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FRANCE

La police française cherche son drone idéal pour surveiller la France cet été

Alors que la France est toujours en état d’urgence, la préfecture de police de Paris cherche depuis quelques semaines à s’équiper en « mini-drones professionnels ». Les constructeurs ont jusqu’au mois de mai pour lui présenter leurs modèles.
Un policier des forces spéciales à la Gare Montparnasse à Paris, le 20 avril (Ministère de l'Intérieur)

« Six moteurs électriques […], taille compacte […], vitesse d'au moins 10 mètres par seconde ». Si l'appel d'offres, révélé par Nextinpact, que fait circuler la préfecture de police de Paris depuis quelques semaines donne une bonne idée de la forme que prendront les premiers drones véritablement estampillés « Police » — après des tests et expérimentations — ce document permet également d'en savoir plus sur les « missions de surveillance aérienne à basse altitude » qui devraient être confiées à ces petits appareils.

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Alors que l'état d'urgence en France devrait être prolongé durant l'été — notamment pour « répondre à la nécessité de protéger d'importantes mobilisations comme celles de l'Euro 2016 et du Tour de France », d'après une récente annonce du gouvernement — la police parisienne cherche depuis début avril un fabricant capable de lui fournir un drone à six hélices (aussi appelé « hexacoptère ») avant le 10 mai prochain, date butoir de l'appel d'offres.

Caméras thermique et infrarouge

Le drone idéal selon la préfecture doit pouvoir décoller verticalement et être manoeuvré depuis le sol par un « télé-pilote », tout en disposant d'un mode automatique. Les détails fournis par cet appel d'offres indiquent que la police parisienne compte utiliser ces drones en extérieur, afin de permettre au pilote de surveiller un évènement dans un rayon maximal d'un kilomètre. Le cahier des charges indique que le drone en question doit être capable de transporter une caméra haute définition ainsi qu'un système de surveillance thermique et infrarouge.

Couplé à une propulsion émettant « un faible niveau de bruit » à environ 100 mètres d'altitude, ce drone devrait donc pouvoir être utilisé pour des missions de nuit, sans être repéré. Avec sa vitesse minimale de 36 km/h — soit un peu plus lent que la moyenne des coureurs du Tour de France et beaucoup moins véloce qu'une frappe de l'attaquant français Blaise Matuidi —, le drone souhaité devrait néanmoins être capable de suivre des mouvements de foule ou d'effectuer des allez-retours rapides autour d'une place ou d'une avenue par exemple.

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5 jours pour se faire la main

Afin d'éviter toute chute accidentelle ou provoquée, le drone proposé devra être relié à son pilote via une connexion cryptée et devra disposer d'un mode « retour automatique » en cas de ratés. « Robuste et pliable », cet appareil et son système de commandes doivent impérativement pouvoir être transportés dans le coffre de n'importe quelle voiture. L'appel d'offres stipule enfin que la prise en main complète du système ne doit pas prendre plus de 5 jours, même pour les agents n'ayant jamais piloté un mini-drone de leur vie.

L'intérêt de la police française pour les drones n'est pas nouveau. Déjà en 2014, ces engins volants figuraient au programme du concours de commissaire de police. Les candidats devaient alors étudier l'intérêt stratégique de ces appareils et trouver comment les intégrer dans des missions de sécurité civile. En août de la même année, le directeur technique et logistique de la police, Philippe Caron, expliquait que ses services envisageaient fortement d'utiliser des drones « afin de récupérer de l'information dans des zones risquées sans engager des personnels ». Cette méthode a récemment été testée par la BRI (Brigade recherche et investigation) de la police, lors d'un exercice anti-terroriste organisé à Paris mardi dernier.

À lire : Cette nuit, les unités d'élite ont participé à un exercice anti-terroriste grandeur nature gare Montparnasse

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Outre les missions de surveillance d'événement — comme les abords d'un stade de football, les parkings ou les « fan-zones » qui seront créées dans les centres-villes durant l'Euro —, ce cahier des charges assez vague sur les usages souhaités précise néanmoins que le drone proposé devra être capable de « lire la plaque d'immatriculation [d'un véhicule à l'arrêt] à une distance d'au moins 50 mètres et à une altitude de vol de 30 mètres ». La préfecture serait prête à débourser 429 600 euros pour acquérir un nombre encore inconnu de ces yeux volants.

Depuis quelques années, avec la démocratisation des drones grand public et leur arrivée massive sous les sapins de Noël, les forces de l'ordre se retrouvent confrontées à de nombreux vols illégaux dont certains au-dessus de zones sensibles, des ministères aux centrales nucléaires en passant par les infrastructures sportives. Ce constat a donné lieu à d'importants efforts de la part des autorités, qui cherchent un moyen efficace pour repérer et neutraliser les appareils indiscrets.

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