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Culture

Des sculptures pour évoquer la fragilité d’une forêt tropicale

Jonathon Bolitho et Harry Hock ont appliqué le principe de tenségrité à la forêt australienne — si un élément lâche, tout fout le camp.
‘Beneath Our Feet’ structures in Australia’s Scenic World, New South Wales. All photographs by Jonathon Bolitho and Harry Hock. All photos courtesy of Jonathon Bolitho.

La tenségrité est, d’après le CNRS, « un système mécanique comportant un ensemble discontinu de composants comprimés au sein d'un continuum de composants tendus, dans un état d'auto-équilibre stable ». On ne veut pas vous perdre, donc pour simplifier, imaginez qu’en reliant des barres par des câbles, sans relier directement les barres entre elles, on arrive à constituer un système rigide. Tout ceci est peut-être encore un peu abstrait. C’est pourquoi les artistes australiens Jonathon Bolitho et Harry Hock l’ont appliqué très simplement à des structures faites de morceaux de bois de longueur égale et d’élastiques.

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Ils ont ainsi placé leurs créations, rassemblées dans le projet Beneath Our Feet, dans une forêt, illustrant ainsi la fragilité de cette dernière : si l’un des éléments lâche, tout fout le camp. Bolitho et Hock ont répondu à un appel à projet du Scenic World, un parc dans une forêt tropicale du Jurassique dans la Nouvelle-Galles du Sud, en Australie.

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Ils décrivent leur projet à The Creators Project comme « une promenade aérienne qui serpente à travers la vieille forêt tropicale. [Nous] y allions souvent enfants, faisant de nombreuses randonnées autour de Sydney et explorant la nature. C’est difficile de ne pas être sentimental lorsqu’on évoque la nature, mais nous avons tous les deux étudié l’horticulture et nous avons une affinité pour les plantes et la nature, ce qui a bien sûr influencé une énorme partie de notre pratique artistique ».

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Le duo, qui travaille à présent dans un environnement plus urbain, évoque le défi auquel ils ont du se confronter : trouver les bons morceaux de bois. « Ils devaient être très rigides et avoir tous la même longueur », expliquent-ils. « Le processus de construction était également difficile du fait que nous utilisions des élastiques : la structure elle-même tient sans colle ou quoi que ce soit, se reposant sur sa propre force tensile. Ce qui signifie que lorsque vous l’assemblez, elle se bat en quelque sorte contre elle-même, comme si on allait recevoir l’élastique dans le visage à tout moment. »

« Nous voulions faire quelque chose qui mette en valeur la beauté de la forêt tropicale environnante », concluent-ils, « plutôt que de faire une simple sculpture à exposer dans la forêt. Être conscients de l’endroit et du contexte nous a amenés à créer Beneath Our Feet, une œuvre qui est connectée à son environnement à la fois physiquement et conceptuellement dans le sens qu’elle illustre l’écosystème de la forêt tropicale. »

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Retrouvez ici et le travail respectif de Jonathon Bolitho et Harry Hock.