Notre chaîne TV VICELAND a récemment exploré les réseaux souterrains qui relient les routes de Gaza à Israël et l'Égypte. Ces tunnels permettent de faire passer des soldats et des marchandises en Palestine. Mais ces chemins clandestins ont aussi ouvert la voie à l'importation illégale de produits narcotiques – ainsi que du Tramadol, un opiacé synthétique qui ravage une Palestine déjà déchirée par les nombreuses guerres de cette dernière décennie.
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À la suite de la Guerre de Gaza en décembre 2008, aussi connue sous le nom d'opération « Plomb Durci », une enquête des Nations Unies réalisée auprès des habitants de Gaza montre une recrudescence de la dangerosité dans cette zone, supplantée par un important risque d'addiction à la drogue. Le Tramadol est la principale drogue responsable de ce chaos. Cet antalgique légèrement similaire à la codéine et la morphine possède un fort potentiel addictif. Il n'a pas fallu attendre le début du conflit pour constater les ravages de cette drogue de synthèse – on estimait déjà avant que 30 % des hommes âgés de 14 à 30 ans consommaient ces antidouleurs. Parmi eux, 15 000 montraient des signes évidents de dépendance.Au cours des deux dernières années, les forces armées du président égyptien Abdel Fattah al-Sisi ont tenté de fermer les tunnels de Rafah, mais cela n'a fait qu'augmenter le prix du Tramadol. «.. Même l'augmentation excessive du prix du Tramadol ne permet pas de stopper la consommation des habitants de Gaza », a confié un pharmacien local à Al-Monitor en août dernier. « Il est extrêmement facile pour les habitants de Gaza de se procurer du Tramadol – il n'y a qu'à demander à n'importe qui dans la rue. »Néanmoins, même si la lutte antidrogue a permis la saisie de millions de pilules, la consommation de drogues ne semble pas être en baisse. D'après Al-Monitor, il y a de nombreuses rumeurs selon lesquelles des étudiants en chimie de l'Université Islamique fabriqueraient des contrefaçons de Tramadol pour les vendre à des prix plus attractifs.
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Le photographe Antonio Faccilongo s'est rendu à Gaza l'été dernier pour rendre compte des répercussions et conséquences de la guerre. Mais il a très rapidement concentré son travail sur l'isolement et l'adversité traversés par un grand nombre d'habitants et leur lutte contre le Tramadol. À travail un prisme socio-anthropologique, il explore la possible échappée et la souffrance attenantes à ce malaise palestinien. Voici les photos rapportées par Antonio après son passage à Gaza. Retrouvez le reste de ses travaux sur son site.