Un bar sur un toit qui met du hip-hop et propose des cocktails originaux, ça n’a peut-être rien de révolutionnaire pour un jeune citadin de Paris, Londres ou New York, mais pour la classe moyenne de plus en plus importante de Saïgon, une population qui cherche à claquer du blé, le Chill Skybar et les derniers lieux de vie ayant vu le jour ont soufflé un vent de fraîcheur sur la ville.Si ces nouveaux établissements sont si différents c’est parce que leurs patrons sont des membres de la diaspora vietnamienne, des Viet kieus qui ont passé de nombreuses années loin du pays.
Photo courtesy Nhau Nhau.
Franklin a intitulé sa cuisine « cuisine mới » ou « nouvelle cuisine vietnamienne », parce que c’est un mélange de saveurs traditionnelles et de techniques modernes. Certains des plats qu’il a mis au point, comme le taco banh xeo, le pho à la truffe noire ou le spectaculaire banh mi à la truffe (qui coûte la modique somme de 100 dollars), ont déjà été mis en avant par des médias culinaires internationaux dont MUNCHIES. Mais Franklin reconnaît que le principal défi sur place consiste à essayer de proposer des expériences haut de gamme dans un pays pauvre. Il reste cependant convaincu qu’il est nécessaire de surmonter ces épreuves pour montrer que la cuisine vietnamienne est capable de contenter les amateurs de boui-bouis traditionnels comme ceux qui, désormais, souhaitent une expérience plus gastronomique.« On essaie d’élever la cuisine vietnamienne à un autre niveau, et cela s’avère assez difficile », explique Franklin. « Mais à mesure que le Vietnam se modernise, la nourriture doit suivre cette évolution et s’adapter afin de rester pertinente. Je pense que Saïgon a beaucoup de potentiel et qu’elle pourrait devenir une étape incontournable de la cuisine mondiale, non seulement pour la nourriture de rue que l’on trouve à des prix très abordables, mais aussi pour sa créativité. Et j’ai été très agréablement surpris des excellents retours que les Vietnamiens et les clients internationaux ont fait au Anan Saigon. »« Je pense que Saïgon a beaucoup de potentiel et qu’elle pourrait devenir une étape incontournable de la cuisine mondiale, non seulement pour sa nourriture de rue mais aussi pour sa créativité. »
Le pho de chez Nhau Nhau. Photo avec l'aimable autorisation de Nhau Nhau.
Après le Chill Skybar, Loc Truong s’est inspiré de son amour pour la bière artisanale de la côte ouest américaine, a frappé à la porte de l’antenne locale de Anheuser-Busch, pour ouvrir, en 2016, une microbrasserie, la East West Brewing, qui organise des dégustations sur place.Ce qui, au départ, s’annonçait comme un travail insurmontable – amener le consommateur local à abandonner sa Heineken et sa 333 pour s’essayer à des trucs qui lui étaient, jusqu’alors, absolument inconnus, tels que la bière blanche ou la brune au goût café-vanille – est finalement devenu de plus en plus facile, notamment grâce à l’attraction naturelle qu’exerce la marque auprès des jeunes vietnamiens.« Je pensais que nos principaux clients seraient des expatriés mais de nombreux Vietnamiens ont commencé à venir à la brasserie. Aujourd’hui, ils représentent environ 80 % de la clientèle. »
Loc Truong à la East West Brewing. Photo avec l'aimable autorisation d'East West Brewing.
Photo avec l'aimable autorisation d'East West Brewing.
Photo avec l'aimable autorisation du Vietcetera Cafe.
L'équipe de la Saigonita. Photo de Mervin Lee.
Les plats chez Saigonita. Photo de Mervin Lee.
Le flan aux oeufs de canard. Photo de Mervin Lee.

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