pourrait déclencher de nouvelles élections présidentielles. Mais si le référendum se tient après le 10 janvier, Maduro serait automatiquement remplacé par son vice-président jusqu'aux prochaines élections prévues pour décembre 2018.

La militante Lilian Tintori a quant à elle estimé que la manifestation de vendredi était un succès.

« Nous représentons des millions de personnes qui veulent du changement, » a dit Tintori.

Tintori a ajouté qu'elle avait un message pour les manifestants de la part de son mari, le leader de l'opposition, aujourd'hui emprisonné, Leopoldo Lopez.

« Il m'a dit qu'il fallait que l'on soit ferme pour demander le départ de Maduro, » a déclaré Tintori. « Il a dit "Ne vous essoufflez pas". »


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