Après trois journées de mobilisation à travers la France depuis le début du mois, syndicats, organisations étudiantes et mouvements de gauche appelaient de nouveau à manifester contre le projet de loi El Khomri ce jeudi 31 mars. L’événement, qui se voulait être une « journée test », a rassemblé entre 390 000 et 1,2 million de personnes, selon les estimations des autorités et des syndicats – soit un succès, puisque près de deux fois plus que lors de la précédente grande mobilisation du 9 mars.
Si la plupart des défilés se sont déroulés sans heurt, d’autres ont été émaillés de violences, en particulier à Paris lors du cortège des lycéens, Toulouse, Grenoble, Rennes et Nantes. Selon l’AFP, qui cite des sources officielles, les forces de l’ordre auraient procédé à l’arrestation d’une trentaine de personnes. Le grand défilé unitaire et interprofessionnel parisien, qui a démarré à 13h30, se tenait depuis la place d’Italie jusqu’à la place de la Nation et aurait réuni entre 26 000 et 28 000 personnes malgré la pluie battante.
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Interrogé par VICE, plusieurs lycéens regrettaient ces incidents qui « décrédibilisent le mouvement » tout en accusant la police d’avoir très violemment réprimé les blocus lycéens de ces dernières semaines. « Aujourd’hui, on ne peut qu’être pessimistes face aux conditions de travail qu’on veut nous imposer, ont-ils expliqué. Comme pour le CPE il y a dix ans, il est important pour nous de nous mobiliser aujourd’hui. Beaucoup de nos camarades du lycée ne se sentent pas forcément concernés, alors qu’ils seront les premiers à être touchés par ces mesures. »
Alors que des modifications ont été apportées au texte de loi depuis les premières manifestations, le projet de réforme reste toujours farouchement rejeté par les travailleurs français. Selon un récent sondage, 71 % d’entre eux y restaient opposés, soit la même proportion que pour la première version du texte. Dans le même temps, le nombre de signatures de la pétition « Loi Travail : non merci ! » continuait à grimper, pour atteindre près de 1,3 million actuellement.
Les syndicats ont déjà prévu une nouvelle journée d’action le samedi 9 avril, « sauf si le projet est retiré » précisait Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. Une autre journée de mobilisation à l’appel des organisations étudiantes pourrait avoir lieu le 5 avril.