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Un vaccin anti-cocaïne pourrait bientôt voir le jour

Des chercheurs s’affairent depuis 10 ans à comprendre la dépendance aux drogues dures pour mieux la traiter.
Images via WikiCommon. Composition par l'auteur.

Si les méthodes disponibles n'ont pas beaucoup évolué dans les dernières années, la communauté scientifique cherche néanmoins un moyen de régler le problème à la source.

La CBC rapportait ce matin l'histoire du Dr Ron Crystal, du Centre de médecine Cornell-Weil à New York. Depuis près de 10 ans, le Dr Crystal et son équipe se penchent sur la possibilité de créer un vaccin qui traiterait la dépendance à la cocaïne, mais qui pourrait aussi éventuellement servir à traiter d'autres dépendances. Cela pourrait s'avérer une avancée importante étant donné la crise des opioïdes qui sévit au pays, et qui a fait près de 2600 morts l'an dernier. Le principe est plutôt simple : le vaccin comporte des anticorps qui, une fois injectés dans la circulation sanguine du patient, agissent dans son cerveau comme un Pac-Man anti-coke. Les anticorps « mangent » les composés chimiques de la cocaïne avant qu'ils n'atteignent les neurorécepteurs.

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Le vaccin ne couperait pas les grandes envies de consommer ; il empêcherait plutôt le consommateur d'être high. Combiné à une thérapie conventionnelle, le vaccin du Dr Crystal et de son équipe pourrait faire en sorte qu'un toxicomane en rémission ait moins de chances de rechuter.

L'objectif peut sembler saugrenu mais, mais des tests sont présentement en train d'être effectués sur des animaux. Et ça ne serait pas la première fois qu'on se tournerait vers les produits pharmaceutiques pour régler un problème de dépendance.

On utilise déjà depuis longtemps des médicaments comme la naltrexone pour traiter la dépendance à l'alcool. La naltrexone a comme autre effet de bloquer les neurorécepteurs à l'afflux d'opioïdes, exactement comme le vaccin que le Dr Crystal et son équipe tentent de développer. Bien entendu, il y a aussi la méthadone, qui est utilisée dans le traitement de la dépendance à l'héroïne, mais la méthadone est elle aussi addictive.

Le véritable obstacle auquel fait face l'équipe du Centre médical de Cornell-Weil est de développer un traitement à dose unique qui aura des effets à long terme. Pour l'instant, le traitement se fait avec des capsules à ingérer de façon journalière. Des injections intraveineuses existent aussi, qui doivent être faites mensuellement et coûtent plus de 1000$ par mois.

La science, malgré ses progrès, n'a pas encore réussi à trouver un moyen définitif de contrer les dépendances sans la volonté du patient et l'aide thérapeutique conventionnelle. Mais si le vaccin du Dr Crystal fonctionne comme il se doit, on pourra se rapprocher d'une solution tangible éventuelle.

Billy Eff est sur internet ici et .