Société

La Corée du Nord a recensé son premier cas suspect de Covid-19

Le pays ermite vient de déclarer l'état d'urgence national et de mettre une ville en quarantaine. La personne soupçonnée d'avoir apporté le virus dans le pays serait un transfuge accusé de viol.
Junhyup Kwon
Seoul, KR
Sandra  Proutry-Skrzypek
Paris, FR
dirigeant nord-coréen Kim Jong Un
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un. Photo : STR / KCNA VIA KNS / AFP 

La Corée du Nord a déclaré l'urgence nationale maximale, lancé le plus haut niveau d’alerte et ordonné le confinement de la ville frontalière de Kaesong après avoir découvert ce qu'elle dit être le premier cas suspect de coronavirus dans le pays.

Le leader nord-coréen Kim Jong-un a présidé samedi 25 juillet une réunion d'urgence du Bureau politique du Parti du travail de Corée (PTCN) afin de faire le point sur la situation, a déclaré dimanche l'Agence centrale de presse nord-coréenne (KCNA), gérée par l'Etat.

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Un Nord-Coréen qui avait fait défection en Corée du Sud il y a trois ans serait revenu le 19 juillet en franchissant illégalement la ligne de démarcation entre les deux pays. « On dirait que le vicieux virus est entré dans le pays », a rapporté la KCNA. Ces soupçons sont basés sur les résultats « de plusieurs examens médicaux des sécrétions de l'organe respiratoire supérieur et du sang de cette personne ».

Mais la personne soupçonnée d'être porteuse du virus fait également l'objet de poursuites en Corée du Sud. Selon un fonctionnaire de l'agence provinciale de police de Gyeonggi Nambu, l’homme de 24 ans est accusé d'avoir agressé sexuellement une femme chez lui à Gimpo, dans la province de Gyeonggi, en Corée du Sud, à la mi-juin. Il fait face à des accusations de viol, mais l'affaire n'a pas encore été transmise au bureau du procureur.

Selon un youtubeur qui a également fui vers le Sud et qui affirme avoir été proche de lui, l’homme est retourné au Nord pour éviter d'être puni pour son crime.

Les militaires sud-coréens ont déclaré, lundi, lors d’une conférence de presse que leur comité des chefs d'état-major interarmées (JCS) avait identifié l'endroit où la personne avait fait défection en Corée du Sud : autour de Ganghwado, une île à l'ouest d'Incheon et de Gimpo.

Selon la KCNA, le transfuge a été localisé dans la ville de Kaesong, placé en quarantaine stricte, comme tous les habitants qui ont été en contact avec lui.

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Selon un représentant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le royaume ermite n'a pour l’instant aucun cas confirmé de Covid-19, malgré le fait qu’il partage ses frontières avec la Corée du Sud et la Chine. « Malgré les mesures préventives anti-épidémiques intenses prises dans tous les domaines à travers le pays et la fermeture stricte de tous les canaux au cours des six derniers mois, il s’est produit une situation critique », a déclaré le dirigeant nord-coréen.

Selon l'agence gouvernementale, Kim Jong-un a ajouté que le gouvernement avait pris « la mesure préventive de confiner totalement la ville de Kaesong et d’isoler chaque région et district les uns des autres » le 24 juillet. La Corée du Nord a également annoncé des mesures disciplinaires à l'encontre des responsables militaires chargés du passage des frontières.

Lors de la réunion, Kim Jong-un et la Commission ont évoqué la mauvaise gestion des frontières et attendent les résultats « d'une enquête intensive aboutissant à des sanctions sévères et des mesures nécessaires. »

Onze transfuges nord-coréens sont retournés au Nord au cours des cinq dernières années, a révélé mardi le ministère de l'Unification de Corée du Sud lors d'un point de presse. Trois transfuges en 2015, quatre en 2016 et quatre autres en 2017.

Entre-temps, quelque 33 000 Nord-Coréens ont fait défection et sont entrés en Corée du Sud entre les années 1990 et le mois de mars de cette année, selon le ministère.

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