Niska : « Même Migos ça sonne africain ! Ça vient pas de nulle part »
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Niska : « Même Migos ça sonne africain ! Ça vient pas de nulle part »

Le rappeur du 91 nous parle de son nouvel album « Commando », passe en revue les différentes reprises de « Sapés Comme Jamais » et répond au questionnaire de Bernard Pivot - rien que ça.

« On est contents, très contents », c'est comme ça que Niska résume son actualité immédiate, et on a aucun mal à le comprendre. Le rappeur d'Evry a battu, avec son nouvel album Commando, le record du meilleur démarrage de l'année avec pas moins de 63 250 ventes en première semaine, les stars du PSG sont accros à ses refrains, Diplo vient d'enregistrer une session avec lui, bref, si jamais le mec ouvre la mer en deux la semaine prochaine, ça n'étonnera pas grand monde.

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S'il avait marqué le coup en 2015 en imposant un style débridé qui combinait trap bourrine et côté blédard assumé, Niska avait jusqu'ici tendance à stagner malgré des hits imparables dont le fameux « Sapés comme jamais » avec Gims. Tout a changé quand il s'est lui-même rendu compte de ce que les gens attendaient de sa part, à savoir « du sale ». C'est-à-dire des bangers parfois violents, parfois plus ouverts, avec toujours ses gimmicks entêtants, ses chorés décomplexées, bref ce côté gamin hardcore avec le sourire. Cette remise à niveau, accompagnée de feats calibrés (MHD, Booba et toujours Skaodi, l'ami fidèle avec qui il a débuté), continue de consterner les uns et d'hypnotiser les autres. Niska a fait le bilan de ce premier cycle avec nous, avant de se plier à un questionnaire taillé sur-mesure.

Niska : Ah, t'as ramené ton ordi !

Noisey : Oui c'est pour te montrer des trucs.
Ah ouais, des photos ?

Non des…
Des scoops ?

Plutôt des vidéos. À ce propos, qui a eu l'idée de confier à Astrid Nelsia le rôle de la table basse dans le clip de « Chasse à l'Homme » ?
[Rires] Ça, c'est le cameraman qui me l'a proposé. En fait, Astrid c'était pas forcément celle qu'on voulait au départ, mais il se trouve qu'à l'arrivée, trois personnes s'étaient désistées, et vu qu'il restait Astrid, c'est tombé sur elle - mais c'était pas calculé. Après ouais, les petits jeunes qui regardent NRJ12 ont kiffé. [Rires]

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Quand on te suit depuis le début, même tout jeune dans Mineurs Enragés , tu prenais déjà une voix « spécial rap » au micro.
Ah, t'as écouté les trucs à l'ancienne… Ça, c'est parce que je place l'interprétation au-dessus de tout le reste. Donc quand je suis dans l'enjaillement, faut une voix particulière pour le faire, et depuis petit c'est une habitude que j'ai pris.

Il y a eu un malentendu dans le sens où on t'a connu avec des tubes dansants alors qu'en fait, tu viens d'une école de rap très classique.
Sur le moment c'est frustrant parce que tu te dis « je sais faire autre chose » mais on te catégorise différemment… D'un autre côté, même sur les gros morceaux comme « Sapés Comme Jamais », ça restait de la pure ambiance pour danser. C'est à partir de Zifukoro que les gens ont vu que je pouvais me diversifier. J'ai voulu des instrus moins ambiançantes, plus rap, pour montrer que je sais écrire un minimum quoi. Que je peux être un peu touchant, porter des combats. Sauf que du coup j'étais trop sérieux, alors que sur Commando, j'étais dans la fête, l'amusement. Je voulais kiffer les morceaux, sans contrainte, sans avoir à me dire : « Oh non j'ai pas fait d'alexandrin », ce genre de choses. Sur Zifukoro, les réflexions qui m'avaient marqué c'était exactement celles que tu pointes : « Ah, on sent qu'il s'amuse moins ». Avec le recul, je me suis rendu compte que c'était vrai. Fallait que je trouve un équilibre. Charo Life c'est la folie pas trop maîtrisée, Zifukoro c'est la transition et Commando la fusion des deux.

