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Ma Dernière Paye : Charles William Pelletier

Un peu de bougeotte, beaucoup de jet-lag.
Charles William Pelletier selfie

Cet article fait partie de la série « Les vraies affaires ».

Sur son compte Instagram, Charles William Pelletier publie une photo de lui à sept ans, sur laquelle il tient un appareil qui fait la moitié de sa taille. « C’était un de mes premiers contrats, je prenais des photos de mon frère qui jouait au soccer et mon père me payait en cartes de hockey. » Charles William a toujours su qu’il voulait être photographe, comme son père. Il a décroché des contrats à un très jeune âge et il a été rapidement reconnu par le milieu comme un petit génie de la photo. Il a travaillé pour le Cirque du Soleil, puis il a été photographe de sport avant de partir pendant six ans sur la route, pour être le preneur d’images officiel de Waka Flocka Flame.

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Ma dernière paye: Pierre Kwenders

Charles William se considère bohème avec l’argent, il essaie de vivre au jour le jour, mais reconnaît qu’en vieillissant, il change et fait un peu plus attention. « Mais par exemple quand j’étais en tournée avec Waka, alors qu’ils se faisaient tous 30 mille piastres par concert, je leur offrais quand même le restaurant. Je disais : “ It’s on me !”, ça me faisait rire. »

Aujourd’hui, Charles William est de retour à Montréal, mais il continue de voyager régulièrement pour des shoots. Il nous raconte ce qu’il a fait avec sa dernière paye, dépensée en trois devises différentes.

Billets d’avion : 1070 $

« Je devais shooter un mariage au Portugal. Dans ce cas-là, ce sont les mariés qui paient, mais j’avance le billet. Cette fois, au lieu de leur demander un billet Montréal-Porto, Porto-Montréal, je leur ai demandé que le billet de retour soit au départ de Reykjavik, ça m’a permis de profiter d’être en Europe pour prendre des vacances en Islande. C’est un pays où j’avais envie d’aller depuis longtemps. Pour un photographe, des paysages comme ça, c’est le rêve! Grâce à ce contrat, j’ai juste eu à payer le billet d’avion de Porto à Reykjavik, c’était parfait. »

Charles William Pelletier billets d'avion

Campeur : 2400 $ pour huit jours

« Louer un campeur, c’est cher en maudit! Je crois que le problème, c’est que j’ai passé des années à voyager sur le bras de quelqu’un d’autre. Avec Waka Flocka, c’était toujours des hôtels cinq étoiles. Je n’étais pas payé énormément, mais je dormais toujours dans des lieux très confortables et luxueux. Alors la première journée où je me suis réveillé dans le campeur humide, ça m’a fait bizarre.

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Charles William Pelletier camper

« Finalement, je me suis vite habitué, et c’était génial, parce que le campeur nous a permis de dormir à côté d’une chute magnifique par exemple. On pouvait se garer dans des lieux paradisiaques. Et ça nous a permis de faire le tour de l’île en une semaine. On n’a pas utilisé la
petite cuisine par contre, on a mangé beaucoup de sandwichs. »

Running shoes : 130 $

« Au Portugal, je me suis acheté des running shoes parce qu’en Islande, je savais que j’allais marcher sous la pluie, marcher dans l’eau, etc.

Charles William Pelletier baskets

« Je suis vraiment un grand indécis dans la vie. Et là, le magasin de chaussures faisait cinq étages. Donc, ça m’a littéralement pris trois heures pour choisir les chaussures. Mais c’est les meilleurs souliers que je me suis achetés de toute ma vie, parce qu’ils sèchent en cinq minutes, et je suis tout le temps en train de les mouiller. Elles sont parfaites pour moi. »

Un chandail de soccer de l’Islande : 12 000 couronnes (150 $)

« Je suis un grand fan de soccer, donc j’étais fier de porter leur chandail. À la dernière Coupe du monde ils ont été éliminés rapidement, mais je voulais quand même pouvoir leur rendre hommage.

Charles William Pelletier chandail islande

« Porter ce chandail, ça m’a permis de faire des rencontres et de parler de soccer avec des Islandais. Ils étaient un peu déçus de l’élimination, mais ils sont très fiers de leur équipe. Ça permet de lancer les conversations facilement, le sport. »

Spa : 10 500 couronnes (130 $)

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« Il n’y avait pas de douche dans le campeur. Un jour, on a fait une longue marche sur des montagnes de roches et de lave séchée, et on avait entendu dire qu’il y avait une grotte un peu secrète, celle de Game Of Thrones, où Jon Snow passe aux choses sérieuses avec Ygritte. On n’avait pas le droit de s’y baigner, parce que l’eau y est trop chaude et que c’est dangereux, mais j’y suis quand même allé. Bon, je reconnais que c’était vraiment trop chaud pour en profiter.

Charles William Pelletier spa

« Alors, quelques jours plus tard, on est allés au Blue Lagoon; c’est un spa incroyable, très connu là-bas. On avait lu sur internet qu’on était obligés de prendre une douche avant d’aller nager dans les bains chauds. Donc c’était le scénario parfait pour nous, on était super contents de pouvoir prendre des douches et on est restés 25 minutes à appuyer sur le piton toutes les 30 secondes pour relancer l’eau. Ensuite, on est restés cinq heures à se baigner et se détendre là-dedans, c’était vraiment génial. »

Disque dur : 200 $

« Des disques durs, j’en ai à peu près une trentaine. Ils sont tellement bien cachés chez nous que si je me faisais cambrioler, les voleurs ne les trouveraient pas, c’est sûr. Je leur lance le défi! Non, je rigole… Enfin, si! Je maintiens le défi! J’ai même pas peur pour vrai, c’est impossible à trouver!

Charles William Pelletier disque dur

« Je prends soin de mes disques durs plus que tout dans ma vie. Quand j’ai commencé ma carrière, j’ai eu de la chance, le switch au numérique venait de se faire. Donc j’ai les photos de toute ma vie sur ces disques, entre 100 000 et 200 000 photos, je dirai.

« Je fais autant attention à eux qu’à mon passeport, d’ailleurs je les garde souvent ensemble. J’ai même un disque dur dans un coffre à la banque. C’est ce que j’ai de plus précieux, mes trésors à moi. »

Cet article a été publié grâce au soutien de la Banque Nationale.