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Crime

En photos : Sur les rives du lac Tchad, face au nouveau repaire de Boko Haram

VICE News s'est rendu sur ces rives du désespoir où des milliers de réfugiés tentent de fuir la menace de cette secte qui ne cesse de se rapprocher.
Photo par Tomaso Clavarino

Chassés par une coalition d'armées après avoir massacré des milliers de personnes en 2014, des membres de la secte Boko Haram se cachent désormais au milieu de centaines de petites îles inaccessibles, éparpillées à travers le lac Tchad. Une large et peu profonde étendue d'eau bordée par le Tchad, le Niger, le Cameroun, et le Nigéria.

Le lac qui fournit de l'eau à plus de 68 millions de personnes est frappé par un recul de sa faune et de sa flore, du fait de la desertification. Désormais, au Tchad, dans l'une des zones les plus pauvres de la région, Boko Haram s'est mis à attaquer les villages du coin, brûlant des maisons, et mettant en danger des communautés de population déjà dévastées par la fin, la malnutrition et un embargo commercial avec le Nigéria.

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Ces derniers mois, près de 20 000 réfugiés et déplacés ont fui le nord du Nigéria et les îles du Lac Tchad, désormais occupées par Boko Haram, à la recherche de refuges, proches du village Tchadien de Bagasola, sur les rives du lac. L'agence de l'ONU pour les réfugiés, le UNHCR, a ouvert un camp appelé Dar Es Salam, pour les recevoir. Les conditions de vie là-bas sont extrêmes. La nourriture manque, les maladies sont présentes, le climat est souvent insupportable : vents violents, tempêtes de sable, températures pouvant atteindre 50 degrés Celsius.

D'après l'OCHA (Bureau de la coordination des affaires humanitaires), cette crise humanitaire ne bénéficie pas du soutien nécessaire de la part de la communauté internationale, l'organisme peine à réunir des fonds.

VICE News s'est rendu dans ce territoire tchadien, sur les rives du désespoir.

À voir : La guerre contre Boko Haram (Partie 1/3)

Une patrouille de l'armée à Ngouboua, un village qui a des allures de ville fantôme après une attaque survenue en février.

Un homme à Ngouboua, où Boko Haram a détruit près des deux tiers des habitations au cours d'un raid le 13 février.

Les soldats tchadiens au cours d'une patrouille près de Bagasola, sur les rives du lac Tchad. Le gouvernement à N'Djamena, la capitale, a renforcé la présence militaire dans la région et a commencé à combattre Boko Haram sur le territoire tchadien.

Des militants de la secte Boko Haram, dont certains ont à peine 12 ans, se rendent à l'armée tchadienne. Ils ont été kidnappés alors qu'ils étudiaient au Nigéria.

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Un briefing entre militaires dans la banlieue de Tchoukou Telia, un petit village qui borde et lac Tchad et qui a été attaqué plusieurs fois par Boko Haram. La dernière attaque, qui remonte à il y a quelques semaines, a fait 7 victimes chez les civils.

Deux enfants font de la moto à Tchoukou Telia.

Les rives du lac Tchad sont jonchées de détritus. La pollution est une des causes de la crise environnementale à laquelle se trouve confronté le quatrième bassin d'eau d'Afrique.

Dans cette partie du pays, élever des vaches et des dromadaires est la principale activité économique. De nombreux éleveurs ont été attaqués par Boko Haram au cours des mois derniers. Un arc et quelques flèches sont souvent le seul moyen de défense contre des militants armés de fusils.

Avant, au petit matin au marché de Bagasola, il y avait de nombreux pêcheurs qui venaient y vendre leur prise du jour. Aujourd'hui, leurs bateaux sont coincés sur les rives du lac Tchad à cause des risques d'attaques de Boko Haram.

Quand un jeune garçon quitte Bagasola pour une longue période, il est de tradition de fêter cela en famille. Ici, un jeune homme vient de tuer une bête pour le repas.

Un match de football juste avant le coucher de soleil dans le camp de réfugiés de Dar Es Salaam.

Une réfugiée originaire d'une des iles du lac Tchad marche à travers le désert près du village de Tchoukou Telia. Des milliers de Tchadiens ont déjà fui la région à cause des attaques de Boko Haram.

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Un groupe de femmes nigérianes qui ont fui les violences dans le nord du Nigéria se rassemble autour d'une tente dans le camp de réfugiés de Dar Es Salaam — à 30 kilomètres du village de Bagasola. Il y a près de 5 000 personnes dans le camp, et les conditions de vie sont extrêmes dues aux températures élevées et aux vents violents.

Des gens du village de Forkouloum pendant une distribution d'aides de Médecins sans frontières (MSF).

Boko Haram n'est pas seule menace de la région. La désertification a réduit la surface du lac Tchad de 25 000 m2 à moins de 1 350 m2.

Toutes les photos sont de Tomaso Clavarino.

Suivez Tomaso Clavarino sur Twitter @BaKlaVaRhInO