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Et maintenant, sur certains tubes, tu ramènes un peu ce bagage technique du rap du 91.
Ah ouais, les enchaînements genre « demain j'arrête, de Nazareth, mon gabarit, me bagarrer », ça c'est vraiment typique de chez nous, les rimes à la Alkpote un peu. Les rimes sur trois temps, où ça rigole beaucoup. C'est vraiment le truc du 91. J'ai aussi des trucs old-school, comme sur « Story X » ou « Medellin », là ce n'est plus les codes trap. Quand j'étais petit j'étais plus rap français. En fait c'est quand j'ai commencé la musique que j'ai vraiment écouté les US pour développer mes facultés. Ma première école, c'était Booba, Rohff, MacTyer, Youssoupha, Sefyu, Kery… Et j'écoutais aussi beaucoup de rap « local » : Alkpote, La Comera, LMC Click, Grödash, Sinik, tout ce qui venait du 91 j'aimais beaucoup. Ensuite, j'ai fait mariner ça avec le rap US, d'abord la Drill, Chief Keef et ses potes, puis les sons d'Atlanta. Tu peux aussi m'entendre reprendre des backs à la Three Six Mafia sur « Italia »… Et c'était toujours mélangé avec un peu de son cainfri, parce qu'on écoute beaucoup ça, à la maison ou quand t'es dans un délire de fête, soirée afro avec les potos. C'est ce gros mélange qui donne ce que je fais aujourd'hui, cette trap un peu décalée, parfois avec des côtés afro, parfois plutôt rap français, parfois vraiment cainri. Ça dépend, j'essaie de jauger.

Récemment, une vidéo décortiquait les origines du fameux flow « en trois temps » et faisait remonter ça jusqu'aux rythmiques africaines traditionnelles, et vu que tu es influencé par les deux…
Mais bien sûr ! C'est évident. Moi, quand j'écoute Migos, je pense à un truc cainfri, dans les rythmes, les prods et surtout, dans la façon de prendre les temps, de se poser. C'est ça, c'est africain de ouf. Je sais pas si les mecs s'en sont rendus compte eux-même, s'ils font exprès ou pas, je pense que ça doit être leur subconscient, mais ça renvoie à l'Afrique, à mort. Ça vient pas de nulle part.

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Toi, c'est quelque chose que tu as bossé ?
Non, c'est souvent naturel. Après des fois je le revisite tu vois, sur des flows où y'a trop de mots au départ, j'arrondis les angles. Mais de base, c'est spontané, je me dis pas : « Ok, faut que je découpe mes phrases comme ça. » C'est l'instru qui m'inspire sur le moment. Quand j'écoute « Twerk Dans Le Binks », dans ma tête je suis grave aux State. Quand je suis sur « Ah bon », ça m'emmène plus sur du cainfri.

Sur DMB tu dis « Demain c'est loin, faut faire du sale », mais sur « Salé » tu rappes « ils ont dit demain c'est loin mais on y croit même pas », quelle est la bonne version ?
[Rires] En fait quand je dis « Demain c'est loin, faut faire du sale », c'est ironique, moi je n'adhère pas au truc, c'est comme si je rajoutais un « si » dans ma tête en début de phrase. Si demain c'est loin bah ça voudrait dire qu'il faut faire du sale maintenant, pour mettre toutes les chances de son côté. « Joue pas la bomba, tu seras sur Closer comme Arielle Dombasle » , c'est un name-dropping pour le moins audacieux.
Là on revient dans ce truc de jeux de mots du 91 : bomba, donba, Dombasle. Après, j'ai vérifié et il se trouve qu'Arielle Dombasle a vraiment été sur Closer donc tout glissait, quoi.

Comment tu envisages le passage du showcase au concert ?
On est dessus. En 2018 on va commencer sérieusement les concerts. C'est vrai que comme t'as vu à la soirée VICE, à force de faire du showcase, ça devient automatique, c'est un taf, on sait déjà tout ce qu'on va faire sur scène exactement, d'ailleurs la raison pour laquelle on était partis puis revenus pile à l'heure pour le show c'était sûrement parce qu'on était à un autre show juste avant ! On enchaîne. Tout ce qu'on fait on aime bien que ça soit un minimum professionnel. Les vrais concerts, je veux les faire bien.

