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En photos : L’opposition haïtienne à nouveau dans la rue

Toutes les photos sont de Benedict Moran

Des milliers de partisans de l’opposition ont manifesté vendredi dans les rues de Port-au-Prince pour demander la démission du président Michel Martelly.

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Les manifestants ont baptisé cette manifestation « Opération Burkina Faso », du nom du pays d’Afrique de l’Ouest où un soulèvement en octobre dernier a renversé le président au pouvoir depuis 27 ans.

« Il y a trop de corruption, trop de misère, trop de chômage, » a déclaré André Fadot, l’un des principaux organisateurs, qui a indiqué que les manifestations continueraient quotidiennement jusqu’à vendredi prochain, date à laquelle le Conseil de sécurité se rendra dans ce pays caraïbéen.

« Aucune négociation, » affirme André Fadot. « Pas de trêve, ce n’est que le début. »

Le parlement haïtien a été dissous la semaine dernière, les législateurs n’ayant pas trouvé d’accord avec le président sur l’organisation d’élection ni sur la prolongation de leurs mandats.

Depuis, Michel Martelly gouverne par décret. Plusieurs membres de la communauté internationale — dont le secrétaire d’État américain John Kerry — ont largement soutenu le président en exercice.

Les manifestants ont chanté des chansons associées à Jean-Bertrand Aristide, ex-président populaire, mais controversé, qui a été poussé à l’exil par deux fois. Son parti, Fanmi Lavalas, est à la tête du mouvement d’opposition au gouvernement.

Pour l’instant, personne n’a appuyé les demandes de l’opposition.

« La situation s’est nettement, nettement améliorée depuis le tremblement de terre [de 2010], » a déclaré Pierre Datson, un partisan de Martelly, âgé de 28 ans, qui observait les manifestations du bord de la route, où il tient une petite échoppe qui répare des téléphones portables.

« L’économie va beaucoup mieux, et il y a des écoles, » poursuit Pierre Datson. « Ceux qui manifestent aujourd’hui veulent juste réclamer le pouvoir. » 

Beaucoup des manifestants sont liés à des groupes politiques proches de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide, un ancien prêtre catholique qui a été le premier président démocratiquement élu d’Haïti. Il a été chassé par un coup d’État en 2004 pendant son second mandat. Il est retourné en Haïti en 2011, après avoir passé sept ans en exil.

Les graffitis politiques sont omniprésents dans la capitale d’Haïti. Une partie de ce graffiti qualifie le président Martelly de kidnappeur.

Les manifestants de l’opposition rassemblent la foule au départ des manifestations de vendredi.

Les manifestations de vendredi contre Martelly étaient globalement pacifiques, bien que certains manifestants aient allumé quelques feux.

Un musicien souffle contre les manifestations de l’opposition avant le défilé de vendredi.

Après avoir quitté le quartier dit de Saint Jean Bosco, les manifestants ont défilé dans le centre de Port-au-Prince, encourageant les habitants à les rejoindre. 

Martelly a pris ses fonctions en 2011. Beaucoup de manifestants l’accusent de corruption, de mauvaise gestion des fonds de soutien alloués après le tremblement de terre de 2010, et de népotisme.

Des curieux sur la route des manifestants.

Stervel Mackingson (qui n’est pas sur les photos), un militant de l’opposition qui défilait vendredi a demandé la démission de Martelly. « Il nous a fait croire qu’il voulait qu’Haïti devienne un paradis, » Mackingson. « Mais Martelly n’a fait qu’empirer les choses. »

André Michel est un avocat qui poursuit Martelly et sa famille pour corruption. Cette pancarte surnomme Michel « l’avocat du peuple. »

Les manifestants utilisent des pneus pour bloquer la route et empêcher les véhicules de police de s’approcher.

Les militants de l’opposition affirment qu’ils étaient 15 000, mais ce chiffre est impossible à confirmer. Ce panneau dit en créole haïtien « Vivre selon les idéaux de Desaline, » l’un des pères fondateurs d’Haïti.

La police d’Haïti est formée par la mission de l’ONU en Haïti, également connue sous son acronyme MINUSTAH.

Toutes les photos sont de Benedict Moran.

Suivez Benedict Moran sur Twitter: @benmoran