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Crime

Une université américaine va favoriser l'entrée de descendants d'esclaves

L'université avait vendu 272 esclaves en 1838 pour payer ses dettes.
Une gravure de l'Université de Georgetown. (Creative Commons)

La célèbre université américaine de Georgetown veut réparer les erreurs de son passé esclavagiste.

Le président de l'école basée à Washington, John J. DeGioia, présentait des excuses formelles ce jeudi après-midi, avant d'annoncer plusieurs mesures concrètes.

Par exemple, l'université va mettre en place un institut dédié à l'étude de l'esclavage. L'institution va également lancer un programme d'admission qui va favoriser les descendants d'esclaves. Un mémorial va être érigé pour les esclaves qui ont été achetés et qui ont travaillé pour Georgetown, avant d'être revendus.

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En 1838, 272 personnes (hommes, femmes et enfants) ont été vendues par l'université, pour un montant total qui équivaut aujourd'hui à environ 3 millions d'euros. Elles ont été embarquées sur un bateau à destination de plantations dans le sud des États-Unis.

Une large partie de cet argent a permis à l'université de rembourser ses dettes de l'époque et d'avoir le succès qu'on lui connaît.

Georgetown a été fondée en 1789. Il s'agit d'une université de recherche jésuite. C'est la plus vieille de son genre dans le pays.

Un passé esclavagiste

L'an passé, DeGioia avait lancé un groupe de travail sur le sujet. Son rôle était de mettre en place " un processus durable sur le long terme pour se pencher sur le rôle historique de notre université dans l'institution de l'esclavage et ses héritages dans notre nation", peut-on lire sur le site de l'école.

En 1838, les jésuites de l'université possédaient donc des centaines d'esclaves. La plupart d'entre eux travaillaient dans des champs de tabac situés dans la région du Maryland.

Au moins12 autres universités du pays ont reconnu publiquement leur passé esclavagiste.

"Cette décision prise par Georgetown représente le début de ce que l'on pourrait appeler un "changement de climat"", explique le professeur Frank Leon Roberts. Il donne un cours sur le mouvement Black Lives Matter à la New York University. " Une des choses réussies par le mouvement Black Lives [Matter] c'est d'avoir créé une atmosphère politique dans laquelle des idées qui paraissaient scandaleuses à un moment … semblent aujourd'hui relever du sens commun."


Cet article a d'abord été publié sur la version anglophone de VICE News.

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