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Donc, plus de moment de solitude comme chez TPMP.
Ah ouais, c'est mort. En plus je compte faire une tournée africaine. Y'a un public qui m'attend là-bas apparemment. Et puis évidemment il y aura mon pays d'origine, que ce soit Brazza ou Kinshasa, mais ça c'est sûr, ce sera la folie.

Tu as remarqué que sur ta pochette tu as des faux airs de Kodak Black ?
[Rires] Ah là c'est méchant ! Ah non j'ai pas remarqué ça… Kodak Black… Non.

Un truc que les gens savent pas forcément c'est que vous avez finalement pu vous expliquer avec 13 Block sur votre différend…
Bien sûr, parce qu'il y avait rien de spécial en fait, c'était juste des bruits de couloir. Après, c'est des mecs qui sont grands, nous aussi on est des grandes personnes, donc quand on s'est vus on a vite compris que ça servait à rien tout ça et qu'il fallait pas s'attarder là-dessus. On est passés à autre chose et aujourd'hui je pense que si je les croise dans la rue, on se checkera tranquillement. Plus de bruit que de trucs de fond, quoi.

Tu as une science des ad-libs qui est assez particulière.
Ça rajoute un côté folie en fait. On a tous un petit coin de folie dans notre tête. Les ambiances, les ad-libs, c'est comme une seconde nature pour moi. Le côté plus joyeux, plus festif, plus gogol. C'est pour ça que j'aime bien rajouter ces backs rigolos derrière le son. Quand tu réécoutes le tout, t'as un petit sourire juste un ad-lib marrant, même si le son est sombre ou hardcore, ça rajoute de la joie quoi. Pourtant quand tu écoutes que la première partie de « Chasse à l'homme », c'est violent. Sans les ad-libs, ce serait trop hardcore, je trouve. Avec les ajouts, ça fait trap, second degré, et même pour les jeunes c'est mieux, ils retiennent les phases comme un jeu « shoot, balle dans la tête, ah bon ». Pareil sur « Salé », j'aime bien ce côté mélange avec des trucs très durs qui répondent à des gamineries « pue du cul », « fils de pute », c'est très gamin et en même temps ça dit des situations qui sont à la fois sombres et marrantes. Mais j'écris pas en deux temps hein, c'est tout en direct, le texte et les ad-libs, ça vient comme ça. Dès que t'as la phrase, t'as l'ad-lib qui vient derrière. D'autres fois j'écris même pas, je viens en cabine et je lâche ce qui me passe par la tête. Les gimmicks c'est naturel, ça vient avec l'émotion que procure l'instrumental. Sur « Ah bon », c'est instinctif, je pourrais pas t'expliquer. Les chorés c'est pareil. Quand j'écris le texte, j'aime gesticuler, et je sais forcément que ma manière de bouger se retrouvera aussi dans le clip. Faut que je mette la même énergie dans le visuel.

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Donc une séance studio « calme » ça n'existe pas avec Niska.
Ouah non c'est rare. Attends je repense à des morceaux… Bon disons que plus il y a de propos dans le texte et moins y'a de choré, des trucs comme « Story X » ou même « Snapchat », mais en général je peux pas me retenir je bouge partout, avec une gestuelle la plupart du temps.

Ça fait plusieurs fois que tu rappes que tu prends tes grecs sans oignons, tu es allergique ?
[Rires] Ah j'ai pas fait attention. Non, c'est juste que… J'en prends pas quoi. Dès qu'on va au grec, on sait jamais, si t'as rendez-vous avec une petite dans la journée, faut être prudent quand même. Donc jamais d'oignons.

La rime « tu ne sers à rien comme un brocoli » : ça t'emmerde de devoir les enlever de tes pizzas ?
En fait quand je fais des trucs comme ça, la phrase est tellement teubée que même moi ça me fait golri et je me dis que même si elle ne plaît pas, tu vas quand même la remarquer. [Rires] Au final les gens l'ont retenu tu vois. Et c'est vrai : ça sert à rien dans mon assiette.

Depuis tes débuts, c'est la même équipe, il y avait déjà marqué « Marlo présente » sur tes 1ers clips…
C'est pas moi, c'est lui qui marquait ça ! [Rires] J'ai pas vraiment choisi de pas changer, c'est juste que je suis entouré de personnes fiables, donc je suis bien. Même l'ingé son Nk.F je le connais depuis Mineurs Enragés, le premier studio où on allait, c'était le sien ! 7 ans après on se retrouve encore après, il est au top niveau, c'est lourd. Si plein de rappeurs du 91 allait là-bas c'est parce qu'il apportait une qualité qu'on n'avait pas ailleurs. Aujourd'hui, il arrive à un stade supérieur, ça fait plaisir, tu vois quelqu'un avec qui t'as démarré, on peut rebosser ensemble, c'est parfait.

