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Crime

La surprenante visite de Donald Trump au Mexique

Une rencontre a été organisée ce mercredi dans la ville de Mexico entre Trump et le président mexicain. Les deux se sont opposés par le passé à coups de déclarations tonitruantes.
Photo by Henry Romero/Reuters

Le passif entre les deux hommes est lourd. Le président mexicain Enrique Peña Nieto a comparé Donald Trump à Adolf Hitler ou Benito Mussolini. De son côté, le candidat à la présidentielle américaine s'est attiré les foudres des Mexicains.

Quand Trump a lancé sa campagne pour les primaires républicaines en juin dernier, il a déclaré que les Mexicains étaient des « violeurs » et a accusé les immigrants mexicains « d'importer la criminalité » et des drogues aux États-Unis.

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C'est à ce moment qu'il a promis de construire un immense mur le long de la frontière entre le Mexique et les États-Unis — s'il est élu président. La facture devant être réglée par le Mexique selon Trump.

C'est dans ce contexte qu'une rencontre a été organisée ce mercredi dans la ville de Mexico entre les deux hommes. En fin de compte, Peña Nieto a été plutôt à l'écoute des propositions de Trump, même sur l'idée du mur ou de l'expulsion de millions de migrants illégaux.

« Faute historique »

La conférence s'est faite sur une scène installée dans le palais présidentiel. Peña Nieto se tenait à côté de Trump quand il a dit aux journalistes qu'il y avait eu des « interprétations erronées » de Trump par les Mexicains. Il a expliqué qu'ils s'étaient sentis « attaqués » mais qu'il « croyait en la sincérité des intentions [de Trump] de bâtir une relation qui profitera aux [deux] sociétés ».

La déférence de Nieto envers Trump a été critiquée immédiatement par ses prédécesseurs. Felipe Calderon a expliqué que Nieto avait commis « une faute historique ». Il a expliqué qu'il aurait dû demander des excuses à Trump pour ses déclarations. Au contraire, le président a montré qu'il voulait trouver un terrain d'entente avec le candidat des Républicains.

Le mur

À propos du sujet qui fâche, Peña Nieto a expliqué que tout pays avait un « droit naturel » de protéger ses propres frontières. Il a expliqué que le Mexique et les États-Unis faisaient face à un « défi commun » : les migrants d'Amérique centrale qui traversent le Mexique pour atteindre les États-Unis.

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Trump, de son côté, a déclaré que tous les deux partageaient effectivement l'idée que chaque pays avait le droit de vouloir construire « une barrière physique ». Il a ajouté que la question de savoir qui allait payer pour un tel mur n'avait pas été abordée.

Nieto a estimé que le NAFTA, un traité de libre-échange nord américain, devait être mis à jour et renégocié. C'est là un point central de la campagne de Trump. Trump, qui semble donc n'avoir pas fait de concessions sur le plan politique, a salué l'invitation surprise du président et a parlé de « grand honneur ». Peña Nieto a envoyé une invitation similaire à la candidate démocrate, Hillary Clinton.

De nombreux Mexicains pensaient que leur président allait essayer de redorer son image et gagner des points de popularité en réprimandant Trump en public. Au contraire, Nieto a parlé d'une discussion « ouverte et constructive », estimant que la présence du candidat au Mexique montrait que tout le monde était d'accord sur un point : la relation entre les deux pays est « très importante ».

En quittant la scène, Trump a fait une petite tape sur le dos de Peña Nieto, comme s'ils étaient de vieux potes. Il a ensuite rejoint les États-Unis pour donner un discours sur l'immigration qui a réaffirmé sa position très dure sur le sujet, alors que des observateurs attendaient une inflexion vers des propositions plus consensuelles.


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