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LE NUMÉRO EMBARGO

Encore des fans des Beach Boys

J’ai découvert les Crâne Angels alors qu’ils jouaient dans une cave de Belleville, et je crois que je n’ai jamais vu autant de gens torse nu sur une même scène. Certains avaient même enlevé leurs chaussures.

Photo : Loan Calmon

J’ai découvert les Crâne Angels alors qu’ils jouaient dans une cave de Belleville, et je crois que je n’ai jamais vu autant de gens torse nu sur une même scène. Certains avaient même enlevé leurs chaussures. La musique qui sortait de cet amalgame de (11 ? 12 ? 13 ?) musiciens pacifistes ressemblait à du Beach Boys en sale, avec plein d’harmonies vocales, des refrains d’été et pas mal de gens qui suaient. En gros, c’était hyper bien. S’ils passent près de chez vous, allez voir cette bande de potes et écouter leurs hymnes à la gloire du règne animal et des arbres bicentenaires. Sinon, lisez cette interview qui vous confirmera qu’on peut jouer de la musique de hippie sans en être un. On peut jouer de la musique de hippie en étant Dieu.

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Vice : Vous êtes combien dans ce groupe ? Vous êtes plus nombreux qu’un putain de jam band.

Crâne Angels :

À peu près tous les gens qui sont là aujourd’hui, c’est à dire hum… Treize environ.

Et vous jouez dans combien de groupes ­respectifs ?

On fait tous de la musique chacun dans notre coin, mais on a compté le nombre de groupes dont fait partie Arthur (

ndlr : le bassiste

) : il joue dans sept groupes différents, en même temps.

Impressionnant. Comment vous avez eu l’idée de faire une musique si positive ?

Au début, c’est Mickaël qui a eu l’idée de quelques morceaux de sunshine pop, sauf qu’il s’était arrêté à chaque fois au bout d’une minute. Du coup, il a eu besoin d’autres membres pour terminer les morceaux à sa place. La chorale n’a fait que grandir depuis, il n’y a qu’un seul membre qui est parti.

OK. Vous vous revendiquez donc comme étant une « chorale » ?

Au début ouais, mais plus maintenant. Quand on a commencé, on aimait cette idée de chorale, dans le sens où l’on ne venait aux répétitions que pour gueuler, se défouler à côté de plein d’autres gens. Comme on n’avait pas la possibilité de faire ce qu’on voulait dans nos anciens groupes, plus « compliqués » on va dire, on l’a d’abord vécu comme un retour à la simplicité.

Et comme vous étiez plein, vous vous êtes dit que vous vous retrouveriez autour du groupe qui plaît typiquement à tout le monde, les Beach Boys.

Sylvain :

Ouais. Enfin pas forcément non plus. Dans les autres interviews, on dit qu’on aime bien Arcade Fire aussi. Et Lisa passe son temps à dire qu’elle aime bien Fleetwood Mac. En revanche, elle parle moins de sa passion pour Genesis.

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C’est vrai que Fleetwood Mac, c’est plus ­facile à assumer que Genesis.

Mickaël :

Pas du tout. C’est génial Genesis. Je veux dire, même la période eighties, Phil Collins, les tubes, j’aime tout.

Vous composez les morceaux tous ensemble, ou est-ce que vous êtes sous le joug d’une quelconque autorité supérieure ?

Pierre :

Pas vraiment. Si quelqu’un arrive et joue un truc qu’il a imaginé chez lui, c’est lui qui aura le mojo pendant la répète.

Ouais, mais il doit bien y en avoir un qui s’affirme plus que les autres en tant que « chef », j’imagine.

M :

Peut-être Vincent et moi. On est comme un papa et une maman. Moi je serais le papa, mais un père de famille complètement irresponsable. J’ai monté un truc, puis je ne m’en suis plus occupé. Et je l’ai laissé là.

Et qui a trouvé le nom du groupe ?

CA :

Comme tous les papas de la terre, c’est lui qui a choisi le nom de ses enfants, les « Crâne Angels ». Le truc, c’est que c’est lui « Monsieur Crâne », et nous, on est ses anges.

Tu te rends compte que tu prends la position de Dieu, là.

M :

De gourou, en réalité. Et c’est aussi la raison pour laquelle j’aime autant Genesis. J’adore les trucs mégalo.

JULIEN MOREL