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Et chose rare, certains qui t'entouraient dans le Freestyle PSG ont compris qu'il fallait arrêter de rapper.
Ouais ils sont toujours là, tu peux même les croiser dans certains clips mais à la base c'était pas des rappeurs. Ils ont été confrontés à la réalité, certains sont en pause et je leur souhaite de revenir plus tard s'ils aiment ça, mais aujourd'hui c'est pas leur truc premier. Pour moi ils ont fait le bon choix, c'est un milieu compliqué.

Le feat avec MHD met les choses aux clair : tu ne t'es donc jamais dit « ce salopard me pique mon travail » ?
[Rires] Non, y'a toujours eu une différence. Si je pose sur du Dany Synthé, c'est pas la même chose. Et on passe pas spécialement le même message. J'ai été content pour lui et je me suis dit que j'avais bien fait de pas rester sur l'afro-trap. Parce qu'au final ce n'est pas ce que je veux faire : comme tu l'as dit, je viens d'une autre école, plus rue, donc je suis un trappeur qui sait faire de l'afro sur un coup de folie. Jamais j'irai me battre sur ça avec MHD ou d'autres artistes. Je serais pas à l'aise sur un album 100 % afro. Donc ça m'a pas réellement challengé, j'étais plus content pour lui, je voyais un gars qui faisait monter le courant.

« Torse nu comme un mongol on insultait les passants qui passaient », c'est des sacrés souvenirs ça.
Ça c'est quand t'es vraiment minot, que tu traînes sur les caddies, que tu fais n'importe quoi. Concrètement t'insultes les gens juste pour courir après. Tu attends qu'un monsieur passe, tu lâches un gros « fils de pute » juste pour te faire courser. T'es content, vous faites le tour du parc. C'est vraiment un truc d'enfant.

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Un truc que tu fais et qui est peu commun dans le rap actuel c'est la différence nette entre femme et maîtresse.
Ah parce que tu différencies pas, toi ?! [Rires] C'est un gros problème, attention. C'est peut-être un peu à l'ancienne de parler comme ça, tabou, mais ça existe toujours. Après c'est au sens large, ça veut dire si t'as une copine un peu plus sérieuse que l'autre c'est le même système, même sans mariage. T'as plus d'estime pour l'une, donc c'est pareil, tu vas traiter l'autre comme la maîtresse.

Tu avais vu la merveilleuse reprise de « Sapés comme jamais » chez Nagui ?
Sur le plateau là, ouais [Rires]. Ouais j'ai vu, même réaction que Gims, j'ai rigolé, c'était trop marrant. Comment ils ont détruit mon texte comme ça là [Rires]. Non quand même… Parce que le truc c'est qu'ils connaissent pas le texte, je crois qu'ils le lisent en direct ou un truc comme ça, et du coup tu réalises que pour certaines personnes, ton texte il ressemble à rien sans le flow, et eux ils le voient comme ça. Même moi j'avais l'impression que c'était nul.

Dans le genre reprise étonnante, il y a eu ça aussi :

Celle-là, je la connais pas. C'est lourd ça ! C'est sorti quand ? Attends [Il sort son portable et filme quelques instants] Je vais lui donner de la force sur Snap. C'est Dby son nom, c'est ça ? Cool, j'aime bien.

Et ça ?

Ouais celle-là je l'ai vue… Je sais pas trop quoi en penser : le problème des mecs comme ça c'est que je sais pas s'ils veulent faire rire où s'ils sont sérieux, tu vois… [Rires] L'autre je sais qu'elle est sérieuse, ils ont pris le temps d'écrire un texte pour répondre à mon morceau, mais eux, je sais pas. S'ils veulent être marrants c'est réussi, mais si c'est sérieux, c'est un peu bizarre.

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Le côté international, c'est quelque chose que tu veux développer ?
J'aime bien me concentrer sur ce que je maîtrise. L'inter je connais pas assez les tenants et les aboutissants. Le pire ce serait si y'a pas de retour en arrière, ce serait triste de se cramer. Je veux déjà exceller ici mais si ça doit s'exporter, pas de souci. C'est le destin, mon père par exemple il a tenté dans la musique, il a floppé, mais regarde son fils ! [Sourire] Je forcerai pas les portes, comme avec Neymar, on n'a pas comploté pour toucher le vestiaire du PSG. Honnêtement je compte pas faire de son « Neymar Charo » mais d'un autre côté je connais mon degré de folie donc ça peut arriver à tout moment : un soir de match où il a tout déchiré, si je suis en studio sur une bonne instru avec l'inspi, ça peut partir. C'est une question d'atmosphère.

Ta marque Charo fait aussi des battes de baseball. Maintenant que tu es connu tu n'as pas peur que si un mec se fait éclater le crâne avec une de ces battes on dise que c'est ta faute ?
Bah ce sera jamais de ma faute, c'est pas moi qui l'aurai fracassé le mec ! Si t'écrasa la tête d'un mec avec une paire de Nike on va pas dire c'est de la faute de Nike ! Et puis de toute façon, on a arrêté les accessoires donc ça arrivera pas.

Comment on doit écrire « pouloulou » ? Parce qu'il y a des extrémistes qui l'écrivent parfois « poolooloo », à l'anglaise.
[Rires] À la française, P.O.U.L.O.U.L.O.U. French jusqu'au bout.

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On peut dire que tu es devenu l'un des plus grands auteurs que la France ait connu, donc on va finir sur le questionnaire de Bernard Pivot, inspiré de celui de Proust.
Vas-y.

Ton mot préféré ?
[Il réfléchit] Sale. En ce moment, c'est « sale ».

Le mot que tu détestes ?
En ce moment ? Zumba. J'en ai marre, on me l'a trop sorti. Pour tout et n'importe quoi, juste tu mets un peu de vocoder, ça y est, « zumba », les mecs savent même plus faire la différence entre un son sale avec vocoder et un son zumba. Donc c'est vraiment un mot que j'aime pas.

Ta drogue favorite ?
Le shit, man. Je fume pas de zeb, ça me défonce trop. J'ai pas envie d'arriver quelque part et d'être un peu trop perdu. Non, le shit plutôt. Que le soir, t'as vu : quand le soleil s'éteint, un bon petit joint de shit devant un bon film cainri, c'est bien.

Le son, le bruit que tu préfères ?
Ouah, attends parce que… On peut aller dans du très très sale avec cette question [Rires]. Non, on va dire la voix de mon enfant, la voix de ma fille. C'est ça.

Le son, le bruit que tu détestes ?
Les grincements de dents. Tu vois quand les dents de derrière se cognent les unes aux autres et grincent là ? Je déteste ça, je supporte pas, j'aime pas.

Gros mot favori ?
Fils de pute. C'est un grand classique, ça fuse tout seul.

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Qui tu choisirais pour illustrer un nouveau billet de banque ?
Genre qui je mettrais ? Hmm… [Il jette un coup d'œil à son manager] Marlo ! Ça lui va bien [Rires].

Le métier que tu n'aurais pas aimé faire ?
Intérim. Toutes les missions là, je pourrais pas. J'ai jamais testé mais juste en voyant tous mes potes rentrer après leurs journées, ils sont cassés, à chaque fois je me dis non, ça doit être l'enfer.

Le métier que tu aurais aimé faire si tu n'étais pas artiste ?
Éducateur. Bosser dans le social, ma formation initiale. Franchement j'étais bien là-dedans. De toute façon, tant que c'est dans le social et qu'il y a une forme de partage avec des gens, que ce soit au niveau du savoir ou d'autre chose, c'est bien. Tu entends plein d'histoires, ça t'enrichit humainement.

La plante, l'arbre ou l'animal dans lequel tu aimerais être réincarné ?
Le cannabis. Non, je rigole : niveau animal, le lion. Le plus fort, normal.

Qu'aimerais-tu que Dieu te dise après ta mort ?
Bah « paradis », fort. Qu'il m'ouvre les portes, paradis, 7 vierges, la totale, des petits ruisseaux… T'es bien là-bas. Yérim Sar est bon pour l'enfer. En attendant, il est sur Twitter.